jeudi, 12 août 2010
Be the first one ! (Dennis Oppenheim versus Lilian Bourgeat)
L'un des principes de base de l'art contemporain est d'innover, d'être le premier et sinon… il vaut mieux avoir de solides raisons, et un bon discours théorique pour reprendre quelque chose qui existe déjà.
Le cône de chantier surdimensionné de Lilian Bourgeat situé à côté de la nouvelle Bibliothèque Marie Curie du campus de l'INSA à Lyon-Villeurbanne a été installé en juin 2010.
Or, faisant des recherches sur le net à partir des équivalents anglophones du "cône de chantier" (traffic cone, safety cone…), j'ai eu la surprise de découvrir que l'artiste américain Dennis Oppenheim avait lui aussi travaillé sur ce "motif", en installant une série de cinq Safety Cones dans différentes villes des États-Unis, et ce dès 2008.
Néanmoins, le projet de sculpture de Lilian Bourgeat semble dater d'il y a quelques années déjà, car un dossier pédagogique de 40mcube à Rennes, publié en 2006, mentionne une probable intervention de Lilian Bourgeat sur une place publique rennoise en avril 2007, par la pose d'un gigantesque cône de chantier ! (ce projet a-t-il été réalisé ?)
Or à cette date l'artiste français ne pouvait avoir vu les cônes de Dennis Oppenheim qui n'existaient pas encore eux non plus.
Les œuvres de ces deux artistes semblent avoir été conçues en parallèle…
Elles ont néanmoins quelques différences : l'alignement des cinq cônes gigantesques (18 pieds de haut) de Dennis Oppenheim, ça a de l'allure, et ça bascule encore plus dans un autre rapport d'échelle. Mais ils n'ont pas de bandes blanches réfléchissantes…
À voir aussi : les photos des œuvres impressionnantes de Dennis Oppenheim, et une petite vidéo d'information sur les Safety Cones.
01:31 Écrit par kl loth dans art public, Lübecker Hütchen, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : dennis oppenheim, lilian bourgeat, art public, sculpture, art contemporain, cônes de chantier, signalisation, gigantisme |
Commentaires
J'ai déjà mentionné dans une note sur la sémiologie du monogramme, le fait que Lilian Bourgeat me semble exploiter le gigantisme comme une ode à Liliput, analogon de son prénom.
Dans la video, on voit bien que Oppenheim réfléchit à la notion de "safety" véhiculée par ces objets qui annoncent un danger.
Écrit par : michel jeannès | mercredi, 18 août 2010
"Or à cette date l'artiste français ne pouvait avoir vu les cônes de Dennis Oppenheim qui n'existaient pas encore eux non plus."
com/post: on ne sait pas. Il y a peut-être aussi de l'espionnage artistique, comme l'espionnage industriel. La guerre des cônes de chantier a commencé.
Écrit par : michel jeannès | mercredi, 18 août 2010
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