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lundi, 04 août 2008

Entretenir et réparer…

L'hiver dernier Daniel Buren a réussi à alerter l'opinion à propos de l'état dégradé de son œuvre réalisée dans la cour du Palais-Royal (Paris). Des promesses ont été faites par le ministère de la Culture, que l'on espère être tenues prochainement.

Cette œuvre, intitulée Les deux plateaux, date de 1986, ce qui fait 22 ans déjà. Les colonnes proprement dites ont fait l'objet d'une réalisation soignée en marbre ; mais ce seraient la circulation de l'eau, la mise en lumière, l'étanchéité qui seraient désormais hors service, faute d'entretien en temps voulu.
Je n'ai pas vu cette œuvre impressionante depuis longtemps, et n'ai donc pas constaté moi-même les dégâts, mais il semble évident que dans de telles conditions, elle ait perdu une bonne part de sa "magie".

Lyon aussi a fait appel à Daniel Buren (en tandem avec Christian Drevet architecte) pour le réaménagement de la place des Terreaux située devant l'Hôtel de Ville et le Palais des Beaux-Arts. Ce fut Déplacement - Jaillissement. D'une fontaine, les autres, achevée en 1994.

Dès le début la réalisation technique m'avait semblée bâclée, les jets d'eau mal réglés par exemple…
Mais la place était métamorphosée, n'ayant plus rien à voir avec cette étendue sombre que l'on aperçoit brièvement dans le film de Bertrand Tavernier, l'Horloger de Saint-Paul.
Désormais de nombreux cafés y ont ouvert des terrasses, la vie sociale s'y épanouit et les enfants ne résistent pas à l'attrait ludique des jets d'eau.
Enfin… ne résistaient pas ! Car de l'eau il n'y en a plus. Ça marche plus !!!
Et la place est dans un état dégradé affligeant.
(Cf. ces photos que j'ai prises il y a trois ans déjà)

Interrogé à ce sujet Buren déclare : "C'est un désastre. Quand je séjourne à Lyon, je l'évite". (Vincent Feuillet, "Daniel Buren… et que la lumière soit !", À Nous Lyon, n° 62, du 24/09 au 07/10/07)
C'est bien compréhensible.

Si l'on néglige ainsi l'œuvre de l'artiste le plus réputé du pays, et sur des emplacements à forte visibilité. Il y a fort à craindre que l'on méprise encore bien davantage le travail d'artistes moins connus.
Mais le désintérêt pour l'art et les artistes dans ce pays, (et dans un certain nombre d'autres contrées) pourrait alimenter de nombreuses déplorations.

Quant à la Ville de Lyon, elle est candidate au titre de capitale européenne de la Culture 2013…

Buren-decay-1.jpg
Buren-decay-2.jpg
Buren-decay-3.jpg
Buren-decay-4.jpg
Et une vue prise en 2008
de l'emplacement d'une fontaine (à sec) :
Buren-decay.jpg

 

21:02 Écrit par kl loth dans art public | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : buren, christian drevet, lyon, terreaux, art, patrimoine |

Commentaires

Les photos sont vertigineuses (c'est mieux qu'en vrai ;-)) Bravo!

Écrit par : frasby | mardi, 05 août 2008

L'épreuve du temps fait aussi partie du devenir des oeuvres urbaines.
De vieilles dan éburenéchées...

Écrit par : michel jeannes | mardi, 05 août 2008

Je n'y suis pas passée cet été.
Mais j'éviterai car sans l'eau la place n'a plus aucune vie...

Écrit par : Rosa | mercredi, 06 août 2008

Un sculpteur fait don à sa ville natale d'une fontaine.
Elle n'est pas entretenue.
La sculpture est dégradée.
On la fait périr.
Invoquant le préjudice moral qu'il en a subi, le sculpteur met la justice entre sa ville natale & lui.
Son coeur saigne.
Il a bien raison.
Le commissaire du gouvernement est un garçon ou une fille dont la marotte est de dire le droit.
Il se trouve un ancien commissaire du gouvernement au sein de l'actuel gouvernement, occupée, depuis un peu plus d'un an, à proposer un mauvais remix de l'Enseignement supérieur et la Recherche.
Dans cette affaire, le commissaire du gouvernement estime que la municipalité aurait du "bien plus qu’un particulier, veiller à ce qu’aucune atteinte ne soit portée aux droits d’auteur, la collectivité étant gardienne de l’oeuvre dans l’intérêt général".
Il a bien raison.

Conseil d'Etat, 3 avril 1936, Sudre

Post scriptum : http://www.youtube.com/watch?v=kzKiqk2iynY

Écrit par : Tom Waits | mardi, 12 août 2008

ah 1936!!! Belle année pourtant! les congés payés qui permirent à la classe laborieuse de reconstituer sa force de travail pour mieux se faire exploiter, un peu comme la gourde accordée au coureur.

"l'intérêt général," un mot que l'on n'utilise plus guère que pour la petite délinquance...

Écrit par : michel jeannès | mardi, 12 août 2008

J'aime beaucoup ce côté abîmé...comme un disque vinyl qui craque c'est inutilisable mais c'est assez beau ...

Écrit par : frasby | samedi, 16 août 2008

Je veux que mon 3ème tiers serve à réparer un peu de ces dégats !

Écrit par : Arthémisia | samedi, 16 août 2008

Les commentaires sont fermés.