dimanche, 07 janvier 2007
Une rose blanche…
Et maintenant ? J'éteins la télévision qui m'annonce, partout et sans cesse à travers des heures d'imbecillité publicitaire, du bruit, de la fureur, des bombardements, des attentats-suicides. Cadavres exhibés et vite oubliés, feu, ruines, cris, larmes. Ai-je raison, seul, ce matin, de regarder intensément cette rose blanche ?
(Philippe Sollers, Fleurs, éd. Hermann Littérature, 2006, p. 112)
Oui, c'est une question de survie !
Ailleurs (p. 55), Ph. Sollers nous apprend que la rose blanche dans le langage de l'amour au XIXe siècle, correspondait au soupir. Ici ce pourrait aussi être une sorte de drapeau blanc de la paix…
10:55 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) |
dimanche, 17 décembre 2006
Notre vie ?
Bien sûr, nos choix appartiennent autant à notre inconscient qu'aux hasards de la vie, aux rencontres que nous faisons. Ma vie s'est tissée au travers des attentes de mes parents comme au travers de mes propres désirs, mais d'où viennent ceux-ci ? Qu'est-ce qui nous appartient en propre ? Sommes-nous libres de nous-mêmes ou n'y a-t-il qu'un peu de jeu, un peu de lest, qui nous soit dévolu ?
(Lydia Flem, Lettres d'amour en héritage, éd. du Seuil, coll. La librairie du XXIe siècle, 2006, p. 201)
Une citation éloquente…
Une ligne de fuite possible : l'expression "au travers" introduit un doute… Les attentes des parents nous mettraient-elles parfois "de travers" ?
12:35 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : vie, famille, parents, désir, liberté |
lundi, 27 novembre 2006
jeunesse violente
On ne sait pas à quel âge commence la vieillesse, comme on ne sait pas où commence la richesse. En fait, la frontière entre jeunesse et vieillesse est dans toutes les sociétés un enjeu de lutte. Les vieux proposent à la jeunesse une idéologie de la violence, ce qui est une façon de se réserver la sagesse, c’est-à-dire le pouvoir. (Stéphanie Moisdon-Trembley, "Un monde parfait", in Présumés innocents. L’art contemporain et l’enfance, catalogue de l'exposition au capc-Musée d’art contemporain de Bordeaux, Bordeaux, éditions du capc-Musée d’art contemporain de Bordeaux, 2000, p. 19)
Cette citation donne un éclairage intéressant sur une question de société bien actuelle depuis les émeutes de novembre 2005.
23:11 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) |
vendredi, 27 octobre 2006
Considéré jetable…
Très intéressant de découvrir cette transposition visuelle des textes de la rappeuse Keny Arkana... Les phrases isolées du flux narratif et musical acquièrent une présence très forte !
20:15 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) |
mercredi, 25 octobre 2006
Un obscurcissement ?
Questionné par Catherine Chalier sur sa vision de l'art comme un obscurcissement, Lévinas répond que, le souci de l'art détourne aussi des activités plus nécessaires au salut de l'homme (comme la philosophie).
(Nat Lilenstein, Penser aujourd'hui, Emmanuel Lévinas, arte, 1991, diffusé le 04/09/06)
Tristesse !
21:30 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) |
samedi, 21 octobre 2006
Attention au monde (Hubert Lucot)
Je ne choisis pas mes mots. Ils me choisissent et me désignent. Me font, défont, défoncent. Attention au monde. (Hubert Lucot, Langst, éditions POL, 1984, p. 9, c'est le début du livre)
Lecture d'Hubert Lucot, exposition de KL LOTH, myself, à la Cave littéraire de Villefontaine (38)… maintenant !
20:30 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) |
mardi, 10 octobre 2006
L'art comme pensée
Envoyée par Line Clément, cette citation de Dan Flavin : J'aime mieux l'art comme pensée que comme travail. Je l'ai toujours affirmé […] C'est une proclamation : l'art, c'est penser.
13:05 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : line clément, dan flavin, art, pensée, travail |
lundi, 11 septembre 2006
les riens
[Les] préceptes de Sherlock Holmes - "Vous connaissez ma méthode. Elle est basée sur l'observation des riens."
(Marc Roche, "Mission : élucider l'affaire Diana", Le Monde, samedi 27 mai 2006)
15:43 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : observation, riens, sherlock holmes |
dimanche, 10 septembre 2006
Changer le monde ?
Si Annette Messager choisit le ton de la comédie face à une humanité souffrante, c'est qu'elle sait trop, ici et maintenant, à la différence des croyances des années 60-70, que l'art ne peut transformer le monde. Que faire alors qu'on est artiste, si ce n'est travailler cette dimension "énergétique", cette force plastique, cette jubilation intime si communicante, afin de mener, avec cette posture de refus tendre, un ultime combat contre l'anéantissement.
(Christian Ferry, "Annette Messager HORS-JEU", In Situ n° 16, décembre 2002, bulletin des professeurs d'arts plastiques, CRDP Pays de la Loire)
Une intéressante alternative à la résignation...
16:30 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) |
une question de goût
Pour l'historien de l'art Fabrice Faré, la nature morte du XVIIe siècle est l'un des rares domaines aptes à capter les amateurs d'art conceptuel.
(Roxana Azimi, "Une évolution des goûts", Le Journal des Arts n° 242, du 8 au 21 septembre 2006)
Une remarque intéressante, qui ouvre des pistes de réflexion…
L'art conceptuel serait peut être l'affirmation radicalement nouvelle d'une sensibilité qui avait peu de possibilités de s'exprimer dans le domaine artistique auparavant ?
14:05 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) |
lundi, 04 septembre 2006
pas trop bête...
Quand je commence à écrire, je ne me dis jamais : "Je suis engagé, je veux traduire ça" ou "L'amour vient de me blesser cruellement". Juste : "Pourvu que ce ne soit pas trop lourd, pas trop bête".
("Le retour de monsieur bobo", interview d'Alain Souchon, in Épok n° 2, du 9 au 15 septembre 2005)
16:35 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) |
dimanche, 27 août 2006
Les personnes...
"Quand je suis entré chez Magnum, en 1979, j'avais peur de photographier de près les gens de mon quartier. On dit que l'on devient pro quand on est capable de photographier la personne assise en face de soi dans un compartiment de train."
(Raymond Depardon, invité à la FNAC Forum de Paris 1er, le 31/05/2006, in ÉPOK n° 43, du 7 au 13 juillet 2006)
Ah... j'ai encore du travail, quoique je ne pense pas qu'il s'agisse de peur !
15:50 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photo, photograhie, raymond depardon, personnes |
dimanche, 06 août 2006
Des morceaux d'erreur...
[…] Chercher des morceaux d'erreur…
(extrait de l'interview de Zazie, au "Journal" de France 2, 17/09/2005)
Un principe de travail tout-à-fait pertinent dans le domaine de la création, tant par son orientation (la notion d'erreur), que par sa méthode d'agencement à partir du morcellement !
13:20 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) |
lundi, 17 juillet 2006
un état d'anxiété majeure ?
"L’artifice de l’art apaise ou berce notre inconsistance sans jamais la combler. Bien au contraire l’art, et surtout l’art contemporain, semble prendre un malin plaisir à nous maintenir dans un état d’anxiété majeure. Les journaux intimes participent de ce courant, se servent des mots d’ordre qui ont cours ; ils ont leurs places quels qu’ils soient […] dans la pensée artistique contemporaine."
(Anne CAUQUELIN, L’Exposition de soi. Du journal intime aux webcams, Paris : Eshel, 2003, p. 86)
à méditer…
20:59 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) |
jeudi, 13 juillet 2006
"Gambader avec le regard"
"Depuis quelques années je pratique à ma manière l'art du peu. J'essaie de transformer la passivité en action. Je marche moins mais je regarde mieux. À défaut d'agir, je songe. Je ne gambade plus avec les jambes mais avec le regard. J'aimerais convertir les déficits en qualités ; n'étant plus acteur, devenir un spectateur privilégié."
(Pierre Sansot, Du bon usage de la lenteur, éd. Payot & Rivages, coll. Rivages poche / Petite bibliothèque, 2000, p. 118 ; 1ère éd. Payot & Rivages, 1998)
10:15 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) |
dimanche, 25 juin 2006
Une question de priorité...
"Dans un incendie, entre un Rembrandt et un chat, je sauverais le chat."
(Alberto Giacometti)
Je ne sais plus où j'ai trouvé cette phrase... en tout cas, je ferais de même !
L'art, malgré l'intérêt que j'y porte, n'est pas la priorité absolue... j'ai d'autres valeurs !
14:50 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) |
mardi, 13 juin 2006
La colère des gens
Comment photographie-t-on la colère des gens ?
Je photographie les choses vides, nues, et j'espère qu'elles livreront leurs secrets
("Raymond Depardon", propos recueillis par Caroline Broué, Les Inrockuptibles n° 550, du 13 au 19 juin 2006, p. 18)
Une phrase qui concentre beaucoup d'interrogations... une perplexité sans fin peut être, une éthique de travail sûrement !
21:05 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) |
lundi, 12 juin 2006
Les leçons de ce siècle (P. Quignard)
"La mélancolie veille sur l'altérité dans l'amour.
Ce thème peut passer pour difficile ou difficilement intelligible car la suite de ma réflexion me met subitement en contravention avec la thèse idéologique de la fin de ce siècle (la vie est positive, la mort doit être considére comme allogène et méchante, la mélancolie est une folie douloureuse qui nécessite d'être soignée, l'insomnie n'est pas une joie etc.). Je souhaite que celui qui me lit prenne conscience de ceci : je cherche à approcher la vérité. Je ne cherche pas à plaire aux temps où je vis ni à séduire ceux qui fixent la norme générale à laquelle les meilleurs représentants de la société doivent se tenir. […] Il faut mépriser violemment les prescriptions collectives de positivité au terme ce siècle et ne considérer les leçons qu'il a données qu'à l'aune de la mort inconcevable qu'il a répandue."
(Pascal QUIGNARD, Vie secrète, éd. consultée, Gallimard coll. Folio, 2003, p. 453-454 ; 1ère éd. Gallimard, 1998)
16:30 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pascal quignard, mélancolie, amour, vérité, mort |
dimanche, 14 mai 2006
Les lieux et le temps
Sur le blog de François Bon cette phrase :
Il existe dans les lieux ordinaires des points qui permettent de traverser le temps, mais ils ne nous sont pas en permanence visibles.
Cette phrase, qui apparaît dans le contexte d'un récit de rêves récurrents, peut aussi s'appliquer à l'évolution d'un lieu, aux souvenirs que l'on en garde. Elle me semble pertinente par rapport à l'approche des lieux que j'essaie de faire dans Daily Life...
12:05 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : françois bon, lieux, temps, rêve, espace |
lundi, 08 mai 2006
Faire toujours la même chose...
«Faire toujours la même chose, c'est aussi, paradoxalement, progresser : on gagne en assurance», philosophait récemment Pete Shelley des Buzzcocks […]
(Laurence ROMANCE, "Buzzcocks, retour de buzz", Libération, 8 mai 2006)
Mouais... encore faut-il ne pas faiblir en motivation, et n'avoir pas non plus la curiosité d'expérimenter des choses nouvelles. Un point de vue qui se discute !
17:55 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : buzzcocks, musique |