dimanche, 07 août 2011
RAW
Qu'est-ce que ça donne, les photos prises en une journée, montrées de façon brute ("raw"), sans la sélection opérée, sans la mise en forme que j'élabore par la suite ?
J'avais décidé d'aller voir My Little Princess, le film fortement autobiographique réalisé par Eva Ionesco à partir de son expérience d'enfant posant pour les photographies de sa mère géniale et toxique, des photographies basculant parfois dans le domaine pornographique, les connotations pédophiles et incestueuses…
Pour cela le trajet vers le cinéma La Fourmi dans le 6e arrondissement était relativement long. Le tramway étant arrêté pour cause de travaux, je dus prendre (entre autres), une fois de plus, l'interminable rue des Bienvenus à Villeurbanne pour rejoindre le métro. Rue de petites villas, cachées souvent derrière de hauts murs ou parois de métal, parfois bardés de caméras de vidéos surveillance privées. Bonjour l'ambiance !
Le temps du trajet aller était serré. Trop short pour faire des photos… Je réfléchissais pourtant en marchant à cette question qui me hante depuis plusieurs semaines : comment traduire la monotonie de cette rue ? Comment traduire sa longueur fastidieuse ?
Je pense qu'il serait judicieux de photographier les plaques des numéros de chaque maison, puisque je les compte au passage, dans l'impatience de parvenir au bout de la rue, jusqu'au 118.
Mais comment faire sans attirer l'attention des habitants, apparemment si méfiants ?
Je sors du métro, j'emprunte la rue Pierre Corneille que je devrai remonter jusqu'au numéro 68 qui abrite le cinéma, numéro déjà photographié il y a 3 ans dans le cadre de la "Commémoration 68". Ce que je vois d'intéressant devra attendre le trajet du retour, car le temps presse, et je ne veux pas manquer le début du film.
J'aperçois une carte à jouer au sol… à capter au retour ? C'est rouge… Queen of Hearts peut être ?
Au retour je ne la retrouverai pas, il y a tant de vent aujourd'hui !
Le retour, j'y suis maintenant… alors, allons-y !
Je reprends donc la rue Pierre Corneille, en direction de la place maréchal Lyautey…
L'ancienne inscription du Cours Lafayette est tronquée : COU LAFAYETTE !
Au sol, le dessin d'une forme indéterminée, comme un constat de… de quoi ?
Plus loin un édifice religieux, je prends la silhouette du clocher, puis je glisse vers les cheminées et les antennes adjacentes. J'explore de plus en plus la ville le nez en l'air… les formes sont intéressantes… Je ne sais pas si j'en ferai quelque chose un jour…
D'autres toits encore :
Et un autre clocher, avec un ciel bien couvert :
On reconnaîtra des sujets qui me sont coutumiers…
Ici par exemple une plaque au trou central bien marqué :
Autre marquage :
Avec une fleur d'hortensia sèchée !
Une statue de la Vierge en angle (non pas de caméra de vidéo-surveillance dans les parages, peut être n'ai-je pas fait suffisamment attention !) :
Des graffs bien sûr, des stickers…
On retrouve Unplug, déjà vu Cours Vitton…
Des peluches dans les voitures…
Une vitrine estivale (Summer In The City !)…
Par une fenêtre ouverte, j'aperçois le bras d'un homme, qu'il passe au-dessus de la rembarde. Cela serait assez insolite, juste ce bras qui dépasse par la fenêtre, peut être aussi en cadrant de façon à faire apparaître la lampe de la pièce. Mais c'est trop indiscret, et il n'y a que moi dans la rue… Tant pis…
Place Lyautey, un aperçu du fleurissement 2011, où le jaune domine, comme à Metz, et Montigny-lès-Metz…
Je terminerai mon périple par le quartier des Cordeliers, dans le 2e arrondissement, où je découvre une affichette "DISOBEY", apparemment ce n'est pas très original… ce n'est pas la première allusion au street artiste OBEY (Frank Shepard Fairey)…
Je n'avais pas reconnu le visage représenté. Michel Jeannès sera plus perspicace que moi (cf. commentaire plus bas) en identifiant Ai Weiwei, artiste chinois dissident internationalement reconnu et emprisonné il y a quelques mois dans son pays d'origine. Sa récente libération sous caution le 22 juin fait suite à une importante mobilisation internationale, dont cette marginale campagne d'affichage initiée à Londres, ville où l'artiste venait d'être exposé à la Tate Modern.
Et ne l'oublions pas, c'est l'été !
Voilà, c'étaient les photos du 6 août et…
That's All Folks !
© kl loth 2011
03:12 Écrit par kl loth dans de visu, formes & couleurs, street art | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : ville, urbain, rue |
Commentaires
sur la photo collée sur la boîte postale, je crois reconnaître le portrait de l'artiste weiwei
http://www.france24.com/fr/20110622-artiste-dissident-ai-weiwei-libere-sous-caution-pekin-chine-art-contemporain
Écrit par : michel jeannès | dimanche, 07 août 2011
Bien vu !
Je modifierai mon billet tout-à-l'heure… Merci.
Ai Weiwei est actuellement libéré sous caution.
Pour télécharger l'affichette :
http://www.flickr.com/photos/25770208@N03/5845090966/
Écrit par : kl loth | dimanche, 07 août 2011
"Bien vu !
Je modifierai mon billet tout-à-l'heure… Merci."
com/com: nous recommandons de ne pas revenir sur le billet afin de ne pas décontextualiser les commentaires. Cette "mévue" fait partie de la vie du blog.
Écrit par : le coquillologue | dimanche, 07 août 2011
J'attache de l'importance à ne pas décontextualiser les commentaires !
Néanmoins améliorer un billet me semble important, et tous les lecteurs ne lisent pas les commentaires, ce qui est dommage. Mais c'est tout-à-fait possible de compléter un billet en précisant par sa rédaction qu'il s'agit d'un ajout a posteriori suite à un commentaire pertinent. Et la mise en forme permet également de faire ressortir cela : parenthèses, effets de couleur etc.
Écrit par : kl loth | dimanche, 07 août 2011
Voilà, c'est fait !
Écrit par : kl loth | dimanche, 07 août 2011
vu et approuvé!
Écrit par : le coquillologue | dimanche, 07 août 2011
plaisir à retrouver "daily life" après une période d'interruption nenetique
et le film ? il était bien ?
Écrit par : hozan kebo | lundi, 08 août 2011
Plaisir à te retrouver Hozan !
Oui, le film, souvent beau visuellement, est intéressant, mêlant beaucoup de questions ardues et passionnantes sur les relations artiste / modèle, mère / fille, les comportements borderline et pervers…
C'est probablement un exploit pour la réalisatrice d'avoir réussi à trouver un ton juste pour parler de ces épisodes douloureux de son enfance. Son vécu réel est pire encore.
Écrit par : kl loth | lundi, 08 août 2011
Ah! Ha! je le tiens!!! depuis le temps que je suis à l'affût et il vient voleter là sous mon nez!!!! Tu es fait Kolibri!!!!
Écrit par : le chasseur de colibris | lundi, 08 août 2011
Mais ?
La chasse est ouverte ?
Écrit par : kl loth | lundi, 08 août 2011
Les commentaires sont fermés.