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mercredi, 05 novembre 2008

"Fabricateurs d'espaces" (Institut d'art contemporain)

Lorsque l'on arrive dans la rue du Docteur Dolard pour se rendre à l'exposition "Fabricateurs d'espaces", force est de constater que la silhouette famillière de l'Institut d'art contemporain a disparu, masquée derrière une énorme palissade (à ce jour exempte de tout graffiti). Il s'agit en fait non d'un chantier, mais de la première installation de l'exposition : Demolirer Polka de Hans Schabus (2006), où les hauteurs des planches de bois évoquent les notes de musique de l'œuvre du même nom de Johann Strauss.

Le ton de l'exposition est donné d'emblée : économie formelle, grande échelle, impact physique sur le spectateur, radicalité.

Hans-Schabus.jpg

Plutôt que de décrire l'ensemble des œuvres, je parlerai de celles qui me semblent les plus frappantes.

Guillaume Leblon, a récupéré les ailes d'un moulin qu'il a déployées en travers de deux salles du l'institut, par l'ouverture qui les fait communiquer.
Basculement, précarité, fragilité d'une structure sous laquelle il faut se faufiler (Four Ladders, 2008).

L'œuvre de Vincent Lamouroux, AR. 07 (2008) est installée dans la salle la plus basse de l'institut, qu'il faut atteindre par quelques marches à descendre. Là, d'énormes cubes sont agglutinés, emboîtés. Toute la salle — cubes y compris — baigne dans un blanc un peu rosé, extrêmement poudré et lumineux, qui donne l'impression de se mouvoir dans un espace cotonneux, où le sol semble devenir mou et les repères spatiaux basculer.

Quand on arrive dans la salle de Jeppe Hein, il n'y a a priori rien à voir, mais un œil observateur peut se rendre compte que les lieux ne ressemblent pas au plan fourni pour la visite. Alors ?
En fait le mur du fond se déplace imperceptiblement grâce à un mécanisme invisible et la salle change perpétuellement de configuration, chaque déplacement du mur durant trois heures environ.
Changing Space (2003) est donc une interprétation radicale du White Cube (conception de l'espace d'exposition qui serait "parfait"). L'œuvre, dépouillée à l'extrême, s'avère, si l'on accepte d'en jouer le jeu, marquer puissamment l'imaginaire.

Quant à l'autre œuvre de Jeppe Hein, la perception en est radicalement différente : un  banc moelleux face à un grand miroir semble inviter le spectateur à un peu de repos…
Pouf !
Un épais nuage de fumée apparaît sitôt assis, qui fait disparaître le Narcisse occasionnel ! (Smoking Bench, 2003)

Ultime facétie d'une exposition en apparence austère, mais jamais ennuyeuse ni insignifiante.


(Fabricateurs d'espaces, Institut d'art contemporain de Villeurbanne, jusqu'au 4 janvier 2009. Renseignements ici)

Commentaires

Très bel article qui donne envie de se déplacer pour voir cette exposition , j'aime beaucoup l'idée de cette palissade aux connotations musicales...
Peut être faudrait il guetter la possible intervention(dans les jours à venir ?) de nos amis ... Les graffeurs d'art contemporain sauvages, qu'une palissade si belle présentée toute nue, doit déjà faire rêver ... A suivre ?

Écrit par : frasby | mercredi, 05 novembre 2008

Peut-on avoir les dimensions de cette palissade, svp ?

Écrit par : Sarah | mardi, 04 novembre 2014

Voir avec l'Institut d'art contemporain !
Les dimensions ne figurent pas dans le guide du visiteur :
http://i-ac.eu/downloads/guide_du_v_fd_e_print.pdf
Pour avoir une idée, cf. ce à quoi ressemble le bâtiment sans palissade :
http://tinyurl.com/kybtfdy

Écrit par : kl loth | mardi, 04 novembre 2014

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