Cascading diaries

Ayant pris place dans un coin du tram, je lis sur un e-book reader le journal d'Anaïs Nin en version originale. À côté de moi vient s'asseoir une jeune femme, qui se met à écrire à la mine de crayon dans un carnet "Moleskine" A5. D'un coup d'œil discret captant quelques mots, dont la date du jour, je me rends compte qu'elle rédige son journal !

C'est émouvant, troublant, car malgré le fort intérêt que je porte aux journaux intimes, je n'ai jamais, jamais*, eu l'occasion de voir un diariste à l'œuvre.

La fluidité de l'écriture, la concentration, la facilité, m'étonnent, car pour moi écrire aura toujours été laborieux.

Un nouveau coup d'œil latéral me permet d'apercevoir l'amorce de sa narration : "Assis non loin de moi, un homme […]"**. Cela me fait penser à cette célèbre publicité ancienne pour les peintures Ripolin où plusieurs hommes peignent simultanément sur le dos les uns des autres.
Et tout en poursuivant la lecture d'Anaïs Nin, je commence à agencer dans ma tête cette note que vous lisez en ce moment…

* Il me semble depuis, me souvenir d'avoir vu une autre personne, dans un café… mais je ne l'avais pas ressenti comme une "première fois".
** Je n'en ai pas lu davantage, me refusant à ce que ma curiosité bascule dans l'indiscrétion.

---

Quelques jours plus tard, la poursuite de ma lecture m'amène à ce passage sur le rapport entre journal intime et secret :

"The joy of discovering the diary is not just a sketch book, but a tapestry, a frieze being complete. When Gonzalo referred to its being hidden in a box, I answered, eluding all personal secrecy : "The condition of the work required it being done in darkness, inside of a box. Its conditions of life is secrecy. It was born out of timidity. I lacked the audacity of the artist working in daylight (I write my stories in the morning, my diary at night). Secrecy produced this truth […]"
(Anaïs Nin, Mirages : The Unexpurgated Diary of Anaïs Nin, 1939-1947, Sky Blue Press, 2013, p. 135)

Pour le plaisir ?

Dans le métro, deux jeunes gens (un garçon, une fille) commentent un questionnaire intitulé "Qui êtes-vous  ?".
La question numéro deux demande si on "lit des dictionnaires pour le plaisir". Cela semble tout-à-fait extravagant à ces deux personnes !
Pourtant…

La maîtrise de la fécondité

Face aux menaces qui pèsent sur le droit à recourir à l'avortement en Espagne (et peut être par la suite en France ou ailleurs), une manifestation de soutien a eu lieu le 1er février à Lyon. En voici quelques images :

Défiler sous la pluie…

(= JAMAIS PLUS)

Parfois même l'envers des pancartes est éloquent !

Suçons…

Deux très jeunes gens à l'arrêt du bus :

"— Pourquoi tu te fais tes suçons toi-même ?

— Parce que je veux me sentir aimé… Y a personne qui m'aime…"

21/12/2012…

Alors que nous y sommes, à la date fatidique du 21/12/2012, voici quelques travaux que j'avais consacré au thème de la "fin du monde" :

Tout d'abord, la carte de vœux pour 2012.
Nous survivrons, probablement… et oui, la fin du monde ne sera pas l'effet d'une prophétie, et elle n'aura probablement pas lieu en un seul jour. Une lente agonie ?

Et puis deux autres travaux, destinés à l'exposition de mail art qui a eu lieu l'été dernier à la Bibliothèque Pierre Messmer de Sarrebourg (57), où Alain Helissen a joué un grand rôle.

I'LL LOVE YOU TILL THE END OF THE WORLD…
Une phrase cliché, quoi. 

Et là, collage d'un cône de Lübeck, où plutôt sa version arty, cône de chantier géant qui agrémente la bibliothèque Marie Curie à l'Insa de Lyon-Villeurbanne, customisé par quelque alarmiste. Ah ! la date du 28/10/11 est passée et nous sommes toujours là !

Et enfin, qui n'est vraiment pas de moi, ce "2012" géant, visible depuis le boulevard de la Croix-Rousse à Lyon, dû à un ou plusieurs des membres du Collectif 2012, collectif d'illustrateurs et graffeurs, qui ont également publié le magazine Antirust…

Période dite "des fêtes"…

Hier, dans une grande librairie-papeterie du centre commercial, le jeune homme qui encaisse mes quelques fournitures de papeterie, fait la remarque étonnée que "ce n'est pas comme ce qu'[il] a vu passer tout au long de la journée" (beaux livres et autres babioles cadeaux je suppose). Je lui réponds de façon neutre, que "pourtant la vie [quotidienne] continue"…

Quand cessera-t-on d'ignorer, d'oublier, qu'il y a des personnes qui ne "fêtent" pas ?

Métro du soir…

Métro du soir… je rentre d'un vernissage à la Maison du livre [etc.] de Villeurbanne.
Deux jeunes femmes sexy, pulpeuses, dansent l'une à côté de l'autre, mouvements parfaitement coordonnés comme s'il s'agissait d'une danse en ligne, reliées par les écouteurs d'un seul petit appareil : oreille gauche de l'une, oreille droite de l'autre.
De nombreux voyageurs les regardent, formant presque un demi-cercle quelques mêtres plus loin.
Quelques minutes plus tard elles s'arrêteront. Commencent une conversation en langue des signes (!)

À deux pas de là, une jeune fille avec quelques mots imprimés sur le sac d'un magasin :

oh darling
everything is
going to be
amazing

20

Ah !

Cauchemar mais vrai…

Il y a deux jours j'émerge du métro sur la place de la Croix-Rousse. Pluie drue.
Une femme vocifère à perdre haleine, ils sont trois, trois personnes à la peau noire se relayant screaming screaming… le Christ ne vous abandonnera pas comme le monde vous a abandonné etc.
Le prosélytisme sous l'aspect le plus virulent dont j'ai été témoin jusqu'à présent.
L'obscurantisme religieux ne perd pas du terrain loin de là, il faudra se battre pour défendre la liberté et la laïcité, pour pouvoir ne serait-ce que, penser par soi-même !

"ATOMIQUE" [sic]

Debout devant la gare de Metz, elle téléphone, exaltée. "La gare est vraiment atomique !"
Elle parle de ce qu'elle a vu, renversant…

Hors contexte…

"elle l'a mis dans la bouche"

Que penser de cette phrase sortie de son contexte ?
C'étaient juste les paroles d'un enfant entendu dans un train… 

Ni vous, ni moi !

Je ne sais pas à qui cela s'adresse ! En tout cas, pas à mes lecteurs !!!

(vu sous un pont à Arles…
auteur non connu)

Le pouvoir…

POUVOIR AUX FOUS, voilà ce que revendique un banc public à Nantes, aux abords du château des Ducs de Bretagne !

Dimanche estival…

Un dimanche de juillet paisible… si ce n'est le vent froid qui secoue les arbres et les végétaux…
Soudain sur la place des pneus qui crissent, des coups de frein, des accélérations brusques.
Coup d'œil rapide par le balcon : quelques voitures de police probablement à la poursuite de présumés malfaiteurs, disparaissant aussitôt du champ de vision. Gyrophare.
Puis encore une voiture qui repasse par ici, qui repassera par là… à toute allure.

Juste un instant. Une scène du réel qui ne se donne guère à voir. Seule la fiction, ses mises en scène habiles, permettent d'en être spectateur. Moteur !

Derniers voyages…

"Selon la SNCF, en moyenne sur l'année, il y a environ un suicide par jour sur l'ensemble du réseau ferré."

Lu sur le site orange.fr… J'ai hélas eu l'occasion de m'en rendre compte à plusieurs reprises lors de mes déplacements en train, ceux-ci étant alors affectés d'importants retards. Je ne dis rien… je sais que c'est dû à un drame…

Nos rêves…

Je crois qu'il va y avoir du boulot, là !

et un détail à clicker pour de plus grands rêves :

auteur du graff non connu
photo © kl loth 2012 

"le changement c'est maintenant !" (by Michel Jeannès)

(trouvé-choisi par Michel Jeannès)

Précision de kl loth : Je confirme que ce tweet est tout à fait stratégique. Il s'agissait pour moi à la fois d'un clin d'œil à la campagne électorale de François Hollande, et surtout d'une réaction exaspérée à l'attitude d'une personne de ma connaissance dont le leitmotiv est "c'est le changement qui m'angoisse".
De plus, le "manuscrit" sur lequel je peaufine en ce moment — et que j'espère pouvoir rendre public sous une forme ou sous une autre —, reprenant des notes rédigées à l'époque de mes dix-neuf ans, témoigne également de ma lutte d'alors contre la résignation à l'immuable.

Wer rastet, der rostet !
(= qui s'arrête se rouille)

Chocorico !

La vision de cette vitrine d'un chocolatier réputé à Lyon m'effraie par ses couleurs cocardières…
Mais non, il ne s'agit pas de propagande nationaliste en cette période électorale, seulement d'attirer les passionnés de football. Quoique…

Hot City…

Just after the Adolph Bridge, nearby the Spuerkees Building, a man in suit crossing the road, coming in my direction.

— Do you speak english ?

— yes… I'am not from Luxemburg

— I'm Adam, I'm from New York, Manhattan. What's your name ?

— Catherine, I'm from Lyon

— Cathy

— oh no, no, Catherine !

— I'm a writer, a philosopher !

— oooh, so what's your name ?

— Adam […]
You're so gorgeous, wonderful…

— I'm sorry, I've got to catch my train !

— You're so gorgeous, I'm so horny, you can make me come in five seconds !

— it seems so crazy !
But I really must catch my train ! It's the last train for Metz !

— I'm so horny, touch my cock, you can really make me come in five seconds !
I'll give you a copy of my book !

(Friday, June 1st 2012)

La dame en rouge

Après la cycliste aux collants jaunes à Villeurbanne, l'homme en noir à Montigny-lès-Metz, voici la dame en rouge des rues de Metz…
Je l'ai vue à plusieurs reprises depuis environ deux ans. Récemment, elle jouait de l'accordéon dans le centre-ville, toujours accompagnée d'un bagage.