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samedi, 06 février 2010

La maison d'enfance (Anne Muxel)

"Se souvenir, c'est circuler dans un monde d'images. Les images fixent des lieux. Maisons, jardins, caves, greniers, coins et recoins, chambres et cuisines, abris et niches de toutes sortes, où s'est logé le temps devenu immobile de l'enfance. Décors de la vie passée, ces lieux donnent à la mémoire son cadre spatial et temporel, ses bornes, ses repères géographiques. " (p. 43)

"La maison de son enfance contient les premiers attributs de l'identité. S'y forge la sensibilité esthétique de chacun, qui servira sans doute de référent pour apprécier et évaluer les maisons ultérieures de la vie adulte." (p. 51)

(Anne Muxel, Individu et mémoire familiale, Nathan, 1996 ; cité in Janine Mossuz-Lavau, L'Argent et nous, éd. de la Martinière, 2007, p. 169)

15:14 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : maison, enfance, souvenir, sensibilité |

samedi, 26 septembre 2009

Double bind

Les termes de double bind, double contrainte ou encore injonction paradoxale se réfèrent à des communications, des situations dans lesquelles deux termes s'excluent l'un l'autre, ce qui est profondément perturbateur.

Cette vitrine de vêtements pour enfants en montre un exemple spectaculaire, avec des T-Shirts sur lesquels sont imprimés "Bébé Rebelle", "NEW BORN REBEL".
Traduction : "sois obéissant en étant rebelle", ou encore, "si tu n'es pas rebelle, tu n'es pas obéissant"… (et tu "fais de la peine" à tes parents)

Mais comment être à la fois rebelle et obéissant ?

Certes, on comprend bien que certaines personnes souhaitent que leur parentalité ne soit pas synonyme de soumission à un ensemble de normes sociales.
Mais de là à placer son enfant dans une situation contradictoire (oserai-je dire aporétique ?), insoluble ?
Bonjour les troubles psychologiques !

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© kl loth 2009

01:24 Écrit par kl loth dans comportements…, de visu, paroles arborées | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : rebelle, enfance, éducation, double-bind, double contrainte, psychologie |

mercredi, 19 août 2009

Manifeste des Présumés Coupables

Les poursuites contre les organisateurs de l'exposition Présumés innocents, consacrée à l'art et à l'enfance, ayant eu lieu au CAPC de Bordeaux en 2000, ne sont toujours pas abandonnées. Les deux commissaires d'exposition ainsi que l'ancien responsable du CAPC sont renvoyés en correctionnelle.

Je n'avais pas vu cette exposition, mais j'avais acquis le catalogue. Le contenu ne m'en a jamais semblé choquant.
Il me semble primordial que l'art puisse aborder tous les sujets. Et que l'on n'oublie pas que les œuvres sont des outils de réflexion.

Par la censure, le risque n'est-il pas de faire régresser encore plus la pensée et la création ?

Cf. mon précédent billet de 2006 : "Présumés innocents" - Pétition pour la liberté de l'art.


MANIFESTE DES PRESUMÉS COUPABLES

Nous sommes profondément surpris et choqués par l’annonce du renvoi devant le Tribunal correctionnel de Bordeaux de Marie-Laure Bernadac, Henry-Claude Cousseau et Stéphanie Moisdon, poursuivis depuis 2000 dans le cadre de l’exposition Présumés Innocents (au CAPC Musée d’art contemporain de Bordeaux) alors que le Procureur de la République a requis un non-lieu en mars 2008.
Au vu de la liste des pièces incriminées (Elke Krystufek, Gary Gross, Ines van Lamsweerde, Cindy Sherman, Nan Goldin, Ugo Rondinone, Marlène Dumas, Paul McCarthy, Carsten Höller, Robert Mapplethorpe, Eric Fischl, Mike Kelley, Matt Collishaw, Christian Boltanski, Cameron Jamie, Joseph Bourban, Wolfgang Tillmans), il s’avère que nous avons maintes fois montré ou reproduit ces mêmes œuvres ou des productions identiques, et que dans le cadre de notre profession nous entendons légitimement pouvoir continuer de le faire.
Ces poursuites sont fondées sur une seule hypothèse : ces œuvres auraient pu, comme le souligne le réquisitoire, être vues par des mineurs, ceci malgré tous les dispositifs d’avertissement soigneusement mis en place.
Faudra-t-il donc désormais priver notre jeunesse d’un accès à la culture contemporaine, alors même que la présence d’un mineur dans une exposition est généralement encadrée par ses parents ou des professionnels de l’enseignement ? Qui décidera alors de ces mesures de contrôle et de la limite du montrable ?
Faut-il considérer que les images de l’art sont dangereuses ou plus dangereuses que celles qui circulent librement dans la presse et les médias ?
Ce procès, unique en France, est une atteinte à la création contemporaine. Il touche plus fondamentalement nos fonctions, nos responsabilités, nos droits et nos libertés. La disproportion et le coût de l’appareil judiciaire en regard de l’absence de délit, ainsi que l’instrumentalisation de l’enfance opérée par une association supposée la protéger, sont autant de signes d’une dérive qui nous inquiète, que nous estimons indigne de la France et de sa politique culturelle.

Nous, responsables d'institutions de l'art et de structures d’expositions, diffuseurs, éditeurs, artistes, intellectuels sommes solidaires de nos collègues mis en examen, et demandons en conséquence à être pareillement jugés.

À signer, si vous le voulez bien, ici.

03:22 Écrit par kl loth dans politique, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art, enfance, présumés coupables, présumés innocents, bordeaux |