lundi, 17 août 2009
Annette Messager et Duchamp (selon Catherine Grenier)
"Plus le désarroi s'impose au monde, plus l'individu est désorienté, plus l'œuvre d'Annette Messager s'affirme, s'enrichit, se complexifie, s'impose. Originairement critique, son œuvre devient violente ; depuis toujours sexuées, ses formes deviennent sexuelles ; léger et sentimental, son ton devint presque grotesque et dramatique. Peu de figures ont su ainsi répondre au monde, en liant le subjectif le plus intime à une présence immédiate au réel et à l'histoire. Durant le XXe siècle, aucune n'a eu en cela la puissance et l'énergie de Picasso. À l'aube d'un XXIe siècle qui cherche ses marques et bute sur son futur, Annette Messager ranime cette énergie et ce potentiel génésique de l'art créateur. Elle qui ne s'est jamais inscrite dans la lignée duchampienne et a toujours revendiqué sa familiarité avec le surréalisme et l'art populaire, elle rejoint aujourd'hui le Picasso qui, du milieu des années 1920 à sa mort a voué son œuvre à une constante réinvention."
(Catherine Grenier, "Annette Messager. La dépouille du Minotaure", La Revanche des émotions. Essai sur l'art contemporain, éd. du Seuil, 2008, p. 81)
Les premières œuvres d'Annette Messager ont eu une influence importante sur mes propres travaux lorsque j'étais aux Beaux-Arts. Mais je n'ai jamais percu d'incompatibilité avec les travaux de Marcel Duchamp, autre influence… (La Mariée mise à nu par ses célibataires, même…).
Il semblerait que les contresens par rapport aux influences soient souvent la brèche qui permet de développer sa propre personnalité…
Pour en savoir plus sur Annette Messager, cf. le Centre Pompidou, et Wikipédia.
02:28 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : annette messager, marcel duchamp, picasso, art, art contemporain |