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dimanche, 04 février 2007

La rue (selon Gérard Fromanger)

"[…] Pour Deleuze, Guattari, Foucault et Barthes, l'inconscient est une usine qui produit de tout, des événements, des sentiments, des situations. C'est une machine, pas une scène. Je suis marqué par toutes ces idées et la rue devient pour moi le moteur de cette machine qui imprègne le privé, le couple, la famille. Elle est le réel qui va profondément bouleverser la vie privée. Il suffit de voir une manifestation, le spectacle de la rue, la beauté, la violence, les drames ou l'exaltation. C'est là où tout se joue, avec 40.000, 200.000, un million de personnes. On s'en rend très bien compte dans les pays qui sont en pleine mutation aujourd'hui. Tout ce qu'ils ont emmagasiné d'inconscient dans leurs foyers, leur communisme réel, leurs républiques populaires, leur assujetissement à l'Union soviétique, tout ce qu'ils ont contenu en eux de refoulé les pousse dans la rue. Ils s'y retrouvent à plusieurs millions et tout bascule. Le réel leur éclate à la figure comme une gifle formidable. Voilà, la rue, c'est ça pour moi, c'est subitement l'effet visible de la vie réelle en train de se faire, face à tout ce qui se tracte,se tait, se fabrique, se refoule, face au non-dit du privé."

(Propos de Gérard Fromanger recueillis par Henri-François Debailleux, "Les artistes changent le Sahara avec une poignée de sable", Libération, 16-17/07/2005)

19:55 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (1) |

Commentaires

En écho lointain à cette rue de Gérard Fromanger la table de Deleuze et sa cartographie
"Mais ça veut dire quoi, penser et vivre en termes d'événements ? Ce sont des choses qui se font toutes seules et pourtant… Etes-vous sûrs d'être individués comme des personnes, en termes de moi et de sujets, ou non plutôt et à la lettre, comme un vent, un courant d'air ?… Ce n'est pas le même monde celui où l'on dit "non seulement il y a des événements mais même cette table est un événement", et celui où l'on dit "il y a des choses et les événements se posent sur les choses comme je pose le papier sur la table."

La logique deleuzienne (cartographie), elle, ne concerne que les processus de consolidation immanents à l'ensemble flou de l'expérience ; ce qui demande d'autant plus de rigueur car ce sont leurs vitesses, leurs lenteurs plus que leurs formes qu'il faut penser, leurs intensités plus que leurs sujets.
Deleuze cité par Giorgio Passerone, chercheur à l'Université philosophique européenne, traducteur en italien de Mille plateaux.

Deleuze Le dernier cours?

Par Giorgio Passerone in Magazine littéraire n° 257 Septembre 1988

Écrit par : line Clément | mercredi, 07 février 2007

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