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samedi, 21 juin 2008

Dans quel monde vivons-nous ?

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Surprise, il y a deux jours alors que je prenais une photo d'un graff sur une issue de secours à l'extérieur d'un magasin, de devoir m'expliquer avec un vigile (et lui montrer le cliché pris). Il serait, selon lui, interdit de photographier les lieux recevant du public, en raison du plan Vigipirate.

Je me souviens qu'il y a quelques dizaines d'années, on s'étonnait des nombreuses interdictions de photographier des pays communistes et d'autres dictatures… Sait-on que c'est désormais le cas chez nous ?

Pourtant il y a là de l'absurdité. Qu'en est-il des nombreuses personnes qui photographient chaque jour notre belle cathédrale, ou l'Hôtel de Ville ? Ces bâtiments seraient bien entendu des cibles de choix pour des attentats en raison de leur forte valeur symbolique, historique et artistique !
Et d'autres absurdités encore… les arguments ne manqueront pas dans ce sens !

J'ai depuis cherché un peu sur internet ce qu'il en était exactement de ce plan Vigipirate… et là, le flou total !
Aucun renvoi à un texte précis.

Mais l'on trouve sur le blog d'un professeur de droit, M. Frédéric Rolin, une intéressante réflexion sur le sujet, assortie des apports de nombreux commentateurs : "Grand jeu de piste : A la recherche du statut juridique du plan Vigipirate", d'où il ressort (si j'en fais un résumé caricatural) que ce fameux plan Vigipirate serait une circulaire, mais une circulaire non diffusée à l'attention de la population, car classée "secret défense" !
D'où le flou concernant ses détails d'application… 

Nous sommes donc soumis à des interdits que nous ne pouvons connaître explicitement. Et à de potentiels abus d'interprétration, de mise en œuvre, qui ne se peuvent discuter (cf. cas de juriprudence cités sur le blog du professeur Rolin).

Certains diront peut être que je ne leur apprends rien, mais cela me semble intéressant de témoigner d'une perte de liberté s'exerçant dans une situation absolument anodine, dérisoire ! 


Pour information : on peut savoir que le plan Vigipirate concerne le "contrôle des mesures de sécurité concernant les établissements recevant du public : "Pour tous ceux qui reçoivent du public, la sécurité doit être intégrée à leur mode de  fonctionnement, elle doit devenir un réflexe, même si cela entraîne quelques contraintes." (Intervention de Monsieur Nicolas SARKOZY, Ministre de l'Intérieur, de la Sécurité intérieure et des libertés locales, lors d'une réunion des préfets le 20/03/2003)

12:30 Écrit par kl loth dans comportements…, politique | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, sécurité, vigipirate, démocratie, liberté, loi, dictature |

Commentaires

Certains dirons qu'ils n'apprennent rien (et il serait peut être temps qu'ils s'inquiétent de l'accélération des mesures liberticides prises au nom du terrorisme par notre président poursuivant son idée de "rupture", le terrorisme risque d'avoir bon dos pour la traçabilité des individus et la réduction progressive des libertés de chacun, ce n'est pas être parano que d'anticiper) par conséquent en lisant ton billet je trouve que tu nous apprends beaucoup et nous offre des possibilités d'information très précieuses en ce domaine, et en ce qui concerne les flous et failles du plan vigipirate.
Dangereuse mission de blogger;-)
J'ai eu pour ma part quelques interférences de ce genre, en photographiant une façade de supermarché, mais les vigiles m'ont juste virée manu militari sans explication. Merci k-loth pour cette mise au point qui contrairement aux énoncés du plan vigipirate a le grand avantage d'être très claire.

Écrit par : frasby | samedi, 21 juin 2008

Les vigiles ont tendance à se placer au dessus du citoyen et génèrent de l'obéissance alors que légalement ils interviennent dans des missions d'ordre privé. Hier, à l'entrée du Parc près des Invites de Vileurbanne, un vigile demandait à ouvrir les sacs afin de vérifier la présence de bouteilles ou objets contondants. observant la situation et par jeu, je me penchais donc sur le sac d'une fille, ce qui amusa la demoiselle et fit dire au vigile "non pas vous Monsieur!". J'en profitais de manière abusive pour lui demander pourquoi; la réponse fût "parce que ce n'est pas votre boulot". Là, assassin, je lui dis "Oui, mais j'ai le même droit que vous" . Bredouillement savoureux.
En fait nous avons des flics dans la tête. Si n'importe qui se place à l'entrée de n'importe quel lieu, vêtu d'un semblant d'uniforme, et un T-shirt ou un badge suffisent, il peut passer l'après-midi à faire ouvrir et reluquer les sacs . technique nouvelle de pickpocket!

Écrit par : michel jeannes | samedi, 21 juin 2008

les nouveaux pickpocket sortis des grandes écoles de raquettes ?

Écrit par : frasby | samedi, 21 juin 2008

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