mardi, 07 juillet 2009
Dire beaucoup ? (H. Incorporated)
Melody Haunts My Reverie, le blog d'H. Incorporated surprend d'emblée par son aspect dépouillé de tout ce qui structure et contraint fortement la quasi totalité des blogs : pas de "derniers commentaires publiés", de calendrier, de dates de publication etc. Pas de contours délimitant les blocs. Juste l'indispensable…
On y est très loin des récits des événements quotidiens, des opinions et des humeurs au fil du temps.
Il s'agit d'un travail très composé, procédant par agencements de musiques (élément central, occasion de belles découvertes), de citations et extraits de livres, d'images, clips vidéos… Le travail est à la fois sur le contenu, la forme (mises en valeur typographiques), la chronologie bousculée par les liens hypertexte.
(J'y reviendrai plus en profondeur)
J'aime quant à moi à pratiquer des arrêts sur phrase, à partir de phrases captées dans la rue, les médias, ou la littérature, dans une exploration des relations affectives.
Une phrase a tout particulièrement retenu mon attention sur Melody Haunts My Reverie :
J
ai
besoin
de
toi
(qui dans son contexte est associée à un morceau d'Alec Empire)
J'aurais pu l'utiliser telle quelle… j'ai préféré réagir à sa biffure (qui m'évoque la notion de repentir en peinture).
Le résultat fut la carte postale éditée au sein du réseau cARTed, Je n'ose pas le dire, dédiée bien sûr à H. Incorporated.
Carte postale à laquelle le poète Hozan Kebo proposa plusieurs "échos", sous le titre "Faut oser !" (à voir ici). Échos auxquels H. Incorporated répond par une nouvelle page : "Sigur Ros : Intro"
Je reviendrai, je l'ai dit, promis, sur le contenu du site. Mais on peut d'ores et déjà remarquer que "dire" est une notion que Melody Haunts My Reverie développe dans toute sa complexité. Quelques exemples :
— "Don't believe a word I say" (Charlie Finke), sur la page "Penthouse : Voyeur's Blues"
— "tout / reste / à dire", sur "Sigur Ros : Intro"
— ainsi que "Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous" (Laurie Lynn Drummond, livre publié aux éditions Rivages/Noir Payot et Rivages en 2009)
— "Dis-moi des choses" (Dave Klein in James Ellroy, White jazz), "Ania & le Programmeur : Agathe"
04:48 Écrit par kl loth dans en revenant de l'expo (de la conf. etc.), ping-pong | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : h. incorporated, hozan kebo, kl loth, blog, carte postale, dire, oser |
Commentaires
Hozan Kebo proposa plusieurs "échos", sous le titre "Faut oser !" (à voir ici). Échos
(...)
— "Dis-moi des choses" (Dave Klein in James Ellroy, White jazz),
com/post:chose est l'anagramme d'échos . Une chose, des échos.
Chaque chose à son échosystème.
Écrit par : michel jeannès | mardi, 07 juillet 2009
Une très belle invitation, il fallait oser le dire ;-)
Bravo !
Écrit par : frasby | mardi, 07 juillet 2009
Merci Frasby !
(du compliment, et de ton soutien au fil des jours)
Écrit par : kl loth | mardi, 07 juillet 2009
le blog H Incorporated est presque intimidant : d'une mise en page exemplairement sobre , d'un contenu assez énigmatique (donc stimulant) , et repoussant , d'une certaine manière les "commentaires" puisque les nommant par avance "épanchements" . Depuis quelque temps il fait partie du très petit nombre de blogs que je lis chaque jour bien que je me demande à chaque fois pourquoi le blogger (ou la) a choisi la forme "blog" plutôt que la forme "site perso"
Écrit par : hozan kebobo | mardi, 07 juillet 2009
Bonsoir.
[A tous]
Je suis en train d'écouter "Closing time".
Parce que je reviens du concert de Leonard Cohen*.
Quand j'aterris**/ricoche ici...
Une véritablement vraie réponse/commentaire à suivre.
Entretemps ?
Un peu de tendresse dans ce monde de brrrrrrrûtes*** !!! => http://www.deezer.com/track/3756510
P.S. : Désolé pour l'attente, mais] une nouvelle note essaye de voir le jour depuis à peu près 3 semaines... [La césarienne n'est pas loin, parce que bon :ça va bien, maintenant]
* La réponse est oui : just - p.e.r.f.e.c.t...
** [Je n'ai, je crois, j.a.m.a.i.s. su orthographier correctement ce verbe]
** http://bruteprop.blogspot.com
Écrit par : H. Incorporated | mercredi, 08 juillet 2009
H. Incorporated,
Il doit y avoir une erreur dans le lien http://www.deezer.com/track/3756510 car ça débouche juste sur la page d'accueil du site…
Écrit par : kl loth | mercredi, 08 juillet 2009
[Ces satanés* liens]
On va essayer ça : http://www.deezer.com/track/heaven-T3756510
* Le Diable se mêle de tout, de nos jours !!!!
Écrit par : H. Incorporated | mercredi, 08 juillet 2009
Devil In The Details [may be…]
http://www.deezer.com/track/3756837
Mais c'est peut être mon disque dur saturé ou le navigateur qui joue des tours…
Je vais devoir redémarrer pour vérifier.
Écrit par : kl loth | mercredi, 08 juillet 2009
Peut être que cela marchera mieux demain… who knows ?
Soit il y a un bug, soit la fatigue me rend buse.
Écrit par : kl loth | mercredi, 08 juillet 2009
J'ai trouvé !
Deezer a changé d'url (en www-v3 maintenant), et apparemment il n'y a pas (pas encore ?) de redirections pour les urls des morceaux.
Les nouvelles urls sont donc :
http://www-v3.deezer.com/listen-3756510
et pour le diable en détails :
http://www-v3.deezer.com/listen-3756837
S'il faut changer les adresses de tous les "petits cailloux" laissés ici ou là, ça va être du boulot !!!
Écrit par : kl loth | mercredi, 08 juillet 2009
Devil In The Details [may be…]
com/com: eau et gaz à tous les étages (gaz devil. Oui, bon pafapeu, fumeu même, gazeu, voire bulleu. On peut pas être bon toultan).
Écrit par : michel jeannès | mercredi, 08 juillet 2009
bon pafapeu,
(autocom:
com/autocom: erratum: il fallait lire pafameu, pour pas fameux. peupeu et meumeu, papa et mama, phonèmes fondamentaux! Pas fumeux les premiers pas dans la langue.
Écrit par : michel jeannès | mercredi, 08 juillet 2009
sympathy for the details : poésie du quotidien ?
Écrit par : hozan kebobo | mercredi, 08 juillet 2009
On trouve plein de titres et de proverbes ici
"Sympathy for the details"
"La fatigue rend buse"
"chaque chose a son echosystème"
etc... etc ...
Ce blog est une mine (une mine de mines)
"sympathy force des mines" (pouf pouf)
En ce qui concerne le domaine d'H.incorporated je l'ai toujours trouvé fascinant. Intimidant même...
Avec une configuration sublime. Un contenu qui happe.
Donc voilà, j'attends la suite ...
Merci à toi KL.L...
Écrit par : frasby | mercredi, 08 juillet 2009
[Ok, allons-y]
Si j'y avais déjà pensé, c'est en lisant cette note [et les commentaires] que je m'aperçois à quel point il m'est impossible de me mettre tout à fait à la place des personnes qui échouent [volontairement ou non] sur mon blog. Je suis dans l'incapacité de savoir ce qu'ils en déduisent, de quelle manière ils assimilent mes assauts blogistiques et finalement, si le but [montrer, cacher, dire ou taire : parfois tout cela dans un même mouvement] est atteint : tant mieux, parce que, contre toute attente, à partir du moment où la note est finie, elle ne m'appartient plus et chacun est libre de se l'approprier - suivant ce que cela lui évoque. Ce qui est encore p.l.u.s. mieux, parce que [je maintiens, pour l'avoir déjà indiqué ailleurs] tout cela est plus facile à f.a.i.r.e. qu'à e.x.p.l.i.q.u.e.r. [Bref] Il me fallait bien cette note de Kl Loth pour entr'apercevoir mon blog à travers le regard des autres.
[Quand même, puisqu'il ne s'agit pas de faire de mystèrrrrrrre]
La note faisant suite à celle de Kl Loth et aux échos d'Hozan Kebo est [in vino veritas] à la fois une actualisation & un résumé des 6 catégories de mon blog-casemate, dans un fondu-enchainé : il m'a semblé que l'occasion si prêtait et [puisqu'avant d'en avoir terminé, je ne peux préjuger du rendu tant il y a de transformations entre l'idée de départ et le résultat final] la note "Sigur Ros", même si elle semble [dans sa forme] difficile d'accès, correspond a.s.s.e.z. à.
[Alors] Je ne vais pas tenter une synthèse de mes cabrioles - c'est trop hardu ! - et préfère en venir à ceci :
* je suis assez émerveillé par l'écho de Kl Loth & Hozan
* je revisite, avec Michel Jeannès, l'é.c.h.o. des c.h.o.s.e.s.
* les commentaires sont ouverts : pour sûr, ce blog d'un bloc vraisemblablement tourneboulant dissuade un peu [ce qui n'est pas l'objet] mais chacun est libre. Libre de quoi ? [Puisque cette forme me semble tout indiqué, je dirai] CHACUN EST LIBRE DE. Quant aux épanchements, écrire c'est parfois saigner un peu, mais toujours se laisser aller : c'est l'idée
* la contraction - qui passe par la musique, souvent, par les images, parfois - de ce que je catapulte rendrait difficile un site personnel : la forme blog semble correspondre. En attendant. Sous réserve que je puisse mettre enfin enfin la main [gauche, puis la droite] sur deux accessoires - une guitare et une pédale d'effet - qui me font encore défaut et, peut-être propulser, entre autres [car pourquoi me passer de celles des autres ?] de la musique personnellement personnelle. C'est une possibilité.
Mon blog est un effroyable trompe-l'oeil, montés d'associations d'idées souvent toute personnelles, qui ne se lassent pas de revendiquer une vie propre [il n'est pas rare qu'en publiant une note, elle finisse par m'échapper totalement : bah oui...] : mille pardons à vous. Sans doute un collision entre la publication [accessible à toutes & à tous] et une forme d'intimité : je peux, effectivement, diffuser parfois des choses personnelles ou non en jouant sur la forme, ce qui m'en délient et est ouvert à la galaxie.
Le reste ?
La suite est [encore] à venir.
Mon prochain saut périlleux n'est même pas commencé, encore ! [Le temps cherche à me nuire : j'en suis convaincu...]
P.S. : j'espère ne pas trop avoir écrit n'importe quoi. Auquel cas, j'accuserai quelque parti de moi-même de ne pas avoir voulu obéir à ce que je lui dictais d'écrire [eh quoi ? ! ? "Responsable mais pas coupable"...]
P.S. n°2 : Le fait d'avoir écrit autant de fois [dans ce commentaire] "Je" ou "Mon blog" me donnerait presque mal à la tête. Je n'aime pas ça : raison pour laquelle, hormi dans les commentaires que je laisse, il n'y pratiquement pas de "Je" sur ma page : "je" me pose [à l'écriture] une sorte de problème : parce qu'il est personnel, et ME semble [ça ne me heurte absolument pas chez les autres] paradoxal quand je publie. Il m'est plus facile de publier en faisant abstraction de la première personne du singulier, puisque mon nom est personne et que je ne suis pas important, bon. Le jeu [et je renvoie à la bannière de mon blog], c'est diablement plus intéressant et permet de prendre de la distance vis-à-vis de soi et stimule l'interraction avec les autres.
Écrit par : H. Incorporated | lundi, 13 juillet 2009
Je reçois votre réponse avec profonde émotion !
Merci, c'est quelque chose qui compte et donne envie de continuer…
Écrit par : kl loth | mardi, 14 juillet 2009
[Addendum : parce que je viens de me rendre compte d'une chose - en recherchant à écouter une chanson sur mon blog - que j'ai osé depuis tellement longtemps que...]
Il suffit de tronquer un mot, un segment, d'oublier un verbe, de ne pas terminer une phrase - pour ouvrir tout un champ. Pour les autres, mais aussi pour moi. Le spectre expressif est trop large pour [s']entraver. Alors bon : http://www-v3.deezer.com/listen-938352
{Mais, revenons-en à]
Conitnuer : la réponse est... Oui. Je ne sais pas m'arrêter. Et ne cherche pas à le faire. De même, je serais fort en peine de vous voir cesser : je visite de moins en moins de blog [davantage pour une question de temps] mais vous avez pu constater que je me matérialise toujours ici, à un moment ou à un autre...
I like it.
Écrit par : H. Incorporated | lundi, 20 juillet 2009
Pas de problème, je suis fidèle "au poste" (fidèle en amitié aussi).
Même si c'est souvent un combat contre l'inertie, contre les obstacles du quotidien ou contre moi-même. Contre aussi ma maladresse à communiquer.
Je continuerai ici et là, ou ailleurs… étant de ceux qui ne peuvent faire autrement et ne sont bons qu'à ça.
Écrire sur quelqu'un d'autre, c'est souvent de l'appréhension, car j'ai eu à faire face à un conflit éprouvant lors de ma toute première expérience critique (une commande).
Mais quand le texte est "réussi", alors on peut toucher à des choses en profondeur, ce n'est pas anodin…
J'apprécie vos visites, bien sûr !
(oserai-je dire "vos épanchements" ?)
À suivre comme je le dis souvent (to be continued, comme vous le dites)
Écrit par : kl loth | mercredi, 22 juillet 2009
"qui peut le moins peut le point" (in Les proverbes de mon cru).
Écrit par : michel jeannès | mercredi, 22 juillet 2009
Les commentaires sont fermés.