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Dirty Kiss (épilogue partiel)
Le jugement a été rendu aujourd'hui concernant la trace de matière grasse et corrosive laissée par le baiser déposé par Rindy Sam sur une toile de Cy Twombly le 19 juillet dernier : 1.500 euros d'amende et 100 heures de travail d'intérêt général.
Yvon Lambert, propriétaire de l'œuvre endommagée, recevra 1.000 euros de dédommagements, loin des 2 millions qu'il réclamait (valeur pour laquelle l'œuvre était assurée). Quant au peintre, CY Twombly, il a obtenu l'euro symbolique qu'il demandait.
La question des frais de restauration de la toile ne sera elle examinée que le 28 février prochain…
L'affaire est donc recadrée dans de justes proportions…
Mais le plus grand dommage qui en résulte est d'avoir fourni des arguments aux détracteurs de l'art contemporain… franchement, on n'avait pas besoin de ça, dans un secteur où pour beaucoup d'entre nous il est déjà si difficile d'œuvrer !
(d'après "Le baiser au rouge à lèvres sur une toile de Cy Twombly: 1500 euros", liberation.fr, 16/11/07 et le "Journal de 13 heures" de France 2 du 16/11/07)
À lire aussi : "J'embrasse plus", liberation.fr, 16/11/07, sur l'histoire et la personnalité de Rindy Sam.
vendredi, 16 novembre 2007 | Lien permanent
Cy Twombly †
L'artiste Cy Twombly est mort aujourd'hui à Rome…
J'avais parlé de lui à plusieurs reprises sur ce blog, à l'occasion d'une de ses toiles - immaculée - vandalisée par des lèvres chargées de rouge.
Je me souviens particulièrement bien de la première fois où j'ai vu ses œuvres au Musée d'Art moderne de la Ville de Paris…
mardi, 05 juillet 2011 | Lien permanent | Commentaires (2)
Dirty Kiss (suite)
Quelques nouvelles à propos de l'œuvre de Cy Twombly qui a été entachée de rouge à lèvres :
- la restauration devrait coûter 16.000 euros
- le tribunal qui a examiné l'affaire le 9 octobre dernier propose une amende de 4.500 euros et un stage de citoyenneté pour Rindy Sam, l'auteur du baiser indésirable.
Verdict le 16 novembre prochain.
(un stage dans les musées pour découvrir les problèmes de conservation de œuvres me semblerait approprié)
Cy Twombly, le peintre, âgé, fragile, se déclare "extrêmement choqué".
Pour avoir une idée de l'œuvre en question, mais une idée vague, car on ne voit pas grand chose…
jeudi, 11 octobre 2007 | Lien permanent | Commentaires (15)
Rouge à lèvres
Hypothèse : si la toile de Cy Twombly avait été embrassée par des lèvres portant non pas un rouge d'une marque réputée de la grande distribution, mais par "Mon rouge" créé par Paloma Picasso… On aurait donc eu sur cette toile en quelque sorte la signature de Picasso (Paloma Picasso certes). À rapprocher du travail de Bertrand Lavier à propos de la signature Picasso apposée sur un véhicule français au design particulièrement pataud…
samedi, 17 novembre 2007 | Lien permanent | Commentaires (4)
Dirty Kiss (encore)
À signaler, toujours à propos de la toile de Cy Twombly récemment abîmée par une trace de rouge à lèvres, "Phèdre et le baiser d'Avignon", la réaction de Christian Bernard, poète et directeur du MAMCO de Genève, sur le site sitaudis.
Il y pointe quelques uns des problèmes suscités par cette affaire, qui risquent de porter préjudice à l'image de l'art contemporain.
Décrier l'art contemporain, parler de honte, de scandale, de déclin… Un débat qui fait rage depuis un certain nombre d'années. Et auquel s'apparentent quelqu'uns des commentaires à mon blog…
La mise au point de Christian Bernard ramène à une perception plus objective.
mardi, 16 octobre 2007 | Lien permanent
”Dirty” Kiss (suite)
L'affaire de la dégradation d'une toile de Cy Twombly par une trace de rouge à lèvres a été renvoyée devant le tribunal correctionnel pour le 9 octobre prochain. Rindy Sam, l'auteur de cet acte litigieux, a bénéficié d'un passage à la télévision (France 2, Journal de 13 heures ce 16 août 2007). C'est lui faire beaucoup d'honneur, et peut être même encourager d'autres personnes à commettre des actes de vandalisme. Elle apparaît comme inconsciente de la gravité de son acte. Pourtant respecter le travail d'autrui, qu'il soit artiste ou non me semble une évidence et une nécessité. Ici il s'agit de Cy Twombly, un très grand peintre, entré dans l'histoire de l'art, d'où le montant astronomique de l'évaluation des dégâts. Les phénomènes de marché du capitalisme sont passés par là. Le grand public connaît mal les problèmes de conservation des œuvres d'art sur le long terme. Beaucoup ignorent le problème de la lumière par exemple (un dessin ne peut être exposé que trois mois sur une période de dix ans), ou de la respiration même des visiteurs (la grotte de Lascaux a dû être fermée pour cela)… Lors de l'accrochage, les œuvres doivent pour la plupart être manipulées avec des gants de coton blanc… Quant au vandalisme… il profite surtout aux assurances… Une part importante du budget du Ministère de la Culture va ainsi aux assurances, et pas du tout aux créateurs dont beaucoup sont loin d'avoir des ressources pour vivre décemment de leur activité… Le public aussi est lésé, puisque le coût des assurances est tel qu'il limite les possibilités d'organisation des expositions. Rindy Sam, qui pratique à son niveau la peinture, rejoue par maquette interposée la nouvelle composition picturale induite par le baiser… elle embrasse la caméra… elle joue en toute inconscience… ------------------ Autre affaire : en ce qui concerne les 12.000 livres irrémédiablement souillés à l'abbaye de Lagrasse… pas de nouvelles !
jeudi, 16 août 2007 | Lien permanent | Commentaires (2)
PING PONG BLOGS (en clin d'œil à Rosa… et à propos de P.M. Tayou)
La mort récente de Cy Twombly remet en mémoire l'acte de vandalisme qu'une de ses œuvres avait subi en exposition à la Collection Lambert en Avignon : en 2007, des lèvres chargées de rouge déposent un baiser sur une toile immaculée, inconscientes des conséquences pour l'état de l'œuvre.
L'artiste, perfectionniste, en fut très affecté.
Quelques années plus tard, alors que le Piss Christ d'Andres Serrano a été attaqué par des "intégristes" catholiques à coups de pioche, toujours dans la même collection Lambert, une installation de l'artiste camerounais Pascale Martine Tayou, érigée dans l'église Saint-Bonaventure à Lyon, sera culbutée par d'autres catholiques tout aussi intransigeants et bornés.
L'œuvre n'étant pas de même nature que celle de Cy Twombly (une colonne constituée de 33 casseroles !), l'artiste, plus souple dans son mode de pensée, opta pour une réinstallation de l'œuvre après amélioration de son état, estimant que les dégâts subis faisaient désormais partie de l'histoire de cette installation.
La Colonne Pascale est maintenant en place au Mudam de Luxembourg, jusqu'au 11 septembre prochain, dans le contexte de l'architecture spectaculaire de Ieoh Ming Pei, au centre d'une magistrale volée d'escalier curviligne. Les dégâts ont été atténués, mais sont toujours visibles.
À la différence de l'exposition Allways All Ways de Pascale Marthine Tayou au Musée d'art contemporain de Lyon, sise dans un vaste parallélépipède blanc, et à l'accrochage saturé, celle du Mudam, Black Forest, apparaît plus clean, oserai-je dire plus "muséographiée" ?
Les œuvres y sont riches en significations, réalisées avec un grand sens de l'espace et des confrontations insolites de matériaux. Notamment la très belle installation dans le premier espace du musée : Home Sweet Home.
Pour en revenir à la Colonne Pascale et à ses mésaventures, je saluerai ici les billets que Rosa lui a consacré sur son blog Les Passages de Rosa, les multiples sens de l'œuvre y sont explorés, avec l'aide de commentateurs du blog, et en s'appuyant sur le texte du recteur de Saint-Bonaventure, Luc Forestier.
J'ai aussi lu avec émotion, toujours sur ce même blog, le billet intitulé "Journal extime…", inspiré par celui que j'avais moi-même commis : "Daily Life pour durer !".
Les idées circulent entre les blogs, je ne peux que m'en réjouir !
Même si je n'ai pas eu la disponibilité de réagir plus tôt… mais voilà, c'est chose faite.
À lire sur le blog Les Passages de Rosa :
- Vandalisme à Lyon sur une oeuvre d'art, 20 avril 2011
- Réponse de paix à la violence..., 21 avril 2011
- D'une colonne à l'autre..., 26 avril 2011
Ainsi que le texte de Luc Forestier, recteur de Saint-Bonaventure : ICI
Ou le reportage de TLM…
mardi, 19 juillet 2011 | Lien permanent | Commentaires (11)
”Dirty” kiss ?
La question du vandalisme des œuvres d'art m'interpelle depuis longtemps. Serait-ce la preuve du fort impact (y compris négatif ?) de l'art sur le spectateur ?
Le 19 juillet dernier, Rindy Sam, une jeune femme elle-même peintre, emportée par son enthousiasme (son inconscience) dépose un baiser sur une toile de Cy Twombly, laissant une trace de rouge à lèvres sur la surface immaculée.
S'agit-il comme voudrait le faire croire la jeune femme d'une plus value artistique ? D'un acte d'amour ?
La législation sur la propriété artistique est claire : nul sauf l'artiste n'a le droit de modifier une œuvre. Il y a donc vandalisme.
Certes, on peut, comme Éric Mézil le rappelle dans un article du Monde, penser au Baiser de l'artiste, performance d'Orlan en 1977, mais ces baisers-là étaient l'objet d'une transaction avec des visiteurs consentants.
On peut encore penser au Erased de Kooning Drawing, dessin laborieusement gommé, effacé par Robert Rauschenberg en 1953, alors qu'il était artiste débutant.
Mais pour cet acte radical et inouï, Rauschenberg avait dû se donner la peine de persuader Willem de Kooning de lui laisser un de ses dessins. Celui-ci après réflexion avait accepté de jouer le jeu à fond, en choisissant pour cela un dessin qui lui tenait à cœur (savez-vous qu'il subsiste un autre dessin de de Kooning au verso ?).
Ici nul accord de Cy Twombly nullement consulté. Rindy Sam s'arroge le droit dans son envolée narcissique de modifier l'œuvre d'un autre. Et même si le résultat a une éventuelle beauté, elle n'a pas le doit d'agir ainsi. Sinon, pourquoi d'autres personnes ne pourraient-elles pas en faire autant ? On peut imaginer qu'alors l'œuvre finirait par ressembler aux pages gribouillées des "livres d'or" qui figurent à l'entrée des lieux d'exposition, ou encore à un mur tagué par des barbouilleurs sans talent ?
Si l'on poursuit la logique de la comparaison avec un geste d'amour, n'oublions pas qu'entre personnes, des manifestations d'amour non acceptées sont de l'ordre du harcèlement, juridiquement punissables.
Et ici, l'œuvre est désormais modifiée, la restauration s'avère difficile… La presse parle d'une toile blanche, je pense qu'il doit plutôt s'agir d'un "monochrome" blanc, qui peut donc être à la fois immaculé et très travaillé (et non d'une toile vierge). Cette toile datant d'une trentaine d'années, il est donc impensable que l'artiste puisse la refaire à l'identique. Chaque émotion ne se vit qu'une fois…
Une œuvre saccagée, c'est très douloureux à vivre. Lors de ma première exposition dans un lieu public, un visiteur raya rageusement, profondément, la citation "famille je vous hais" qui figurait dans mon installation. Ce fut pour moi un traumatisme…
dimanche, 05 août 2007 | Lien permanent | Commentaires (12)
12.000 livres vandalisés !
Plus gras et bien plus grave encore que le baiser de Rindy Sam sur une toile de Cy Twombly, un mélange d'huile de vidange et de gasoil a été répandu durant la nuit du 8 au 9 août, sur les 12.000 ouvrages de la librairie organisée en marge de la manifestation "La nuit sexuelle" à l'abbaye de Lagrasse (côté laïc). La thème de cette manifestation (qui comportait ateliers de philosophie, lectures, conférences et un cycle de cinéma documentaire) s'articulait autour de la parution prochaine du livre de Pascal Quignard, et en reprenait le nom. Rappelons que cet auteur mène avec finesse un travail d'une grande érudition. Une enquête est en cours… on ne sait pas s'il s'agit d'intégristes catholiques. Toujours est-il que le produit utilisé pour le saccage montre bien la volonté qu'une chape noire s'abatte sur la vie de l'esprit et sur toute évocation de la sexualité. Les médias n'attirent guère l'attention sur ce vandalisme particulièrement scandaleux et significatif d'une regression des libertés indivuelles et d'expression. Hormis le site des éditions Verdier, ce sont surtout des blogs qui en parlent, notamment La République des Livres de Pierre Assouline. Et un article tardif dans Libération…
mercredi, 15 août 2007 | Lien permanent | Commentaires (1)
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