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mardi, 04 décembre 2007

Paris, musée du XXIe siècle (Thomas Clerc)

Tout mode de déplacement a son érotique propre (voiture vite, vélo fluide, marche lente), mais marcher en flânant a quelque chose d'autoréférentiel, le plaisir y vaut pour le plaisir. La déambulation gratuite s'enrichit de la rencontre de hasard, qui ajoute à chaque passage un embryon désirant. (p. 114)

Parmi les ouvrages exposés sur les tables en cette rentrée littéraire 2007, il en est un pour lequel mon bras s'est fébrilement tendu : Thomas Clerc, Paris, musée du XXIe siècle. Le dixième arrondissement, tant le titre évoque de bonnes références : Walter Benjamin et son "Paris, capitale du XIXe siècle", mais aussi Tentative d'épuisement d'un lieu parisien de Georges Perec.

Le projet de Th. Clerc est de grande ampleur : il ne s'agit pas seulement de décrire un lieu parisien, mais Paris tout entier, arrondissement par arrondissement, à commencer par le dixième où réside cet auteur, et qui fait l'objet de ce premier ouvrage.

La méthode employée est celle des notes prises au fil de la promenade(1). L'auteur porte attention aux détails, il se passionne pour l'infra-mince(2), fait la description des circonstances, petits faits contingents et micro-traces du présent tels que les incidents, les poussières, les noms propres(3), enregistre les changements(3) et les commente…
Rien n'est statique : l'auteur marche à des rythmes divers (et doit parfois affronter les réactions des personnes croisées), la ville est saisie dans ses mutations en cours, et le projet tout entier prendra son sens et son format progressivement(4).
Les rues se succèdent par ordre alphabétique sans que jamais l'on ne se lasse. Seul petit regret : les descriptions ne me semblent pas assez poussées… Peut être est-ce dû à l'incompétence en matière de description (relative) qu'avoue Th. Clerc dans une anecdote(5), ce qui laisse la voie libre à l'expression de ses diverses opinions, parfois trop éloignées de la stricte observation. Mais peut être est-ce simplement le risque inhérent à la promenade : l'esprit se laisse divaguer !

(1) p. 62
(2) p. 107
(3) p. 163
(4) p. 207
(5) p. 189

Thomas Clerc, Paris, musée du XXIe siècle. Le dixième arrondissement, éd. Gallimard, coll. L'Arbalète, 2007

Cf. aussi la critique de ce livre par Pierre Assouline.

23:10 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Thomas Clerc, Paris, littérature, art, ville, promenade |

Commentaires

doit pas faire bon demander son chemin à ce monsieur!

Écrit par : michel jeannès | mercredi, 05 décembre 2007

Au secours, il y a un écrivain dans la rue !

(Souvenir : j'ai dû déguerpir une fois car une vieillotte paranoïaque s'alarmait de me voir prendre des photos d'un jardin partagé…)

Écrit par : kl loth | mercredi, 05 décembre 2007

Les commentaires sont fermés.