Déchets radioactifs et archives

Une question qui me taraude est celle de l'avenir des déchets nucléaires dans les siècles prochains. En effet, ces déchets représenteront encore un danger dans des centaines, voire des milliers d'années.
Sachant les évolutions rapides qui peuvent se produire en deux siècles (se souvenir combien le monde était différent à l'époque de la Révolution française…), que sauront les générations à venir des sites d'enfouissement ? De quel moyens disposeront-ils ? Sauront-ils encore où ils se trouvent ?

Un article passionnant du Monde aborde justement ce problème de façon approfondie : quels types de balisage des sites, d'archivage  des informations, pourront traverser les siècles, être encore intelligibles ? (propos de Patrick Charton, adjoint au directeur sûreté, qualité et environnement à l'Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra), recueillis par Gaëlle Dupont, "Se souvenir des déchets nucléaires", Le Monde, 06/09/08).

Ce n'est guère rassurant, mais cela, on s'en doutait.

Un extrait : "- N'existe-t-il pas des symboles susceptibles de traverser le temps ?
- Les mégalithes de Carnac, qui remontent à 6 700 ans, nous sont mystérieux. Pourquoi ces alignements, pourquoi à cet endroit ? Même chose avec les fresques de la grotte de Lascaux, exécutées il y a 18 000 ans. Etait-ce un exercice esthétique, ou ces hommes ont-ils essayé de nous transmettre un message ? Une tête de mort, un visage qui pleure évoqueront-ils un danger ? Rien ne dit que, dans des dizaines de milliers d'années, les symboles que nous laissons ne passeront pas pour un exercice esthétique. Il faut arriver à coupler le signe matériel et le sens, et personne n'a de réponse unique sur les moyens d'y parvenir sur des durées aussi longues."

À lire aussi à ce propos : "Déchets nucléaires : léguer leur souvenir" sur le blog Ecolo Gogo de Fulmar.