samedi, 14 juillet 2012
"sans regard, pas d'amour" (Léos Carax)
Léos Carax questionné à propos de ce qui est arrivé de pire au cinéma :
"Les « réseaux » (sociaux, vidéos, etc.). Le moins que l'on puisse dire est que ce ne sont pas des réseaux de résistance. Ils sont le degré ultime de la consommation, l'autoconsommation cannibale. Chacun devenant le publiciste de soi-même. On perd le regard, et, sans regard, pas d'amour (« Je crois que la beauté n'est pas autre chose que l'expression du fait qu'une chose a été aimée. Toute beauté de l'art ou du monde trouve son origine dans le pouvoir de rendre un amour intelligible » [citation de Robert Musil, NDLR de Télérama])."
("L'invité. Léos Carax", propos recueillis par courrier électronique par Aurélien Ferenczi pour Télérama n° 3259, 27/06/12, p. 8)
Un propos qui donne à réfléchir… quoique pour ma part je comprend les choses de façon plus nuancée : le regard s'était perdu bien avant l'apparition des réseaux sociaux, et les réseaux sociaux peuvent être un outil pour susciter des échanges humains authentiques, en face à face… Reste que visionner des extraits de films sur les réseaux est bien réducteur !
23:26 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, love | Lien permanent | Commentaires (6) |
Commentaires
"des échanges humains authentiques, en face à face… "
com/post: la notion d'authenticité dans les échanges est assujettie à celle d'investissement dans la relation. Ce n'est pas parce qu'on est en vis à vis et in vivo que l'on est plus (ou moins ) investi dans la relation. Les "réseaux sociaux" et leur pratique ne sont qu'une forme moderne et accélérée des relations épistolaires. TRès souvent, il s'y joue des parties de volley-plage ou de badmington verbal, ce qui n'est pas rien en terme de "y'a d'la vie là-dedans".
Écrit par : michel jeannès | dimanche, 15 juillet 2012
"sans regard, pas d'amour" (Léos Carax)
com/post: d'où l'expression " aller se faire voir" qui signifie bien aller se faire mal aimer ailleurs.
Écrit par : michel jeannès | dimanche, 15 juillet 2012
Particulièrement bien vu, ton regard sur cette phrase qu'on dit trop souvent sans réfléchir à son contenu.
Bel "arrêt sur phrase".
Écrit par : kl loth | dimanche, 15 juillet 2012
"Le regard et les gestes sont "flous", ils relèveraient du domaine de l'indéfini (...). Perpétuellement en hésitation, Antoine recherche un point d'ancrage sans jamais se stabiliser, ni pouvoir se fixer sur un point précis. Les yeux regardent mais le regard oscille, se perd. Sa fluidité transparaît dans l'espace en mouvement qu'il se crée comme dans l'expression de son visage." Disent Béatrice Polattini et Niké D'Astorg dans la contribution "Du dessin à la lettre : Le signe, vérité du corps", in "Folle vérité" dir Julia Kristeva, p96, Le Seuil 1979
Écrit par : Line Clément | lundi, 16 juillet 2012
Béatrice et Niké ...c'est des noms de scène ça et Michel Jeannès n'en fera qu'une bouchée, enfin une oeillade.
Écrit par : Lola | lundi, 16 juillet 2012
Béatrice est la mère de Niké? Moi qui ne connaît rien à la mythologie !!!!
Écrit par : michel jeannès | mardi, 17 juillet 2012
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