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mardi, 25 septembre 2007

Tenu en laisse

"Par l'effet d'une rancune ancienne et longuement ruminée, je ne suis jamais retourné au Musée, qui, touchant le lycée d'aussi près que le Jardin des Plantes, en représentait vraiment pour moi le pôle négatif : les incursions "culturelles" qui m'y amenaient tenu en laisse comme un chien battu m'ont fait prendre la peinture en exécration pour un quart de siècle."
(Julien Gracq, La Forme d'une ville, José Corti, 3° édition 2006, pp. 39-40 (1ère édition 1985))

Certes les musées sont devenus plus attrayants, et les collègiens ne sont plus soumis à une discipline aussi rigoureuse que lors de la jeunesse de Julien Gracq… mais cette citation explique bien le terme de "public captif" qui est utilisé en muséologie.
Comment faire découvrir l'art à des publics qui en sont éloignés sans avoir recours à la contrainte ? Au risque de rebuter même des personnes pourtant sensibles…

18:15 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Julien Gracq, musée, public captif |

Commentaires

Qu'il est facile de prendre une citation et de la commenter hâtivement !
Que Julien Gracq ait destesté les "sorties culturelles", soit. Il devait avoir ses raisons, comme moi j'ai eu les miennes pour détester la lecture jusqu'à l'âge de 20 ans, et les romans jusqu'à aujourd'hui.
Mais il y a des racourcis et des glissements dans le commentaire qui me paraissent faciles, voire dangereux. Non, cette citation n'explique en rien le terme de "public captif" (terme qui a une double signification et est, en cela, très ambivalent). Et je ne suis pas sûr que Julien Gracq soit l'exemple des publics dit "éloignés".
Qu'il se soit senti "tenu en laisse comme un chien battu" me semble plus intéressant que de vouloir tirer des généralités abusives sur l'accompagnement des jeunes au musée. C'est peut-être l'ensemble d'un système éducatif et culturel qui est à repenser, mais en attendant, ne méprisons pas les gens qui tentent, même maladroitement, de partager un peu l'art.

Écrit par : Cécilia de Varine | vendredi, 28 septembre 2007

Que le commentaire soit hâtif, c'est évident, du moins au sens de sa rédaction, ayant fait le choix de ne publier sur ce blog que des billets de format court et de privilégier la spontanéité !
C'est évident que cette citation pourrait susciter une analyse beaucoup plus approfondie.
Ayant suivi un cours de muséologie à l'université Lyon II, et sur la base du souvenir que j'en ai gardé, j'ai trouvé que cette citation apportait un témoignage intéressant, que chacun peut apprécier selon son point de vue.
Et ayant également travaillé comme enseignant en arts plastiques, et tenté vainement dans ce contexte de faire partager le goût de la création, ma position n'est en aucun cas méprisante visà-vis des personnes en charge de la médiation culturelle, c'est l'expression d'un total désespoir !

(Parfois, j'essaie d'imaginer, pour relativiser, ce que j'aurais pensé si mon lycée m'avait fait assister de force à un match de foot…)

Écrit par : kl loth | samedi, 29 septembre 2007

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