dimanche, 23 janvier 2011
"Ne devraient pas être autorisées" (sic)
« Pour une fraction non négligeable de la jeunesse, les relations sexuelles hors mariage ne sont pas acceptables : 20 % des Européens les désapprouvent. En dehors de l'Europe, cette réprobation est plus forte parmi les Américains (40 %), les Sud-Africains (60 %), les Indiens (74 %) ou encore les Marocains (85 %). Les jeunesses les plus "permissives" se trouvant en Europe, où les Français (10 %) et les Estoniens (12 %) sont les moins nombreux à considérer que les relations sexuelles hors mariage ne devraient pas être autorisées. »
(Benoît Vitkine, "À quoi rêve la jeunesse mondiale ?", LEMONDE.FR, 21.01.11 ; voir l'article pour connaître les conditions de l'enquête)
10% de jeunes Français (de 16 à 29 ans) qui souhaitent contraindre la vie privée de leurs concitoyens ! Et ailleurs c'est pire encore…
AU SECOURS !
À mettre en parallèle avec la chronique d'Élie Arié, "Qu'y a-t-il sous la burqa ?" (LeMonde.fr, 01/01/11), qui réfléchit à la tentative de réglementation de la sexualité des femmes par les différentes sociétés, et au "ressort psychologique profond" des hommes que cela cache : "la hantise de la performance sexuelle peu brillante, ne permettant pas aux femmes d'atteindre l'orgasme".
01:35 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, comportements…, zeitgeist | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : sexe, mariage, jeunes, comportement, moeurs, europe, monde, france |
jeudi, 22 avril 2010
Les fissures (François Bon)
"On a devant soi les interviews, la masse des témoignages, des photographies existant par milliers […]. On réécoute les musiques. Il faut décortiquer les carapaces, ouvrir les silences, pour approcher ce qui tiendrait de ce qui tous nous relie : les hasards et le destin, l'arbitraire où parfois on se jette sans savoir ni pourquoi on le fait, et qui rétrospectivement se révèle nous avoir révélé à nous même. Cette tâche, la littérature y a trouvé depuis toujours son essence ou son terrain, parce que ce qui va d'un être à un autre c'est le langage, et que sa fonction est d'ouvrir le langage, d'en faire diffracter les transparences, et qu'alors, renvoyant à celui qui l'énonce, elle laisse un instant à cru ou à nu ce vieux mystère humain, qui nous fait marcher avant.
[…]
Je n'y crois pas à l'écriture rock : mon instrument est aussi vieux que le leur, corde frottée ou pincée, ou la voix, ou la percussion, la langue n'a d'affinité qu'avec la sculpture.
[…]
Ce qu'elle peut et doit, la langue, c'est chercher l'homme.
[…]
Et comment on peut sur eux construire une vie […]. On n'entre dans un récit que lorsqu'il rouvre vos plaies personnelles. On n'écrit jamais sur les autres, on ne peut écrire que de soi.
[…]
Il n'y a pas de littérature rock. Il y a entrer, avec la littérature aussi, dans les principales secousses du monde, et chercher. Et tant pis si les fissures vous contaminent."
(François Bon, Rock'n roll. Un portrait de Led Zeppelin, Albin Michel, 2008, pp. 105-110)
C'est bien plus qu'un livre sur l'histoire de Led Zeppelin, François Bon y parle du travail de création, de la musique, de l'écriture… à travers une approche très concrète, une construction soignée du récit.
00:57 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, musique, rock, écriture, soi, monde |
jeudi, 23 octobre 2008
La complexité du monde (Eric Burdon)
"Un artiste n'est pas là pour divertir. Son devoir est d'ouvrir les gens à la complexité du monde, aux souffrances des autres."
(Eric Burdon, chanteur, in Charles Juliet, Ces mots qui nourrissent et qui apaisent. Phrases et textes relevés au cours de mes lectures, P.O.L., 2008, p. 40)
01:32 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : art, artiste, divertissement, complexité, monde, souffrance, autrui |
dimanche, 17 août 2008
Ce monde déjà si noir et si malade (L.-R. des Forêts)
"De ce monde déjà si noir et malade, toute la face lépreuse brutalement se découvre qui glace à jamais l'espérance et soulève en chacun le dégoût de son espèce. Mais c'est compter sans la puissance amnésique du sommeil : refuser de fermer parfois les yeux serait comme refuser d'aimer, accepter de vivre dans la désolation de l'enfer. Seuls ne valent pas d'être absous les faux aveugles qui, pour soutenir l'insoutenable, forcent leurs yeux à nier ce qu'ils voient, le sang, le doux sang de tout un peuple sans défense, la tache indélébile que les bêtes en fuite ont laissées derrière elles."
(Louis-René des Forêts, Ostinato, éd. Gallimard, coll. L'Imaginaire, 2006, p. 97-98 ; 1ère éd. Le Mercure de France, 1997)
Quelques lignes où Louis-René des Forêts évoque l'immédiat après-guerre, mais qui s'appliquent au delà de cette stricte période.
Au monde de tout temps ?
15:04 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : monde, espérance |