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”Dirty” kiss ?

La question du vandalisme des œuvres d'art m'interpelle depuis longtemps. Serait-ce la preuve du fort impact (y compris négatif ?) de l'art sur le spectateur ?

Le 19 juillet dernier, Rindy Sam, une jeune femme elle-même peintre, emportée par son enthousiasme (son inconscience) dépose un baiser sur une toile de Cy Twombly, laissant une trace de rouge à lèvres sur la surface immaculée.
S'agit-il comme voudrait le faire croire la jeune femme d'une plus value artistique ? D'un acte d'amour ?
La législation sur la propriété artistique est claire : nul sauf l'artiste n'a le droit de modifier une œuvre. Il y a donc vandalisme.
Certes, on peut, comme Éric Mézil le rappelle dans un article du Monde, penser au Baiser de l'artiste, performance d'Orlan en 1977, mais ces baisers-là étaient l'objet d'une transaction avec des visiteurs consentants.
On peut encore penser au Erased de Kooning Drawing, dessin laborieusement gommé, effacé par Robert Rauschenberg en 1953, alors qu'il était artiste débutant.
Mais pour cet acte radical et inouï, Rauschenberg avait dû se donner la peine de persuader Willem de Kooning de lui laisser un de ses dessins. Celui-ci après réflexion avait accepté de jouer le jeu à fond, en choisissant pour cela un dessin qui lui tenait à cœur (savez-vous qu'il subsiste un autre dessin de de Kooning au verso ?).
Ici nul accord de Cy Twombly nullement consulté. Rindy Sam s'arroge le droit dans son envolée narcissique de modifier l'œuvre d'un autre. Et même si le résultat a une éventuelle beauté, elle n'a pas le doit d'agir ainsi. Sinon, pourquoi d'autres personnes ne pourraient-elles pas en faire autant ? On peut imaginer qu'alors l'œuvre finirait par ressembler aux pages gribouillées des "livres d'or" qui figurent à l'entrée des lieux d'exposition, ou encore à un mur tagué par des barbouilleurs sans talent ?
Si l'on poursuit la logique de la comparaison avec un geste d'amour, n'oublions pas qu'entre personnes, des manifestations d'amour non acceptées sont de l'ordre du harcèlement, juridiquement punissables.
Et ici, l'œuvre est désormais modifiée, la restauration s'avère difficile… La presse parle d'une toile blanche, je pense qu'il doit plutôt s'agir d'un "monochrome" blanc, qui peut donc être à la fois immaculé et très travaillé (et non d'une toile vierge). Cette toile datant d'une trentaine d'années, il est donc impensable que l'artiste puisse la refaire à l'identique. Chaque émotion ne se vit qu'une fois…

Une œuvre saccagée, c'est très douloureux à vivre. Lors de ma première exposition dans un lieu public, un visiteur raya rageusement, profondément, la citation "famille je vous hais" qui figurait dans mon installation. Ce fut pour moi un traumatisme…


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dimanche, 05 août 2007 | Lien permanent | Commentaires (12)

”Dirty” Kiss (suite)

L'affaire de la dégradation d'une toile de Cy Twombly par une trace de rouge à lèvres a été renvoyée devant le tribunal correctionnel pour le 9 octobre prochain. Rindy Sam, l'auteur de cet acte litigieux, a bénéficié d'un passage à la télévision (France 2, Journal de 13 heures ce 16 août 2007). C'est lui faire beaucoup d'honneur, et peut être même encourager d'autres personnes à commettre des actes de vandalisme. Elle apparaît comme inconsciente de la gravité de son acte. Pourtant respecter le travail d'autrui, qu'il soit artiste ou non me semble une évidence et une nécessité. Ici il s'agit de Cy Twombly, un très grand peintre, entré dans l'histoire de l'art, d'où le montant astronomique de l'évaluation des dégâts. Les phénomènes de marché du capitalisme sont passés par là. Le grand public connaît mal les problèmes de conservation des œuvres d'art sur le long terme. Beaucoup ignorent le problème de la lumière par exemple (un dessin ne peut être exposé que trois mois sur une période de dix ans), ou de la respiration même des visiteurs (la grotte de Lascaux a dû être fermée pour cela)… Lors de l'accrochage, les œuvres doivent pour la plupart être manipulées avec des gants de coton blanc… Quant au vandalisme… il profite surtout aux assurances… Une part importante du budget du Ministère de la Culture va ainsi aux assurances, et pas du tout aux créateurs dont beaucoup sont loin d'avoir des ressources pour vivre décemment de leur activité… Le public aussi est lésé, puisque le coût des assurances est tel qu'il limite les possibilités d'organisation des expositions. Rindy Sam, qui pratique à son niveau la peinture, rejoue par maquette interposée la nouvelle composition picturale induite par le baiser… elle embrasse la caméra… elle joue en toute inconscience… ------------------ Autre affaire : en ce qui concerne les 12.000 livres irrémédiablement souillés à l'abbaye de Lagrasse… pas de nouvelles !

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jeudi, 16 août 2007 | Lien permanent | Commentaires (2)

Dirty Kiss (suite)

Quelques nouvelles à propos de l'œuvre de Cy Twombly qui a été entachée de rouge à lèvres :
- la restauration devrait coûter 16.000 euros
- le tribunal qui a examiné l'affaire le 9 octobre dernier propose une amende de 4.500 euros et un stage de citoyenneté pour Rindy Sam, l'auteur du baiser indésirable.
Verdict le 16 novembre prochain.

(un stage dans les musées pour découvrir les problèmes de conservation de œuvres me semblerait approprié)

Cy Twombly, le peintre, âgé, fragile, se déclare "extrêmement choqué".

Pour avoir une idée de l'œuvre en question, mais une idée vague, car on ne voit pas grand chose…

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jeudi, 11 octobre 2007 | Lien permanent | Commentaires (15)

Dirty Kiss (épilogue partiel)

Le jugement a été rendu aujourd'hui concernant la trace de matière grasse et corrosive laissée par le baiser déposé par Rindy Sam sur une toile de Cy Twombly le 19 juillet dernier : 1.500 euros d'amende et 100 heures de travail d'intérêt général.
Yvon Lambert, propriétaire de l'œuvre endommagée, recevra 1.000 euros de dédommagements, loin des 2 millions qu'il réclamait (valeur pour laquelle l'œuvre était assurée). Quant au peintre, CY Twombly, il a obtenu l'euro symbolique qu'il demandait.
La question des frais de restauration de la toile ne sera elle examinée que le 28 février prochain…

L'affaire est donc recadrée dans de justes proportions…
Mais le plus grand dommage qui en résulte est d'avoir fourni des arguments aux détracteurs de l'art contemporain… franchement, on n'avait pas besoin de ça, dans un secteur où pour beaucoup d'entre nous il est déjà si difficile d'œuvrer !

(d'après "Le baiser au rouge à lèvres sur une toile de Cy Twombly: 1500 euros", liberation.fr, 16/11/07 et le "Journal de 13 heures" de France 2 du 16/11/07)

À lire aussi : "J'embrasse plus", liberation.fr, 16/11/07, sur l'histoire et la personnalité de Rindy Sam.

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vendredi, 16 novembre 2007 | Lien permanent

Dirty Kiss (encore)

À signaler, toujours à propos de la toile de Cy Twombly récemment abîmée par une trace de rouge à lèvres, "Phèdre et le baiser d'Avignon", la réaction de Christian Bernard, poète et directeur du MAMCO de Genève, sur le site sitaudis.
Il y pointe quelques uns des problèmes suscités par cette affaire, qui risquent de porter préjudice à l'image de l'art contemporain.

Décrier l'art contemporain, parler de honte, de scandale, de déclin… Un débat qui fait rage depuis un certain nombre d'années. Et auquel s'apparentent quelqu'uns des commentaires à mon blog…
La mise au point de Christian Bernard ramène à une perception plus objective.

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mardi, 16 octobre 2007 | Lien permanent

Kissing in the rain

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mercredi, 26 septembre 2007 | Lien permanent

my virelangue is polygloth and my tongue is hot french kiss (by Michel Jeannès)

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dimanche, 16 octobre 2011 | Lien permanent | Commentaires (4)

Investir massivement

J'évoquais précédemment, dans un commentaire de la note "Dirty Kiss", l'influence des processus économiques dans l'art contemporain, voici une précision : "Autres nouveaux acteurs, les gérants de hedge funds, les fonds spéculatifs. Ils ennobliraient par l'art un argent gagné dans des conditions qui font frémir certains économistes. Mais ils sont également capables de transférer dans le domaine du marché de l'art les recettes qui ont fait leur fortune en bourse, n'hésitant pas à spéculer avec la peinture comme s'il s'agissait de devises ou de taux obligataires. Et pour cela, l'art contemporain est une mine, plus que l'art ancien. En effet, point n'est besoin d'attendre qu'on découvre, dans un hypothètique grenier, le prochain tableau oublié de Raphaël. Il suffit d'investir massivement sur de nouvelles signatures, que l'on revendra lorsque leur cote sera au plus haut" […] "Le commerce de l'art est le dernier grand marché non régulé", déclarait en 2005 Peter R. Stern, procureur à Manhattan, à la revue Artnewspaper. Ce qui n'est pas pour effrayer, bien au contraire, des financiers qui s'estiment corsetés par les règles de la Bourse. (Harry Bellet et Emmanuel de Roux, "Les nouveaux collectionneurs", Le Monde, 17/07/07)

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dimanche, 02 septembre 2007 | Lien permanent | Commentaires (1)

FRENCH

Sur un T-Shirt porté par une jeune femme :

I love french
— boys
— fries
— kiss

(façon QCM, avec des cases à cocher, lesquelles sont toutes cochées)

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vendredi, 30 avril 2010 | Lien permanent

T-Shirts (36)

I LOVE
KATE
MOSS
(devant)
I HATE
PETER
DOHERTY
(au dos, t-shirt un peu obsolète on dirait !)

GHETTO
FABULOUS
GANG

KISS
THE
FUTURE

SKULL
AND
SKATE

THE
WAY [EYE]
(dessin d'un œil)
SEE IT

I'LL BELIEVE
IN ANY-
THING

DON'T
GET PUSH
WITH ME

ENJOY SUCCESS AND
FORGET THE REST

THIS IS MY… (devant)
LAST
CLEAN
T-SHIRT (au dos)

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vendredi, 09 juillet 2010 | Lien permanent | Commentaires (11)

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