jeudi, 29 juillet 2010
Dripping vandale sur l'œuvre de Lilian Bourgeat !!!
La sculpture de Lilian Bourgeat récemment installée sur le campus de la Doua a été copieusement aspergée de peintures diverses… On reconnaît quelques influences fort mal assimilées : le dripping (de l'anglais to drip, goutter) façon mauvais élève de Pollock, les empreintes de main, façon préhistoire…
Le cône de chantier surdimensionné n'a pas laissé indifférent… c'est visiblement en tant qu'œuvre d'art qu'il a été contesté, visé, puisque le traitement qu'il a subi se démarque nettement des graffs qui recouvrent usuellement les murs urbains.
Malgré la cohérence de cette œuvre avec son environnement, tant sur le plan formel (les cheminées…) qu'au niveau du sens (le travail, le work "en chantier"…), il semblerait que la population qui fréquente les lieux — pour l'essentiel des étudiants en sciences appliquées, pourtant souvent désireux de devenir eux-mêmes des artistes (eh oui !) —, ne partage pas cette vision d'un art en prise avec la réalité du monde du travail, et qui — c'est mon hypothèse — ne propose pas une alternative au quotidien et à ses perspectives de (no) futur.
photos © kl loth 2010
02:29 Écrit par kl loth dans art public, comportements…, de visu, Lübecker Hütchen, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : vandalisme, art, œuvre d'art, sculpture, lilian bourgeat, art contemporain, art public |
samedi, 03 octobre 2009
Down By The River… (Philippe Favier)
Soon Over Babaluma ?
Dans un précédent billet, j'avais parlé de l'œuvre conçue par Philippe Favier, J'aimerais tant voir Syracuse (2007), pour un ponton situé au bord du Rhône à Lyon, dans le cadre du réaménagement des berges.
Cette œuvre consiste en d'innombrables plaques de métal gravées de noms de destinations imaginaires, littéraires… L'artiste souhaitant que les gens rajoutent d'eux-mêmes de nouveaux noms, la galerie BF15 avait proposé, dans le cadre des Journées du Patrimoine 2008, que de nouvelles plaques soient gravées à la demande.
J'avais proposé "Babaluma", en hommage au disque Soon Over Babaluma du groupe Can (1974), un disque qui créait une ambiance magique propice aux fins de nuit dans ma chambre jaune (il y a longtemps, lorsque je vivais à Metz).
J'ai récemment parcouru les 450 mètres de ce ponton… je n'ai pas trouvé Babaluma. Peut être l'ai je manqué ? Ou peut être la plaque a-t-elle été retirée par quelqu'un qui souhaitait garder un souvenir…
En tout cas, j'ai fait de nouvelles photos des plaques, et pu constater l'évolution de l'œuvre que les gens effectivement ont tendance à s'approprier, que ce soit en rajoutant de nouvelles plaques, en écrivant, en gravant dans le bois. Mais plus que des lieux imaginaires, ce sont des noms de personnes qui sont apposés pour une "postérité" plus ou moins éphémère… Faisant penser aux cadenas accrochés par les couples d'amoureux (love padlocks) sur les ponts d'un certain nombre de villes (Rome, Vilnius…)
Curieusement m'est revenue en mémoire une chanson de Neil Young, chanson dont la musique me semble maintenant inécoutable : geignarde et considérablement datée. Mais les paroles en sont frappantes :
"Down by the river
I shot my baby"
(Neil Young, Down By The River)
Et la réappropriation par les gens :
"À cette étoile que l'on regarde
pour trouver son chemin
Qui illumine mon âme
pour sa spendeur scintillante
Et qui chaque soir
me berce par sa douceur
A toi [Émilie ?]"
Muriel et
je t'aime"
œuvre de Philippe Favier
"Le ponton et ses 450 m de rampe me faisaient songer à une table d'orientation sans fin, il ne me restait plus qu'à tenter de nommer cet infini. Je suis allé "pêcher" une ribambelle de noms étranges et/ou oniriques que la littérature offrait à la géographie. Ces mots, une fois gravés sur des plaques de métal, furent fixés sur le parapet de bois. Ensuite, nous avions convié les promeneurs rêveurs à joindre leurs "mots" aux nôtres. Il y a ainsi plus de 1300 destinations inscrites sur ce lutrin de chêne. J'aimerais que de leur propre initiative, des amoureux, des promeneurs, déposent à leur tour "leurs plaques", comme on grave ses initiales sur un arbre ou sur un banc." (Ph. Favier, in Marianne Homiridis et Perrine Lacroix, L'Art contemporain dans les espaces publics. Territoire du Grand Lyon 1978 / 2008, Lyon, éd. La BF15, 2008, p. 116)
03:04 Écrit par kl loth dans art public, love | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : philippe favier, lyon, can, neil young, lieux imaginaires, appropriation, œuvre d'art, art public |
dimanche, 05 août 2007
Les "vraies choses"
Petit incident lors du vernissage de la biennale d'art contemporain de Lyon en 2003 (C'est arrivé demain). Le jeune homme chargé de la surveillance de l'œuvre de Paul Mc Carthy, essaie tant bien que mal de dissimuler son hilarité. Puis n'en tenant plus, il s'adresse à la dame "bon chic bon genre" qu'il avait auparavant surprise à toucher l'œuvre foisonnant de pénis en terre : "Mais Madame, il faut toucher les vraies choses"…
01:05 Écrit par kl loth dans de visu | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : œuvre d'art, Mike Kelley, Mc Carthy, biennale de Lyon 2003 |