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dimanche, 19 avril 2009

Renoncer aux couleurs (Georges Adilon)

"Il en était arrivé à renoncer aux couleurs.

Les peintures, faisait-il remarquer, donnent une vision des couleurs que nous ne pouvons pas avoir, que le peintre lui-même n'a pas. Elles n'y sont jamais que des images de la couleur, car jamais la peinture ne saurait procéder comme la lumière qui ne l'impose pas, qui ne la distribue pas, qui n'en rapproche pas les nuances ou les contrastes, qui ne la peint pas, pas plus que ne kui importe la teinte proprement dite. C'est la nuance particulière, unique, inconfondable, c'est l'individualité de l'objet éclairé que la lumière révèle, le rayonnement qui en émane comme une évaporation ou comme un élan, et en lequel, quand nous considérons vraiment cet objet, nous oublions la couleur.

[…]"

(Patrick Drevet, Récit d'un geste. Sur des peintures de Georges Adilon, Lyon, éditions mem/arte Facts, 1984, p. 31)

23:41 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : georges adilon, couleur, peinture, lumière |

jeudi, 16 avril 2009

Georges Adilon

"Il peignait.

[…]

Il peignait, ayant besoin de formats de plus en plus vastes, recommançant sans cesse.

[…]

Comme si la peinture, maintenant, avait voulu se dénoncer, se nier, se résorber, s'extraire. Comme si le geste, maintenant, se fût exacerbé à s'inscrire sans rien.

Il accumulait toujours, pourtant, encore, des peintures.

Ne parvenait à détacher son geste des médiations qui l'exprimaient.

L'Art s'obstinait à coller à ses doigts.

Sa main restait vouée à produire des œuvres.

Ne pouvait en finir de peindre la dernière."

(Patrick Drevet, Récit d'un geste sur des peintures de Georges Adilon, Lyon, éditions mem/arte-Facts, 1984, p. 76)

Georges Adilon, né à Lyon en 1928, est décédé le 2 avril dernier.
J'avais eu l'occasion de le rencontrer, ayant collaboré à la confection du livre qui lui consacrait l'écrivain Patrick Drevet. Eu l'occasion d'aller dans la maison qu'il avait construite à Brindas, car il était aussi architecte.
Une maison véritablement contemporaine, extrêmement inventive et en symbiose avec le jardin qui l'entourait. La seule maison d'architecte contemporaine privée que j'ai jamais eu l'occasion de pénétrer.
Et toujours l'accueil chaleureux de Jacquotte son épouse.

Plus d'informations sur archicool.com (avec de nombreux liens), sur le site du ministère de la Culture, sur le blog de la ville.
Cf. aussi le catalogue Georges Adilon, architecture, peinture, Réunion des musées nationaux, 2001.

Plus d'informations sur Patrick Drevet : ici et .

15:37 Écrit par kl loth dans Time goes by… | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : adilon, georges adilon, peinture, architecture, patrick drevet |