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jeudi, 05 septembre 2013

Dans l'écriture, on essaie de […] gratter un tout petit peu (Amélie Nothomb)

"J'ai vécu des périodes différentes d'imprégnation par cette langue : d'abord entre 0 et 5 ans, puis à 21 ans. Pendant ce voyage-ci, j'ai senti  toutes  ces  strates revenir  : la "langue fantôme" de l'enfance, mais aussi la langue de la jeune adulte. J'ai senti des wagons de japonais reprendre possession de moi, et de manière parfois absurde : pourquoi tel mot ? Pourquoi maintenant ?

— En tant qu'écrivain, cette expérience n'est pas anodine...

— Cela dit déjà combien l'on n'est pas maître, de quelle manière incroyable on subit la langue. C'est le déferlement qui décide, ce n'est pas soi. On n'a pas le choix. Si, par bonheur, le bon mot arrive, on va peut-être l'utiliser. S'il n'est pas là, on sera une fois de plus confronté à l'indicible. On est en permanence confronté à l'indicible quand on parle. Dans l'écriture, on essaie de le gratter un tout petit peu."

(Nils C. Ahl, "Amélie Nothomb : « On n'est pas maître, on subit la langue », LE MONDE DES LIVRES, 04.09.2013 à 18h04)

00:27 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) |

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