jeudi, 26 avril 2012
L'obsession amoureuse ?
"I think about you all the time…" and "il faut que je l'oublie" (I must forget him or her) are twin slideshows.
A person travels here and there by anytime, but cannot get rid of his (or her) obsession…
Une personne voyage par monts et par vaux et par tous les temps, mais ne peut se débarrasser de l'obsession amoureuse…
"Il faut que je l'oublie…" et "I think about you all the time…" sont deux slideshows jumeaux qui pourraient faire l'objet d'une projection côte à côte et simultanée dans le cadre d'une installation vidéo.
"il faut que je l'oublie…" from KL LOTH on Vimeo.
"I think about you all the time…" from KL LOTH on Vimeo.
Ces deux slideshows (diaporamas) ont été présentés sur écran d'ordinateur lors de mon exposition "LOVE / LOTH" à la galerie 379 à Nancy…
© kl loth 2012
03:35 Écrit par kl loth dans kl loth à l'œuvre, love | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : kl loth, slideshow, vidéo, art, art contemporain, obsession, amour, rupture |
vendredi, 29 juillet 2011
Le Musée de l'Innocence (Orhan Pamuk)
"C'est en visitant le musée de Castelvecchio à Vérone, en gravissant les marches et en voyant la lumière tomber comme un voile de soie sur les sculptures grâce à l'architecte Carlo Scarpa que pour la première fois je perçus clairement à quoi pouvait être dû le bonheur que me procuraient les musées : cela tenait non seulement à leurs collections mais aussi à l'équilibre dans la disposition des images et des objets. Mais à Berlin, le bâtiment Martin Gropius qui abrita un temps le musée des Arts décoratifs m'enseigna que le contraire aussi pouvait être exact ; avec de l'intelligence et de l'humour n'importe quel objet pouvait être collecté, il fallait conserver tout ce que nous aimions et chaque chose concernant ceux que nous aimions ; même si nous n'avions ni maison ni musée, la poésie de la collection que nous avions constituée serait la demeure de ces objets."
(Orhan Pamuk, Le Musée de l'Innocence, Gallimard, coll. du Monde entier, traduit du turc par Valérie Gay-Aksoy, 2011, p. 628)
Aux environs de 1974, Christian Boltanski réalise une série d'inventaires, livre et installations, présentations d'objets souvent dérisoires, qui posent la douloureuse question : que reste-t-il d'une personne après sa mort ?
À cette période également, l'art contemporain explore la thématique des musées personnels, des mythologies individuelles.
Dans Le Musée de l'Innocence, dont la traduction est récemment parue en France, Orhan Pamuk narre une histoire d'amour et son relatif ratage qui amène le personnage principal, faute d'autres contacts, à dérober et collectionner les objets touchés par la femme qui l'obsède, Füzun (incarnation du Hüzün, forme stambouliote de la mélancolie ?)
À la mort de celle-ci il explore peu à peu le monde des collectionneurs et des musées de par le monde, surtout les plus petits, les plus personnels, tel celui du peintre Gustave Moreau à Paris.
Il est à noter que Pamuk lui-même confectionne actuellement ce musée, faisant basculer dans le monde réel la fiction décrite dans le livre. Les objets concrétisant alors des personnages fictifs. Pamuk se rapproche ainsi fortement des préoccupations de l'art contemporain.
En tout cas, le récit, s'appuyant souvent sur les objets et les lieux, déploie sur plusieurs centaines de pages, les multiples détails de la vie quotidienne stambouliote, observés avec une acuité et un intérêt communicatifs, ainsi que les subtiles variations des tourments du narrateur, en proie à un amour ravageur.
Passionnant !
Pour ma part, j'ai lu ce livre avec un intérêt d'autant plus grand que j'y ai retrouvé nombre de points de convergence avec des préoccupations à l'œuvre dans le travail poursuivi dans le cadre des Ouvrages de Jeune Fille Recluse, même si la situation narrative est différente.
Par exemple, l'intérêt pour musée et collections, la motivation du collectionneur, du conservateur, le type de personnalité concerné, et surtout la possibilité pour les objets de donner corps à un personnage fictif ou simplement absent.
Ce livre touche au plus profond à des interrogations qui ont été, ou sont toujours les miennes.
"Parfois... à partir d'un certain moment, la vie qui s'organise / qu'on organise comme un musée
gigantesque collection
rassemblement
mise à l'abri de tous les souvenirs, de tous les objets auxquels s'est attachée - ne serait-ce qu'un instant - la pensée (sous forme de désir par exemple...)
et puis aussi tous les documents sur soi, sur les autres...
courrier notes sur petits carnets... listes, comptes... dans un gigantesque grimoire... les armoires lorraines... meubles de famille
... l'amas matériel de toute une vie...
peut-être parfois un désir de tout pervertir, falsifier... peut-être que cela revient au même...
et les saccageurs qui détruisent tout
libération ?
sentiment d'une mutilation
dissolution de l'existence - d'un morceau du passé..."
(C. Loth, Ouvrages de Jeune Fille Recluse, 1976-79)
Quelques articles :
— Orhan Pamuk : "J'écris pour me sauver" (entretien), lesinrocks.com, 22/10/2009
— "« Le Musée de l'Innocence » de Orhan Pamuk aux éditions Gallimard", blog Musée-Oh, 19/07/2011
— "Le Musée de l'Innocence. Orhan Pamuk", Nathalie Crom, Télérama n° 3194, 02 avril 2011
— Chloé Brendlé, "Le Musée de l'Innocence, d'Orhan pamuk, Le Magazine Littéraire, 27/04/2011
— Autobiographie d'Orhan Pamuk sur le site du Prix Nobel
et la référence du livre :
Orhan Pamuk, Le Musée de l'Innocence, Gallimard, coll. du Monde entier, traduit du turc par Valérie Gay-Aksoy, 2011
© kl loth 2011
13:03 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, en revenant de l'expo (de la conf. etc.), love | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman, orhan pamuk, pamuk, musée, collection, amour, obsession, objets souvenir |