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jeudi, 22 septembre 2011

Jean-Christophe Massinon…

Sur un petit placard, à côté de la Poste près de la gare de Metz, des reproductions d'œuvres de Jean-Christophe Massinon, décédé il y a peu à l'âge de 48 ans (8/09/11).

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Cet artiste était particulièrement apprécié dans la région Lorraine-Luxembourg… Quant à moi, je ne l'aurai donc jamais rencontré, même si j'ai eu l'occasion de voir l'installation des Confidents dans le cadre de la Nuit blanche messine de 2010…

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vendredi, 19 février 2010

Les images de frange de C. Loth (Patrick Beurard)

Je viens de redécouvrir ce texte de Patrick Beurard consacré à des travaux artistiques désormais assez anciens, éloignés de mes préoccupations actuelles. Il est inédit à ce jour.
On y trouve un éclairage particulièrement intéressant sur mon rapport à la langue et à ma région d'origine, entre France, Luxembourg et Allemagne !
J'en publie donc ici les extraits qui sont toujours d'actualité.

(à consulter en entier sur le site kl-loth.com)


Les Images de frange de Catherine Loth

[…]

Pour saisir ce que Catherine Loth veut faire, il faut, qu'on le veuille ou non, revenir au biographique. […]

L'expérience s'engage autour d'une "reconstitution de l'adolescence"1 que Catherine Loth paraît ne pas avoir vécue, soit que l'activité ludique ne l'intéressât alors pas, soit qu'il n'y eut guère d'enfants autour d'elle. Il émane, au delà de ce regard sur l'enfance ("le retour introspectif sur le passé"2) l'amère révolte qui s'identifie à celle de la Lorraine (allemande) face à laquelle l'activité artistique est en somme le recours pour soulager l'angoissante culpabilité3. Car l'histoire de cette région - une "psychanalyse de la Lorraine" en dénouerait les nœuds - relève d'un refoulement permanent.

Où l'on prononce "Mez" pour éviter le Metz trop allemand, le refoulement est celui de la langue maternelle (germanique) d'abord. L'enfance de Catherine Loth, entourée d'une famille originaire de Sierck (point frontière avec l'Allemagne) et du Luxembourg, est imprégnée d'une langue dialectale francique et d'un français rempli de régionalismes4.

Catherine Loth n'a pas appris l'allemand*. Ses phrases portent souvent l'empreinte d'hésitations, de ruptures** qu'on observe auprès des personnes confrontées à une langue dominante qui ne leur appartient pas. Il y a chez C.L. le sentiment amer d'une occultation d'une part d'elle même, arrachée par proscription, transmise comme un gène5.

Dans cette Lorraine frustrante où elle n'a guère sa place, elle accomplit ses actes terroristes : "en tant qu'être classé, j'essaie d'accomplir ma vengeance, en possédant - dominant moi-même un univers de choses classées - ordonnées - rangées qui ne peuvent bouger de la place que je leur ai assignée : la réduction au silence des objets"6***.

Au terme de ce travail, restera-t-il un autre recours que l'exil pour échapper au ressassement ? Le hasard, plutôt que de la conduire à Paris, ou à Londres […] l'amène à Lyon. Privée des images qui composaient son passé, elle se familiarise avec une forme d'exode7 qui efface peu à peu les excroissances aplanies par privation de nourriture, mais révèle une identité dont elle n'avait jusqu'alors pas conscience.

Son séjour en Allemagne est d'abord boulimique. Elle renoue avec l'imagerie de l'enfance (les silhouettes décorant les murs ou brodées dans le lin ; les carreaux de faïence des cuisines) se les approprie, les intègre dans un travail qui devient peinture puisque son langage aspire à ressembler au propos commun, de la même façon qu'elle s'efforce de parler correctement - en vain - la langue qu'elle entend. Pour davantage s'octroyer le droit à la figure, elle traite de l'image-cliché ; et bien entendu, des figures qui hantent la peinture allemande : celles de Caspar David Friedrich, qu'elle aborde en peintre français appliqué. Car Catherine Loth est française. […]

Actuellement encore, Catherine Loth, abritée par la certitude d'appartenir à un lieu mental dorénavant localisé (la frange française, son écart) conjure les forces de la compulsion, convoque un équilibre entre les différentes strates qui l'habitent. […] Tentant la translation de ses origines dans sa démarche présente, C.L. atteint à la notion de frontière et de lisière ; elle perpétue l'acte hérétique dont la peinture paraît vouloir apaiser les effets. Le travail de C.L. apporte un mode de réponse à la question de savoir qui nous sommes, d'où nous venons, quel paysage historique nous marque de son sceau et comment nous voient ceux qui, aux confins du territoire, sont aptes à se retourner pour nous regarder, de la ligne périphérique, c'est-à-dire de l'extérieur presque.

Patrick Beurard (octobre 1984)

1 Catherine Loth, Ouvrages de Jeune Fille Recluse, Lyon, éd. MEM/Arte Facts, 1982, note 378.
2 ibid, note 301.
3 Le nom d'emprunt de C.L. est Lothringen : Lorraine, en allemand.
4 que l'on ne réduise plus ce terme aux phénomènes québécois et wallon laisse présager un bouleversement des sciences humaines qui reconnaîtraient au créateur français des spécificités régionales.
5 C.L. raconte, non sans excès, comment son grand-père né dans la Lorraine de Guillaume, instituteur de la IIIe République du jour au lendemain, dut ne plus prononcer un mot d'allemand dans sa classe, sous l'injonction de l'inspecteur primaire muté de Marseille.
6 ibid, note 337.
7 "Cette vieille sensation d'étrangeté partout où l'on va", ibid, note 338.

Notes de kl loth (2010) :
* Je l'ai appris depuis, incomplètement…
** En parlant en français.
*** Là il y a une confusion : cette note concerne le personnage fictif de la Jeune Fille Recluse, c'est elle qui s'exprime, et non son auteur C. Loth.

02:34 Écrit par kl loth dans kl loth à l'œuvre, Metz encore | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : kl loth, art, art contemporain, lorraine, langue, culture, allemagne, france, luxembourg |

samedi, 26 décembre 2009

De Mudam ass schéin !

(= Le Mudam - musée d'art moderne Grand Duc Jean, Luxembourg - est beau)

Nouvelle petite promenade à Luxembourg-Ville ce 17 décembre 2009, cette fois-ci pour découvrir le Musée d'Art Moderne Grand Duc Jean, ouvert depuis 2006 seulement…

Il fait environ moins quatre degrés, et la lumière est très belle. Le bâtiment, contruit par Ieoh Ming Pei sur les vestiges d'une forteresse construite par Vauban, a belle allure.

Mais à l'intérieur, force est de constater que l'architecture capte fréquemment le regard, au détriment souvent des œuvres présentées, qui sont  comme écrasées.
Je pense alors aux travaux pertinents de Daniel Buren, en lutte pendant longtemps contre l'instrumentalisation des œuvres par les organisateurs des expositions…
(cf. Daniel Buren, Les Écrits (1965-1990), textes réunis et présentés par Jean-Marc Poinsot, CAPC Musée d'Art Contemporain de Bordeaux, 1991, France, 3 tomes)

Les œuvres d'ailleurs, me déçoivent un peu, trop formalistes à mon goût. Il faudra que je revienne une autre fois, voir d'autres expos, pour me faire un jugement plus étayé.
On est loin des œuvres montrées cette année à la Biennale d'art contemporain de Lyon (Le Spectacle du quotidien), fortement ancrées dans la vie des gens et leurs préoccupations.
Et cela n'a pas grand chose à voir non plus avec ma sensibilité pour l'affectif, l'autobiographique, et le vécu de la ville au quotidien…

L'œuvre la plus spectaculaire et réussie est une chapelle gothique de l'artiste belge Wim Delvoye, installée de façon permanente. Wow !!!
Tout ou presque y est évoqué : l'héritage culturel (architecture et ornementation gothique), magistralement détourné, le socio-économique (utilisation de l'acier corten), l'image médicale, la mort, le sexe… et l'humour !

Dans la plus grande salle, une médiatrice conte une sculpture au "firmament" de la verrière à un groupe de jeunes enfants, visage passionné, ton captivant. Je n'ose rester à écouter, malgré ma curiosité pour découvrir les mots que fournit la langue luxembourgeoise pour commenter l'art ("Konscht").

Le quartier du Park Dräi Éechelen (= des Trois Glands) :
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Une installation de Nikolay Polissky dans les douves, réalisée en matériaux naturels avec les habitants de Nikola-Levinet en Russie
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© kl loth 2009

mardi, 20 octobre 2009

Back to Luxemburg…

ÉRECTION n. f. — 1485 ; lat. erectio, de erigere "dresser"
1• LITTÉR. Action d'ériger, d'élever (un monument). ⇒ construction, élévation. L'érection d'une chapelle, d'une statue.
[…]

(LE NOUVEAU PETIT ROBERT, 1999)

"Mais ce qui me semble frappant à regarder le résultat, c'est la "prévalence" des lignes verticales, des formes érigées."
(extrait du billet "Bref passage à Luxembourg-Ville…", kl loth, sur le blog Daily Life, 12/09/09)

Lors de mon premier passage à Luxembourg-Ville le 2 septembre dernier, j'avais pu prendre quelques photos dans un laps de temps particulièrement bref (une heure ?) ; et rédigé un billet sous-tendu par une problématique un peu risquée.
Et encore… vous avez échappé à cette photo dont le "double entendre" titillera probablement ceux qui connaissent quelques rudiments de slang.

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En fait ici, Dicks est le nom d'un très important poète luxembourgeois, auteur également de vaudevilles.

Playing with fire, je risque surtout de me brûler un peu moi-même… alors, cette fois-ci, simplement une présentation paisible de quelques photos…

(Et non, je ne ferai pas la promesse solennelle d'un retour au sérieux pour la poursuite de ce blog, retrouvant petit à petit un ton impertinent proche de celui qui sévissait dans la revue art et poésie Cahiers de Leçons de Choses, que je dirigeais de 1980 à 87 avec un ancien complice.
Lesquels Cahiers […] — je viens de le découvrir avec fierté —, sont conservés à l'IMEC, Institut Mémoires de l'Édition Contemporaine)


Le siège d'ArcelorMittal

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Les yeux bandés…
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Le siège de la Spuerkess (caisse d'épargne)
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Le Pont Adolphe, enjambant la béance…
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Une très curieuse incrustation d'élements sculpturaux anciens dans une construction récente…
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Un espace royal (à louer)…
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Qu'y a-t-il donc dans la gueule du lion luxembourgeois ?
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Et un petit stencil qui s'attaque à la marque symbole de la restauration rapide !
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(promenade du 9 octobre 2009)

© kl loth 2009

03:36 Écrit par kl loth dans promenade touristique | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : luxembourg, architecture, monuments, ville |

dimanche, 13 septembre 2009

teck teck teck (par Hozan Kebo)

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19:58 Écrit par kl loth dans ping-pong | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : luxembourg |

samedi, 12 septembre 2009

Bref passage à Luxembourg-Ville…

Je n'ai fait cette année que de brèves incursions hors de Lyon. Et le déplacement à Luxembourg-Ville, pour des raisons utilitaires, fut particulièrement bref.
J'ai réussi néanmoins à prendre quelques photos.

Dans ces conditions, sans pouvoir vraiment approfondir, quel regard est-il possible de porter ?
Je me refuse à paraphraser les guides touristiques, les livres d'histoire. Je ne chercherai donc pas à légender les images.
Mais ce qui me semble frappant à regarder le résultat, c'est la "prévalence" des lignes verticales, des formes érigées. Sans que je puisse fournir d'hypothèse à ce sujet.

La ville est construite de part et d'autre d'une vallée qui crée une profonde béance enjambée par plusieurs ponts.

Je connais peu cette ville, bien qu'étant de la région. J'ai plutôt eu l'occasion dans mon enfance de voir un luxembourg rural, celui de la génération de mes grands-parents, assez étouffant et sous forte emprise religieuse (Jesses Maria !). Des crucifix dans les chambres, et de vieilles horloges qui font teck teck inexorablement…
Une ambiance dont témoigne parfaitement la scène finale du film d'Alain Cavalier, L'Insoumis (1964)…

Mais le Luxembourg d'aujourd'hui a évolué, on y trouve même un lieu d'art contemporain tout à fait intéressant, Casino Luxembourg, où j'ai pu voir une exposition d'Edgar Honetschläger, artiste autrichien.

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(détail)
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La gare
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LA VILLE
VOUS
DIT
MERCI

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Une statue de Nikki de Saint-Phalle
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Casino Luxembourg, lieu d'art contemporain

02:24 Écrit par kl loth dans promenade touristique | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : luxembourg, ville, promenade |