samedi, 03 mai 2014
Mots-dire (ad libitum)
Je ne me souvenais plus d'elle, mais dès les premiers mots, oui, c'est elle, elle qui soliloque, répète…
perdue dans ses pensées, une harangue où se mêlent le français et l'anglais.
Assise dans le tram, à la même place peut être.
Chaque phrase sur un rythme saccadé, précipité, répétée en général trois fois.
Un récit d'où émergent des éléments tels un emploi injustement perdu, un procès une fausse accusation de meurtre.
Mme R****** Mme R****** Mme R******
Que s'est-il passé depuis un an ?
Un an de délire verbal, d'expression saccadée, comme mécanisée ?
Des moments de répit ?
Petit déjeuner à l'hôtel. Une allemande dans sa langue. Comme au téléphone, mais sans téléphone ni oreillette…
Un flot continu de paroles, parfois comme crachées.
Indifférente au fait que quelqu'un pourrait comprendre sa langue
J'entends le nom d'un établissement (Rotes L****), évocateur d'une profession controversée, puis plus de doute, le mot das Bordell. Elle parle du Kaiser (l'empereur) et de son rapport avec les femmes… S'agit-il d'un moment de l'Histoire ? Kayser est aussi un patronyme fréquent.
Vérités, fantasmes ? La logorrhée, le délire, poussent les personnes qui en sont victimes à jeter dans l'espace public leur histoire intime… toutes leurs préoccupations, des informations confidentielles…
14:11 Écrit par kl loth dans de visu | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : délire, loggorhée, babel, langue, litanie, imprécation |