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lundi, 15 août 2011

Pigeon vole (pas)

Sur la place Chavanelle à Saint-Étienne, un attroupement de pigeons… Quelque chose étonne : ils sont immobiles et silencieux.

C'est en fait une œuvre d'art public, commandée par la Ville de Saint-Étienne aux artistes Maxime Bourgeaux et Ghyslain Bertholon (oui, l'auteur de l'incroyable Deupatozaurus, que vous avez pu déjà admirer sur Daily Life).
Intitulée « "r" du large », elle a été installée en 2006.

(Bon… elle est pas du goût de tout le monde… MDR)

Cette œuvre a en fait été inspirée par le drame des décès de personnes âgées lors de la canicule de 2003, elle serait une évocation de l'isolement des plus fragiles parmi la foule urbaine.
"Trop souvent, la foule des habitants de nos villes se croise et s'ignore. L'autre dérange, quand il ne fait pas peur. "r" du large reprend, de manière allégorique, ces problématiques et aborde la notion du respect de l'espace personnel dans l'espace public. La foule n'est plus alors pensée comme une entité homogène mais comme la somme d'individualités (où comment se sentir seul au milieu des autres)."
(GB, in Ghislain Bertholon. Diachromes Synchromes et poézies, catalogue édité par la galerie Georges Verney-Carron à l'occasion de Docks Art Fair 2007, Lyon, p. 34)

Je précise que, alors que l'ensemble des pigeons sont en fonte métallisée zinc, un seul d'entre eux est métallisé bronze. Actuellement quelques uns des pigeons ont été barbouillés de peinture, ce qui brouille le message que l'artiste voudrait communiquer (le rapport de l'un à la foule).

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billet et photos © kl loth 2011

02:40 Écrit par kl loth dans art public | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : art public, sculpture, place, ville, art, art contemporain, bertholon, bourgeaux, pigeon |

Commentaires

ce sont les aveugles qui doivent être contents de s'affaler dans ces trucs au ras du sol! déjà qu'ils se prennent les bites à empêcher de se garer dans les couilles!

Écrit par : michel jeannès | lundi, 15 août 2011

Là il vaut vraiment mieux manier habilement et rigoureusement sa canne blanche !
Et une fois repéré tous ces obstacles, ils doivent vraiment se demander ce que c'est…

Ayant déjà chuté sur le rebord d'une de ces plaques métalliques de travaux publics, je connais cette douleur.

Écrit par : kl loth | lundi, 15 août 2011

Cette œuvre semble illustrer la fameuse citation d'Ad Reinhard (source ?) : « La sculpture, c’est ce contre quoi on se cogne quand on recule pour regarder une peinture ». Sauf que là, on n'est pas dans un lieu d'exposition, et qu'il n'y a pas de peinture à voir, mais peut être le ciel, ou de jolies filles…
Gare aux distraits ! Ces pigeons font vraiment illusion, du moins de loin.

Écrit par : kl loth | lundi, 15 août 2011

J'ai développé le billet en ajoutant des précisions sur les intentions de l'artiste.

Écrit par : kl loth | mardi, 16 août 2011

les "intentions" à la petite semaine de l'artiste, je les trouve plutôt suspectes, si tu veux mon avis. On est tous traversés par les drames, les catastrophes, etc véhiculées par les médias, mais de là à plaquer un discours "allégorique" sur les manquements du ministère de la santé de l'époque, il se pigeonne lui-même Gislain Bertholon. Il a refait ensuite le coup avec des corbeaux blancs et un noir. Je suis partial parce que je n'aime pas du tout cette pièce, qui fige quelque chose qui est toujours mouvant et qui, dangereuse pour certains, aveugles mais aussi distraits, s'approprie un espace public qui aurait gagné à rester vide. Pour conclure: tu sais Paloma, je crois qu'on s'est tous fait colibriser, alors cesse de faire ta Princess au petits abois!

Écrit par : michel jeannès | mardi, 16 août 2011

ce qui est le plus intéressant dans cette forme, Palomita, c'est encore ce cercle vide correspondant aux graines je pense! Là, on peut lire quelque chose d'allégorique: il y a ceux qui bouffent et se gavent et ceux qui sont plus éloignés et ont encore des miettes.

Écrit par : michel jeannès | mardi, 16 août 2011

Oui, le texte rédigé par l'artiste me laisse tout-à-fait sceptique. Je pensais à la notion de "storytelling"…
D'où l'emploi du conditionnel dans ma phrase : "le message que l'artiste voudrait communiquer".

Le cercle au milieu des pigeons renvoie effectivement au donneur de graines…

La première perception que l'on a de cette sculpture est qu'elle joue sur l'effet de trompe-l'œil.
Et l'œuvre de GB dans son ensemble, à première vue toujours, tourne autour de l'image de l'animal, des clichés et du kitsch… mais un kitsch très passéiste, donc c'est nostalgique bien plus que critique. Ce n'est pas du tout un travail sur les nouvelles formes du kitsch dans le monde contemporain.

Quant à la pratique du storytelling par les artistes, je pense qu'il y aurait beaucoup à en dire, et que le format d'un petit commentaire n'y suffira pas.
C'est la preuve une fois de plus, qu'encore et toujours l'esprit critique s'avère indispensable !
Au crible de l'esprit critique beaucoup de bla-blas s'effondrent !

(peut être même aurais-je dû écrire : "le message que l'artiste prétend vouloir communiquer")

Écrit par : kl loth | mardi, 16 août 2011

"Au crible de l'esprit critique beaucoup de bla-blas s'effondrent !"


com/com: heureusement KL-Loth veille au grain!

Écrit par : michel jeannès | mardi, 16 août 2011

J'avais émis en 1991 un énoncé de performance impliquant des pigeons:
Il y a à Buenos Aires , sur la Plaza de Mayo en face de la Casa Rosada (siège du gouvernement), un lieu où les Mères de la place de mai tournaient depuis les années de la dictature (le font-elle encore?) pour demander la vérité sur leurs enfants disparus. On pouvait se joindre à elles et participer de la circumbulation. Au sol sont peints les fichus blancs portés par les Madres.
J'imaginais alors dessiner des silhouettes remplies de grains afin de convoquer les pigeons qui auraient dévoré ces corps. Un ami artiste portègne à qui j'avais évoqué cette idée, m'en avait dissuadé, estimant que c'était bien trop tôt. Certaines idées sont des perceptions et n'ont pas vraiment à se réaliser.

Écrit par : michel jeannès | vendredi, 19 août 2011

On se souviendra aussi de l'œuvre de Kader Attia, "Flying Rats", présentée à la Biennale de Lyon en 2005…

http://www.biennale-de-lyon.org/bac2005/fran/artistes/attia.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kader_Attia

Écrit par : kl loth | vendredi, 19 août 2011

Les commentaires sont fermés.