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dimanche, 11 mars 2012

Tenter de comprendre la réalité… (Pierre Bergounioux)

"Un bistro est encore ouvert […]. L'endroit a quelque chose d'irréel. Mais comme cela fait trente-cinq ans que je vis enfermé pour tenter de comprendre ce qu'est la réalité, celle-ci a pris les contours et la teinte de la pièce où je vis claquemuré et ce qui se trouve derrière la porte n'est plus, depuis lors, qu'une fantasmagorie à peu près dépourvue d'intérêt."

(Pierre Bergounioux, Carnet de notes. 2001-2010, Lagrasse, éd. Verdier, 2012, p. 75)

L'aveu d'un paradoxe… Certains vécus (beaucoup ?) des pratiques artistiques, littéraires etc. impliquent une vie austère, un retrait de la réalité.
Je n'ai pas lu Pierre Bergounioux, hormis quelques mois de son dernier Carnet de notes. Je me garderai donc de porter un jugement. Chacun travaille en fonction de sa personnalité, et l'œuvre à son coût, exige des sacrifices.
Mais bon… j'aspire à un autre vécu de la création !
Même si, souvent je suis entre quatre murs… mais plus dans la tristesse que dans la stimulation. 

23:50 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : création, réalité, vie, enfermement |

Commentaires

"ce qui se trouve derrière la porte n'est plus, depuis lors, qu'une fantasmagorie à peu près dépourvue d'intérêt."

j'apprécie véhémentement cette , comment dire ? , on dira : "honnêteté"
"retrait de la réalité"? non non non ! aveu vrai et vif de la "méconnaissance" totale et absolue de "la" (?) "réalité" (?) par un quidam (qu'il soit écrivain importe finalement peu)
tout "vécu" est "vécu" derrière des portes (même le plus grand "explorateur" a ses portes )
ouvrir les "portes" (doors !) de la perception qu'on peut avoir de "la" "réalité" est effectivement une sempiternelle question (se faire voyant ?) (Bergouignoux a peut être poussé les portes du bistrot et après quelques verres d'un quelconque "spiritueux"
perçu différemment "la" "réalité" des lieux )
(et s'est donc fourré le finger into the eyes) etc etc etc

Écrit par : hozan kebo | lundi, 12 mars 2012

"fourré le finger into the eyes"

com/com: s'agit-il d'une paire d'eyes? auquel cas il convient d'y fourrer au minimum two fingers. Sinon, il me semble qu'on ne peut fourrer que one finger in one eye.
Un oeil, un doigt, quoi! c'est comme un oeillet, un coelibri. Pas tous à la fois!

Écrit par : michel jeannès | mercredi, 14 mars 2012

Ailleurs dans le livre Pierre Bergounioux écrit, à l'occasion d'un rendez-vous aux Deux Magots :
"Nous parlons trois quart d'heure durant. Nous nous sommes installés à l'intérieur. La terrasse est bondée. Les gens ont donc si peu à faire qu'ils dilapident leur temps, et leur argent dans ce genre d'endroit." (p. 134)

Apparemment il a des difficultés à comprendre des logiques de vie différentes de la sienne.
Je pense d'ailleurs à certains écrivains (et artistes) pour qui les cafés sont un lieu de travail, c'était notamment le cas de Nathalie Sarraute.
Moi aussi j'y travaille assez souvent, j'y trouve une stimulation et une disponibilité que je ne parviens pas à avoir chez moi.
Et quand je n'y travaille pas, les moments de pause, le plaisir d'observer d'autres personnes, sont bénéfiques à mon équilibre !

Écrit par : kl loth | mardi, 20 mars 2012

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