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dimanche, 22 avril 2007

Maison des Artistes Galimatias…

Consternation !
Rémy Aron, président de la Maison des Artistes, prend position publiquement en faveur de Nicolas Sarkozy !
Ce qui pose problème, c'est qu'il le fait en se prévalant d'un organisme auquel sont affiliés obligatoirement tous les artistes qui ont suffisamment de revenus pour bénéficier du statut professionnel.
La vidéo est un entretien avec José Frèches sur la condition de l'artiste aujourd'hui, et développe une argumentation à partir du rejet par les institutions françaises de la majorité des artistes.
Si cet état de fait est indéniable, Rémy Aron et les autres invités, en attribuent la cause au développement de l'art moderne depuis 25, 35 ans (sic), à l'influence de Marcel Duchamp, à l'« idéologie conceptuelle » (sic), à l'usage de la transgression.
Une fois encore, c'est la vieille rengaine anti art contemporain qu'on nous ressort. Les orateurs prônent un travail sur la « beauté », l'« émotion », parlent de « métier », d'apprentissage du dessin, de hiérarchie des « valeurs », en jouant habilement du sens technique de ce mot (l'équivalence d'une couleur par rapport à une échelle de gris)…
Tout le formidable apport de l'art contemporain depuis 40, 50 ans déjà, l'extension à tous les domaines de la sensibilité, de l'activité humaine, de la réalité physique, sociale, et du psychisme, tout cela passe à la trappe avec ces messieurs : retour aux limites d'avant... et appliquez-vous bien sur votre feuille !

Dans la France de Sarkozy mettra-t-on une caméra de surveillance dans les ateliers des artistes déviants ?

Cf. la vidéo : http://www.dailymotion.com/video/x1p1dp_focus-08-artistes...

01:35 Écrit par kl loth dans politique, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : politique, maison des artistes |

Commentaires

"Dans la France de Sarkozy mettra-t-on une caméra de surveillance dans les ateliers des artistes déviants ?"
Certes le discours de R. Aron est étriqué et passéiste mais ce n'est pas une raison pour pour plonger dans l'autre extrême et lui opposer un tout aussi vieux fantasme de combat antifasciste... On peut aussi reconnaître tout en revendiquant une position de gauche que le label "art contemporain" exerce une pression inacceptable et nie sans vergogne le travail de nombreux artistes... Il est peut-être temps de remettre en question l'évangile duchampien (largement apocryphe : qui peut dire ce qu'aurait fait Duchamp en 2012 ?) des commisssaires (quand même pas rien que ce terme soit tant à la mode!...) labellisés "contemporains" et redonner leur liberté à ceux qui font le boulot!

Écrit par : anne-sophie maignant | jeudi, 11 avril 2013

Quelques petites choses en vrac car peu de temps (j'y reviendrai peut être ce soir de façon plus cohérente) :

— la chute de l'article "Dans la France de Sarkozy mettra-t-on une caméra de surveillance dans les ateliers des artistes déviants ?" témoigne de mon état d'esprit en 2007, et je la retrouve de façon amusée six ans plus tard, maintenant que nous connaissons la suite. Une suite où le milieu culturel et les artistes ont montré des capacités à continuer malgré tout, mais où le pays et le contexte, l'ambiance se sont indéniablement dégradés. Sarkozy + la "crise"…

— les papiers collés de Braque et Picasso puis les "readymade" de Duchamp ont ouvert dès le début du XXe de nombreuses possibilités expressives, la possibilité de travailler directement à partir du réel, sans s'astreindre à le représenter. C'est passionnant.

— Il faut sortir de la pensée binaire des opposants à l'art contemporain : institutions + art contemporain (ou "complot de décervelage", comme je l'ai lu un jour*) versus artistes véritables ("art vivant", nouvelle appellation).
Oui, les institutions peuvent être méprisantes envers des artistes, mais elles le sont aussi envers beaucoup d'artistes qui pratiquent pourtant l'art dit "contemporain".
Oui, elles montrent parfois des œuvres décevantes.
Par contre les artistes "traditionnalistes" disposent de bon nombre de réseaux dédiés (salons etc.), et ils sont plus facilement appréciés de publics non avertis.

— nul besoin de conspuer Duchamp, ou les artistes conceptuels, pour explorer d'autres pistes…

— curators, commissaires… c'est assez fréquent que l'organisation des expositions donne lieu à des textes bien éloignés des œuvres, cela peut même être risible parfois. Cela n'empêche pas de découvrir à l'occasion des œuvres intéressantes.

— Yves Michaud, L'Artiste et les commissaires, éd. Jacqueline Chambon, 1989.
Vingt-trois ans plus, je ne sais plus trop ce que disait ce livre.

* dans un "bloc-notes de la MAPRA"

Écrit par : kl loth | jeudi, 11 avril 2013

Aïe ! je viens de me suicider (artistiquement parlant et fbookment parlant aussi certainement) mon commentaire est trop politiquement incorrect...

Écrit par : anne-sophie maignant | jeudi, 11 avril 2013

Dois-je comprendre que vous souhaitez que je le retire ?

Écrit par : kl loth | jeudi, 11 avril 2013

Non:
c'était ironique... (peu me chaut de perdre l'estime des suivistes)
Et puis j'aime la controverse, du coup j'apprécie d'autant vos précisions... et je partage votre volonté de sortir d'une "binarité primaire" (que je reprochais à la phrase mise en exergue dans un premier temps d'ailleurs)... qui cependant toujours s'exerce...
L'art contemporain m'a à moi aussi apporté de (trop rares mais) très belles expériences: M.Raetz, C.Boursier-Mougenot, A.V.Janssen, PA Gette, R. Filliou, A.Goldsworthy R. Horn, B. Kruger, S.Neshat, Venet, Viola, Varini, Paci... une liste exhaustive est ici impossible...
Mais je peste et continuerai de pester contre de trop nombreux frais émoulus d'école de management culturel qui s'empanachant de critères niais ou de discours indigents et s'arrogent prérogatives et médiatisations injustifiées

Écrit par : anne-sophie maignant | jeudi, 11 avril 2013

s'empanachent

Écrit par : anne-sophie maignant | jeudi, 11 avril 2013

Les commentaires sont fermés.