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vendredi, 11 avril 2014

Gefallen, tomber et plaire (Christian Petzold)

"Le dramaturge Heinrich von Kleist explique dans son journal qu’en passant sous une porte, il s’était rendu compte que l’arc ne tenait que parce que les pierres voulaient tomber. La chute est la condition sine qua non de la création artistique. Et en allemand, gefallen signifie à la fois “tomber” et “plaire”…"

(Christian Petzold in J.B. Morain, "Berlin, années 00 : entretien avec Christian Petzold", les inrocks.com, 26/04/2009)

00:20 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : création artistique, petzold, kleist |

mardi, 12 novembre 2013

Que chacun de nous soit un artiste ? (Susan Sontag)

"28/7/72

L'idéal n'est pas — comme on le prétend — que chacun de nous soit un artiste (cliché gauchiste-utopique), et il n'est pas souhaitable non plus que chacun soit un scientifique.

Que ferait le monde de tout ça ?

L'universalisation de l'art serait un désastre écologique. Une idée de la production infinie.

L'idée d'une inventivité (technologie) infinie, ou l'acquisition illimitée du savoir, ne vaudraient pas mieux. Concept des limites.

La peur de s'engager dans des activités « d'élite » est ce qui fait dire aux gens qu'idéalement tout le monde devrait être [un] artiste.

Mais certaines activités ne sont possibles que si quelques rares personnes s'y consacrent.

La seule manière qui permettrait à chacun de nous d'être un artiste serait de concevoir l'art exclusivement comme une performance — ou de l'art jetable. L'art serait une chose que font les gens, et si un objet en résultait, il ne serait pas nécessaire (ou même possible, peut être) de le garder, de le mettre dans un musée. Cage a donc le droit de dire qu'il veut que chacun de nous soit un artiste. Il y a très peu de productivité dans sa notion de l'art. Il n'y a rien à garder, ni à monumentaliser. L'art s'autodétruit.

Répéter : c'est un problème écologique."

(Susan Sontag, Journal. Volume II 1964-1980. La conscience attelée à la chair, éd. Christian Bourgois Éditeur, 2013, traduction d'Anne Rabinovitch, p. 377)


J'aime à faire figurer dans ce blog des citations sur des thèmes qui me sont chers ou me préoccupent. J'utilise le blog comme un carnet où je prends des notes, où j'assemble des éléments que je fais résonner entre eux.

Ici c'est un assez long extrait du journal de Susan Sontag concernant la possibilité que tout le monde devienne un artiste. Une idée fréquemment affichée depuis quelques décennies, et que l'auteur réfute par un angle d'attaque original, celui de l'encombrement des musées !

Quant à moi, je pense que l'activité artistique est exigeante, nécessitant un cheminement, une formation, souvent très longs… ainsi que d'y consacrer beaucoup de temps, temps d'observation, temps de réflexion… C'est une activité qui peut impliquer l'engagement de la vie dans son entier.

Alors non, tout le monde ne le peut pas !

Et penser que quiconque pourrait le faire, a pour conséquence pernicieuse de dévaloriser le travail de l'artiste, de dévaloriser ses compétences qui pourtant résultent de beaucoup d'effort.

01:37 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (0) |

jeudi, 24 octobre 2013

L'art ça fait mal partout… (Patricia Marshall, conseillère en art)

"Beaucoup d'acheteurs en ce moment veulent des choses faciles, ils ne veulent pas souffrir. Or l'art ça fait mal partout, au porte-monnaie, à notre confort, comme une histoire d'amour."
(Patricia Marshall, interrogée in Roxana Azimi, "Conseillers en art, l'art de conseiller", Le Monde, 23.10.2013)

23:30 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, collectionneurs, conseillers en art, acheteurs d'art |

jeudi, 05 septembre 2013

Être désarmé (Susan Sontag citant Grotowski)

"Grotowski : « Dans la vie la première question est comment s'armer ; dans l'art c'est comment être désarmé. »
C'est faux, mais utile."

(Cité par Susan Sontag dans son Journal. Volume II 1964-1980. La conscience attelée à la chair, éd. Christian Bourgois Éditeur, 2013, traduction d'Anne Rabinovitch, p. 334)

00:13 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : susan sontag, grotowski, art, vie |

mercredi, 31 juillet 2013

Musées… (Hervé Guibert)

"Il se passe quelque chose d'étrange, dès que j'entre dans un musée, infailliblement, je me mets à bander, chaque frottement de mes pas lents retrousse et irrite mon sexe qui s'enfle le long du pantalon : au centre de l'Antiquité, un réflexe de vie me surprend, comme celui du pendu, je bande parmi tous ces visages morts, ces bustes de pierre, ces à-plats flamboyants."

(Hervé Guibert, Le Mausolée des amants. Journal 1976-1991, éd. Gallimard, coll. Folio, 2007, p. 183 ; 1ère éd. Gallimard, 2001)

00:49 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musée, excitation, excitation sexuelle, art |

mercredi, 12 juin 2013

Face à un tableau (Rauschenberg - Susan Sontag)

"Si vous ne changez pas d'état d'esprit lorsque vous êtes face à un tableau que vous n'avez jamais vu, soit vous êtes sacrément entêté, soit le tableau n'est pas très bon."

(Rauschenberg, noté par Susan Sontag dans son Journal. Volume II 1964-1980. La conscience attelée à la chair, éd. Christian Bourgois Éditeur, 2013, traduction d'Anne Rabinovitch, p. 101)

Il semble qu'on peut envisager la même chose de toute œuvre.
Et aussi que Rauschenberg oublie l'éventuel manque de curiosité et de sens de l'observation de beaucoup de gens.

14:25 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (0) |

lundi, 18 février 2013

Des données à manipuler…

"Depuis le début des années quatre-vingt-dix, un nombre sans cesse croissant de compositeurs et d'artistes interprètent, reproduisent ou recyclent des œuvres réalisées par d'autres. Ils ou elles ne considèrent plus le champ artistique comme un musée contenant des œuvres qu'il faudrait citer ou “dépasser”, ainsi que le voudrait l'idéologie moderniste du nouveau, mais comme autant de données à manipuler, à rejouer et à mettre en scène. Les notions d'originalité, et même de création, s'estompent ainsi lentement dans ce nouveau paysage culturel marqué par la figure emblèmatique du DJ qui s'attache à sélectionner des objets culturels et à les insérer dans des contextes musicaux définis."

(Damien Pousset, "États seconds", brochure-programme Musiques en scène, Lyon, www.bms-lyon.fr, 2012)

Une citation que j'insère ici pour en garder la trace, à propos d'une conception du travail artistique qui est devenue fréquente, et qui est tout sauf une solution de facilité, car à haut risque de banalité et d'ennui pour le spectateur…

02:11 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (0) |

dimanche, 09 septembre 2012

Ici…

"ici commence l'art…"
C'est du moins ce que prétendent Ben 'n' Lolo. 

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Ben 'n' Lolo : les voilà !

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00:16 Écrit par kl loth dans rôle et place de l'art, street art | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : graff, graffiti, art, ville, urbain |

lundi, 13 août 2012

Sophie Calle…

Visitant l'exposition M'as-tu vue (2003-2004) de Sophie Calle au Centre Pompidou, j'ai eu l'occasion de constater par le biais du livre d'or, combien cette artiste touchait profondément le public.

Visitant il y a quelques jours l'exposition Pour la première et pour la dernière fois de Sophie Calle à la chapelle Saint-Martin du Méjan à Arles, je parcourus donc le livre d'or. En voici quelques extraits :

Chère Sophie Calle
Vous avez bousculé mon cœur.
[…]
J'ai eu le sentiment très fort que les yeux de mon amoureux seraient ce qui me manquerait le plus et grâce à vous je le lui ai dit

Sophie je t'♥
Benoît (06 [XX XX XX XX])

Sophie Ne mourez pas !

Find me
Lou

"Vous me donnez envie de vivre"
DiDi

Enfin humaine. Loin de l'ego insupportable. La petite fille gâtée est devenue adulte… il était temps

Ma cœur s'ârrete ! [sic]

Voilà…
Je ne sais pas si Sophie Calle a une sensibilité aussi grande que celle que les gens lui supposent.
Personnellement je ressens dans son œuvre une mise à distance, forcément… et une éventuelle manipulation. Néanmoins, c'est intéressant (et positif) de voir que l'on peut créer une œuvre forte sur le plan émotionnel, même si elle dépasse la sensibilité propre à son auteur.

Et… c'est vrai que cette exposition est émouvante !

dimanche, 05 août 2012

Affiché !

Qu'est-ce que je vois là sur ce gigantesque panneau D***** défilant ? Mais c'est une annonce pour l'exposition Mercerize du collectif La Mercerie (dont Michel Jeannès est le chargé de projets artistiques), au Rize à Villeurbanne !

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dimanche, 11 mars 2012

Tenter de comprendre la réalité… (Pierre Bergounioux)

"Un bistro est encore ouvert […]. L'endroit a quelque chose d'irréel. Mais comme cela fait trente-cinq ans que je vis enfermé pour tenter de comprendre ce qu'est la réalité, celle-ci a pris les contours et la teinte de la pièce où je vis claquemuré et ce qui se trouve derrière la porte n'est plus, depuis lors, qu'une fantasmagorie à peu près dépourvue d'intérêt."

(Pierre Bergounioux, Carnet de notes. 2001-2010, Lagrasse, éd. Verdier, 2012, p. 75)

L'aveu d'un paradoxe… Certains vécus (beaucoup ?) des pratiques artistiques, littéraires etc. impliquent une vie austère, un retrait de la réalité.
Je n'ai pas lu Pierre Bergounioux, hormis quelques mois de son dernier Carnet de notes. Je me garderai donc de porter un jugement. Chacun travaille en fonction de sa personnalité, et l'œuvre à son coût, exige des sacrifices.
Mais bon… j'aspire à un autre vécu de la création !
Même si, souvent je suis entre quatre murs… mais plus dans la tristesse que dans la stimulation. 

23:50 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : création, réalité, vie, enfermement |

mercredi, 15 février 2012

LOVE / LOTH, une prochaine expo de kl loth à Nancy !

Vous serez les bienvenus !

(notez bien la date : deux jours seulement !) 

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(clicker sur le flyer pour le voir en plus grand)


"Sur un plan phonétique, on peut aussi, en s’appuyant sur le rapport induit par l’usage de l’anglais, ramener la prononciation du « th » de Lo(th) au « v » de thethisthat. « Lo-th » se dit alors Lo-v. Le monogramme organise donc le plan de cohérence lié au sentiment amoureux : love."

 

(Michel Jeannès, « Notes pour une sémiologie de l’œuvre-monogramme
à propos du concept de 
slow work  énoncé par Kl Loth », 1er mars 2006,
http://www.kl-loth.com/oe-monogr-slowwork.html)

mercredi, 21 décembre 2011

Parfois…

Parfois… l'on sait POUR QUOI l'on aura vécu (et continue de vivre)…

(à propos de la réflexion menée en constituant l'exposition "LOVE / LOTH")

01:12 Écrit par kl loth dans Quatsch, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (5) |

dimanche, 18 décembre 2011

"Justifier par une découverte ou une note"…

[À propos des résidences d'artistes à Berlin, et dans le cadre de l'exposition Blitz à l'École supérieure d'art de Lorraine]

Au mur, des textes de Jérôme Knebusch racontent : "À peine arrivé, comme il y a trois mois lors du premier séjour, à nouveau ce sentiment inexplicable selon lequel il existe une relation de travail entre la ville et moi. Comme si je devais justifier chaque promenade par une découverte ou une note".

(Ch. P., "Le Blitz wein coule à flots", Le Républicain lorrain - Le Journal de l'Orne, dimanche 18 décembre 2011, p. 2 ; le mot wein est ici écrit sans la majuscule qu'il prendrait en allemand)

Un état d'esprit qui m'est familier, qui m'habite même lors de mes parcours à Lyon-Villeurbanne où je réside… Daily Life en est (entre autres) le résultat !

11:51 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art, ville, promenade, processus artistique |

mercredi, 30 novembre 2011

Street art ort not ? Monsieur Bouton à Venise (près Palazzo Fortuny) - by Michel Jeannès

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dimanche, 21 août 2011

Plaire ? (Daniel Buren)

"L'art n'a pas pour vocation première de plaire, même s'il est public." (Daniel Buren)

("Daniel Buren rêve d'aménager vos appartements", propos de Daniel BUREN recueillis par Claire BALDEWYNS et Jean-Louis PRADEL, L'Événement du jeudi n° 125, 26 mars au 1er avril 1987, pp. 106-107)

22:41 Écrit par kl loth dans art public, au fil des lectures, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (11) |

dimanche, 07 août 2011

De 1, n + 1, à l'∞ (Roman Opalka)

Les médias tardent à répercuter l'information*, pourtant elle bouleverse le milieu artistique : Roman Opalka est mort hier, le 6 août à Rome.

Roman Opalka, né en France dans la Somme (comme le fait remarquer Michel Jeannès), était l'auteur d'une œuvre absolue, obsédée par le passage du temps et les nombres.

Œuvre qu'il débuta en 1965, par l'inscription en blanc de titane du chiffre 1 et évoluant d'unité en unité en direction de l'infini, sur des toiles évoluant du noir au blanc par l'ajout à chaque fois d'1% de blanc de zinc. Œuvre qui comprenait également l'enregistrement vocal des nombres qu'il énonçait en polonais au fur et à mesure de l'avancée du travail, ainsi que des autoportraits rigoureusement photographiés chaque jour.

Œuvre d'une grande beauté formelle, fascinante par son ambition et son approche de l'absolu et de l'infini.

L'œuvre d'une vie aussi, définie une fois pour toutes et accomplie avec une rigueur totale depuis 46 ans.
Ce qui, personnellement, me semble avoir un aspect effrayant, tant je suis rebelle aux contraintes… or définir sa vie une fois pour toutes, accomplir un travail en apparence monotone, comme un ouvrier en usine… Pourtant !

Une œuvre laissée en suspens, forcément… À quel nombre était-il parvenu ?

Roman Opalka, pour en revenir à l'un des débats puants qui pourrissent la pensée et la vie actuelles en France, avait une double appartenance culturelle, franco-polonaise. C'est un exemple de plus de l'importance et de l'utilité des brassages culturels.

Site de l'artiste : http://opalka1965.com/

* Apparemment à la demande des proches de l'artiste qui souhaitent un peu de temps avant de faire une annonce officielle.

15:00 Écrit par kl loth dans rôle et place de l'art, Time goes by… | Lien permanent | Commentaires (2) |

dimanche, 20 mars 2011

Buttons for Japan ! (by Michel Jeannès)

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Michel Jeannès, 20/03/2011

(à voir aussi là sur facebook)

mercredi, 02 mars 2011

"ART UP YOUR CITY WITH DREAM" (THTF)

"ART UP YOUR CITY WITH DREAM" (THTF)

Si la ville de Metz est un curieux mélange* de sobre architecture classique et d'éclectisme du tournant XIX-XXe, exprimant à la fois l'emphase de l'empire de Guillaume II ainsi que les profondes racines de l'imaginaire germanique (would I say, "dark gothic" ?), c'est avec plaisir que l'on constate que THTF (Two Hands Ten Fingers), deux jeunes artistes "cultivateurs de crayons", par l'ampleur de leur interventions sur les murs de la ville, où ils collent des dessins sur papier, parviennent à insuffler un esprit onirique et ludique.

Leurs dessins combinent des éléments archétypaux qui peuvent être réappropriés par l'imaginaire de chacun (crayons, maisons, animaux…), lesquels s'emboîtent, se déboîtent, se combinent à l'infini, dans un univers en perpétuel métamorphose.

Plus politiques qu'il n'y paraît de prime abord, ces dessins témoignent du pouvoir du rêve à engendrer une dynamique de transformation du quotidien, ou au moins de la perception que nous avons de celui-ci.

Dans un lieu de diffusion dédié, au ToutouChic**, l'une des rares galeries d'art contemporain messines, ils font de leur exposition un récit (la garden-party), et un tout visuel cohérent, investissant l'espace de dessins intégrés à des peintures à même le mur, et quelques objets.

Le résultat est jubilatoire et plein d'esprit (notamment la série des portraits des "invités" de la garden-party, croqués d'un trait tendrement critique).

Ils ont depuis quelques mois entrepris d'intervenir sur les murs de Lyon. Le contexte y est bien différent de celui de Metz : non seulement l'ambiance de la ville est autre,  mais les murs y sont saturés de graffs, et quelques street-artistes à forte personnalité ont déjà marqué l'espace urbain de leur empreinte.

Que donnera cette confrontation ? Wait and see…

 

kl loth, 27/02/2011

 

* D'autres périodes architecturales y ont aussi laissé leur empreinte : un parc romantique conséquent, des bâtiments renaissance, des vestiges gallo-romains…

** En février 2011



À lire aussi, à regarder :

PH, "Les énigmes temporelles de THTF" sur le blog Comment c'est !?
quelques photos de l'exposition
l'exposition et le vernissage

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Montée de la Grande Côte, Lyon 1er

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(idem)

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rue des Tables Claudiennes, Lyon 1er

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"Bus n°6, arrêt Pouteau à Lyon pentes de la Croix-Rousse.
Le poisson est aussi un pastupe ; il est plus ancien"
(merci à Michel Jeannès)

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Dans un endroit improbable
(merci à Jocelyne Serre)

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Ascenseur de la station de métro Cordeliersthtf,dessin,ville,urbain,streetart,street art,illustration,art contemporain,toutouchic

(détail)

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rue de la République, Lyon 2e

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(idem)

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rue Berthelot, Lyon 7e

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angle du quai Dr Gailleton et cours de Verdun / Récamier,
Lyon 2e

© kl loth 2011
(sauf indication contraire)

lundi, 31 janvier 2011

CENDRES D'ART / CENTRES D'ART (vœux de Philippe Cyroulnik)

Voeux de Philippe Cyroulnik retransmis par Françoise Lonardoni :

C'EST L'ÉPOQUE DES VŒUX ET DES SOUHAITS…

MAIS PEUT ÊTRE QUE CETTE ANNÉE CERTAINS VŒUX RESSEMBLENT À DES CHIMÈRES

POUR LES ARTS PLASTIQUES l'ANNÉE 2011 COMMENCE COMME ON LE CRAIGNAIT TOUS. ET CE N'EST QU'UN DÉBUT…

POUR LE 19, CRAC

LA RÉGION VIENT UNILATÉRALEMENT DE RÉDUIRE DE 30.000€ SA SUBVENTION.

L'ÉTAT GÈLE 6500€ DE SA SUBVENTION AVEC DE GROSSES PROBABILITÉS QU'ILS NE SOIENT JAMAIS VERSÉS.

CELA REND NOS CONDITIONS DE FONCTIONNEMENT PLUS QUE DIFFICILES. ET CELA RISQUE DE S'AGGRAVER.

MAIS NOUS NE SOMMES PAS LES SEULS DANS CE CAS.

UN TRÈS GRAND NOMBRE DE CENTRES D'ART VONT VOIR LEUR EXISTENCE MÊME ÊTRE MISE EN PÉRIL DANS LES MOIS QUI VIENNENT. ILS CONNAISSENT DÉJÀ DES CONDITIONS PRÉCAIRES D'EXISTENCE. LEURS PERSONNELS (POURTANT LA PLUPART  HAUTEMENT QUALIFIÉS) CONNAISSENT UNE DÉQUALIFICATION EXCEPTIONNELLE DONT TÉMOIGNE L'ÉCART ENTRE LE NIVEAU DE QUALIFICATION REQUISE ET LA HAUTEUR DES RÉMUNÉRATIONS PROPOSÉES.

CE QUI NOUS ATTEND, C'EST LA DISPARITION PROGRAMMÉE D'UN GRAND NOMBRE DE CENTRES D'ART.

ET POUR L'EXISTANT IL SEMBLE QUE LA PHILOSOPHIE GÉNÉRALE SOIT :  

MOINS C'EST MIEUX ! QU'ON HABILLE EN : DONNER MOINS ET FAIRE MIEUX !

CEUX QUI PENSENT QUE LA DISPARITION DES UNS VA SAUVER LES AUTRES, QUE CELA PERMETTRA DE "SÉPARER LE BON GRAIN DE L'IVRAIE" ET DE GARDER LES MEILLEURS, CEUX QUI CHOISISSENT CE MOMENT POUR DURCIR L'ACCÈS AUX ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES SE TROMPENT LOURDEMENT ! 

CERTAINS PRÉTENDENT QUE LE MARCHÉ ET LE PRIVÉ VONT REVITALISER TOUT CELA ET OUVRIR DES ESPACES DE LIBERTÉ…

QUAND ON  VOIT COMMENT LE COMITÉ DIRECTEUR DE LA FIAC PAR EXEMPLE, IMPOSE AUX GALERIES QUI POSTULENT, EN PLUS D'UN PRIX ÉLEVÉ, UN DROIT DE VÉTO SUR LES ARTISTES QU'ILS PEUVENT OU NE PEUVENT PAS EXPOSER (JE CONNAIS AU MOINS 2 GALERIES QUI N'ONT PU PARTICIPER QU'À CONDITION POUR L'UNE, D'ACCEPTER DE SE LIMITER AUX REPRÉSENTANTS D'UN MOUVEMENT ARTISTIQUE HISTORIQUE ET POUR L'AUTRE DE SE PLIER AU REFUS D'EXPOSER DEUX DE SES PEINTRES QUI LUI AVAIT ÉTÉ SIGNIFIÉ), PERMETTEZ MOI D'AVOIR  LES PLUS GRANDS DOUTES.

ET POUR COURONNER LE TOUT, NOUS VOYONS REVENIR L'ORDRE  MORAL ET LES INCITATIONS À L'AUTO-CENSURE GÉNÉRALISÉE (LE  DOUBLE EXEMPLE DE L'EXPOSITION LARRY CLARK  ET DE L'EXPOSITION DE LA M.E.P DONT LA DERNIÈRE EXPOSITION CONSISTE À PRÉSENTER LE CONTRAIRE DE CE QUE SON TITRE - "AUTOUR DE L'EXTRÊME" - ANNONCE), LES INQUIÉTUDES QUI SAISISSENT NOMBRE DE CEUX DONT LE "SUJET" D'EXPOSITION OU LA PUBLICATION PEUVENT PRÊTER À RÉACTION, L'ABSENCE D'UNE PROPOSITION DE CHANGEMENT D'UNE LOI QUI  PERMET DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES À N'IMPORTE QUELLE ASSOCIATION DU TYPE LIGUE DE MORALITÉ OU INTÉGRISTES DE LA CULTURE D'ENVOYER EN JUSTICE ARTISTES ET COMMISSAIRES D'EXPOSITIONS, TOUT CELA EST SYMPTOMATIQUE D'UNE SOCIÉTÉ QUI, LES LAMPIONS DU FESTIF ET DU LUDIQUE ÉTEINTS SE RÉVÈLE DE PLUS EN PLUS DÉLÉTÈRE.

L'AUSTÉRITÉ CULTURELLE VA TOUCHER NOMBRE DE CENTRES D'ART QUI, DE QUIMPER À METZ, DE TANLAY À BRÉTIGNY ET DE BREST À MARSEILLE, MÈNENT UNE ACTIVITÉ DE SOUTIEN À LA CRÉATION, DE DIFFUSION DE L'ART CONTEMPORAIN DANS SA DIVERSITÉ, ET CONTRIBUENT PAR LEURS ACTIONS PÉDAGOGIQUES ET CULTURELLES À ÉLARGIR LE PUBLIC DE L'ART. DE MILLE FAÇONS, ILS METTENT EN PRATIQUE CETTE BELLE MAXIME QU'AVAIT OPPOSÉE ANTOINE VITEZ À CEUX QUI CRITIQUAIENT "L'ÉLITISME" DE SON ACTIVITÉ : ÊTRE ÉLITISTE POUR TOUS.

SI LA POLITIQUE DU GOUVERNEMENT S'ORIENTE VERS UNE RESTRICTION DRAMATIQUE DES MOYENS MIS AU SERVICE DE LA CRÉATION, NOMBRE  D'ÉLUS DE LA MAJORITÉ COMME DE L'OPPOSITION ANTICIPENT, VOIRE AGGRAVENT CES TENDANCES À L'ŒUVRE. CELA COMPROMET GRAVEMENT L'AVENIR DES CENTRES D'ART. MAIS C'EST AUSSI LES CONDITIONS MÊMES D'EXERCICE DE L'ART SOUS TOUS SES RÉGIMES QUI SONT MISES EN DANGER… DANS CE CONTEXTE LES ARTS PLASTIQUES SONT LES PLUS FRAGILES, DONC LES PLUS MENACÉS.  

SI L'ON VOYAIT PEU DANS LA PRESSE UNE COUVERTURE DES MANIFESTATIONS PRODUITES PAR LES CENTRES D'ART EN RÉGION, ON Y VERRA PAR CONTRE SE MULTIPLIER LES ACTES DE DÉCÈS. PUIS, CELA RENTRERA DANS L'ORDRE DES CHOSES. ET ON N'Y PORTERA PLUS ATTENTION… JUSQU'AU JOUR  OÙ L'ON MARCHERA DANS UN DESERT.

LES QUELQUES MANIFESTATIONS RUTILANTES COMME CELLES DE VERSAILLES, LA BIENNALE DE LYON OU "LES NUITS  BLANCHES" DE PARIS CACHENT MAL LA MISÈRE GÉNÉRALE DE L'ART CONTEMPORAIN AU QUOTIDIEN EN FRANCE. PEUT-ÊTRE  SERAIT-IL TEMPS QUE LA PRESSE SPÉCIALISÉE ET LES QUOTIDIENS SE FASSENT L'ÉCHO D'UNE SITUATION QUI VA PRENDRE LES ALLURES  D'UN DÉSASTRE NATIONAL. CE QUE JE  DIS DU FUTUR  PROCHE QUI SEMBLE OFFERT AUX CENTRES D'ART VAUT AUSSI, MUTAS MUTANDIS, POUR LES ÉCOLES D'ART ET LES FRAC.

ET AUX NAÏFS QUI RÊVENT QUE CELA PERMETTRA À CEUX QUI VONT RESTER DE DISPOSER DE PLUS DE MOYENS, LA RÉALITÉ SE CHARGERA D'APPORTER VITE UN CRUEL DÉMENTI !


DANS CE CONTEXTE, LES DISCOURS SUR LA NÉCESSITÉ D'AVOIR DES ARTISTES ENTREPRENEURS ET D'EN FINIR AVEC LES ARTISTES "ASSISTÉS", OUTRE LE MÉPRIS DONT ILS TÉMOIGNENT, SONT DE LA POUDRE DE PERLIMPINPIN QUI N'ARRIVE PAS À CACHER LE PROCESSUS DE DESTRUCTION DU VIVIER ARTISTIQUE ET LA MISE EN PLACE D'UN MONDE DE L'ART À DEUX, VOIRE TROIS VITESSES. IL Y AURA CEUX TRÈS PEU NOMBREUX QUI AURONT LES ORS DU MARCHÉ ET LES AUTRES QUI CONNAITRONT LES BONHEURS DE L'ADVERSITÉ. BIEN SÛR ME RÉTORQUERA-T-ON, ON N'EST PAS LES SEULS À CONNAÎTRE LES RESTRICTIONS. 
IL EST EXACT QUE LA SANTÉ, L'ENSEIGNEMENT, LA RECHERCHE ET LE SECTEUR SOCIAL CONNAISSENT AUSSI DE  VÉRITABLES RAZ DE MARÉE, À L'EXCEPTION DE LA POLICE QUI SEMBLE PROMISE À UN AVENIR RADIEUX.
MAIS QUAND ON SAIT LE PEU QUE REPRÉSENTE DANS LE BUDGET CELUI DE LA CULTURE QUI FAIT DÉJÀ MOINS DE 1% ; ET QUAND ON SAIT DANS CE BUDGET, LA PART RIDICULE DE L'ART CONTEMPORAIN, DÉCIDER DE NOUVELLES MESURES DE RÉDUCTION, C'EST ALLEZ VERS LE DEGRÉ ZERO DE LA POLITIQUE CULTURELLE…

DANS L'ATTENTE DE  VOUS VOIR OU LE PLAISIR DE  VOUS  LIRE
JE VOUS ENVOIE MES  MEILLEURS VŒUX  POUR  2011
PHILIPPE CYROULNIK

14:45 Écrit par kl loth dans rôle et place de l'art, zeitgeist | Lien permanent | Commentaires (31) |