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mardi, 09 juin 2009

Art à la gare de Metz !

Pour Noëlly, qui était ce jour-là l'ange gardien de l'Enfer

Metz a longtemps été un quasi désert pour la culture actuelle. Bien sûr il y avait les remarquables Rencontres internationales de musique contemporaines (j'y ai vu et entendu John Cage, Stockhausen…) ainsi que de bons concerts de rock et de jazz, mais on ne pouvait y voir que très peu d'art contemporain.
En ce qui me concerne, j'eus la chance de voir dans mon adolescence des œuvres vraiment novatrices lors d'une visite au Stedelijk Museum d'Amsterdam (Bruce Nauman, Kienholz, Rauschenberg etc.)
Puis dès que possible j'ai préféré m'installer au loin, dans une ville beaucoup plus grande (pas assez grande hélas).

Désormais à Metz, une annexe du Centre Georges Pompidou est en construction. (cf. la webcam qui filme les travaux)

Est-ce que cela va faire de Metz une ville accueillante pour les artistes qui pourraient y vivre ? Est-ce que cela va enfin créer des débouchés ?
Je crains que non, ayant l'expérience du rapport entre les institutions et les artistes en Rhône-Alpes.
À Metz il s'agit très clairement d'un projet top-bottom (du haut vers le bas), destiné à fournir de nouveaux mètres carrés d'accrochage aux collections du Centre Pompidou, et à en amortir davantage les expositions (gros sous…).

Néanmoins, allant prendre le train du retour en gare de Metz, ce fut une bonne surprise de trouver ouverte la porte de l'ancien buffet de la gare, et d'y découvrir une œuvre spectaculaire de Jean Tinguely (1925-1991) : L'Enfer, un petit début (1984) ; exposée dans le cadre des expositions Constellation en préfiguration de l'ouverture du centre.

J'ai déjà eu l'occasion de voir cette œuvre à plusieurs reprises à Beaubourg (et même à Lyon). Mais ici, elle entre en résonance avec un environnement très fort, celui de la grande salle du buffet de la gare, aujourd'hui dite "salle de La Chope" ; ainsi qu'avec l'univers machinique des chemins de fer.

Les quelques photos que j'ai prises sont loin d'être excellentes, mais elles donnent une idée de l'interaction avec le lieu d'exposition.
À noter que l'œuvre s'anime avec force grincements tous les quarts d'heure.

Les réalisations de Jean Tinguely, qui a connu un grand succès dès les années 50, 60, s'avèrent de plus en plus pertinentes au regard de l'évolution du monde contemporain. Les thématiques principales en sont le mouvement, la machine, le recyclage des matériaux, l'humour, le fun, l'absurdité, la vie, la mort, l'autodestruction… L'Enfer, un petit début (1984) perpétue de façon renouvelée et surprenante la tradition des vanités.

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Une autre bonne surprise est de pouvoir revoir la grande photographie de Patrick Tosani, totalement intégrée à l'espace de la salle, 15 h 46, qui a fait l'objet d'une commande publique en 1988.

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(à voir, ainsi que de nombreuses autres expositions Constellation en différents lieux de la ville et de la région messine, jusqu'au 4 octobre 2009)