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vendredi, 31 juillet 2009

Collage de morts (Christian Boltanski)

"Oui... Je vais encore vous dire quelque chose qui peut paraître absurde. Notre visage n'est fait que de morts : le nez de votre arrière-grand-père, les yeux d'une aïeule dont vous ne connaissez pas le nom, et ainsi de suite. Les physionomies sont faites de collages de morts qui vivent en nous. Et notre esprit ? N'est-il pas un collage des esprits des morts ?"

(Christian Boltanski : "Je joue une partie contre le diable", propos recueillis par Philippe Dagen, Le Monde, 30/07/09)

03:52 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : boltanski, visage, physionomie, mort, ressemblance |

jeudi, 30 juillet 2009

La vie comme collage (Rolf Dieter Brinkmann)

"Merke : du kannst zwar kontrollieren, was du in deine Lebenscollage hineintust, aber du weißt nicht genau, was dabei herauskommt."

(Rolf Dieter Brinkmann, cité par Yves Rosset, "Projet", www.fems.ch, consulté le 30/07/09)

12:40 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : vie, collage, brinkmann |

lundi, 27 juillet 2009

English on tiptoe

En déblayant les innombrables spams qui encombrent ma boîte à mails, trouvé une expression croquignolette :
"toe-curled orgasm" !

02:07 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : anglais, expression, langue |

vendredi, 24 juillet 2009

Dragons…

Pensé, à propos de dragons, à cette phrase qui apparaît dans le film de Jean-Luc Godard, Allemagne année 90 neuf zéro (1991) : alle Drachen unseres Lebens… Sa puissance énigmatique m'est restée en mémoire.
Apparemment il s'agirait d'une citation de Rainer Maria Rilke : Vielleicht sind alle Drachen unseres Lebens die Prinzessinen, die nur darauf warten uns schön und mutig zu sehen.

En savez-vous plus ?

11:36 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : gragon, princesse, jean-luc godard, rainer maria rilke, littérature, allemagne, vie |

mardi, 19 mai 2009

Le poids

"Je continue d'apprendre l'hébreu et à tout entendre autrement. Il n'est pas dit dans la Bible : Honore ton père et ta mère, comme on nous l'a si bien appris. La racine du mot hébreu caved, qui signifie "honorer", est aussi celle du mot lourd. On peut donc entendre : Considère le poids de ton père et ta mère dans ton histoire."
(Gérard Garouste avec Judith Perrignon, L'Intranquille. Autoportrait d'un fils, d'un peintre, d'un fou, Paris, éd. L'Iconoclaste, 2009, p. 170)

Quant à la citation placée en exergue de ce livre, elle rappellera quelque chose aux plus fidèles visiteurs de Daily Life :

Ne demande jamais
ton chemin à celui qui le connaît.
Tu risquerais de ne pas t'égarer.

Rabbi Nahman de Bratslav

00:59 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : poids, père, mère, parents, hébreu, bible |

dimanche, 19 avril 2009

Renoncer aux couleurs (Georges Adilon)

"Il en était arrivé à renoncer aux couleurs.

Les peintures, faisait-il remarquer, donnent une vision des couleurs que nous ne pouvons pas avoir, que le peintre lui-même n'a pas. Elles n'y sont jamais que des images de la couleur, car jamais la peinture ne saurait procéder comme la lumière qui ne l'impose pas, qui ne la distribue pas, qui n'en rapproche pas les nuances ou les contrastes, qui ne la peint pas, pas plus que ne kui importe la teinte proprement dite. C'est la nuance particulière, unique, inconfondable, c'est l'individualité de l'objet éclairé que la lumière révèle, le rayonnement qui en émane comme une évaporation ou comme un élan, et en lequel, quand nous considérons vraiment cet objet, nous oublions la couleur.

[…]"

(Patrick Drevet, Récit d'un geste. Sur des peintures de Georges Adilon, Lyon, éditions mem/arte Facts, 1984, p. 31)

23:41 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : georges adilon, couleur, peinture, lumière |

Gone with the wind…

Jeudi soir sur France 2 je regardai un des reportages d'Envoyé spécial, consacré aux huissiers de justice.
Un homme s'y exprime sur ses problèmes d'argent, sur ce qui se passe quand il gagne un billet de 100 euros : "Ça fout le camp comme une flamme au vent !".
Beauté de la métaphore… beauté de langage surprenante dans un tel contexte de stress.

(Michel Guétienne et Frédéric Bohn, Huissiers, dettes en souffrance, Envoyé spécial, France 2, diffusé le 16/04/09)

01:25 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : argent, fugacité, flamme, vent |

vendredi, 27 mars 2009

Certains endroits (Patrick Modiano)

"J'ai toujous cru que certains endroits sont des aimants et que vous êtes attiré vers eux si vous marchez dans leurs parages. Et cela de manière imperceptible, sans même vous en douter. Il suffit d'une rue en pente, d'un trottoir ensoleillé ou bien d'un trottoir à l'ombre. Ou bien d'une averse. Et cela vous amène là, au point précis où vous deviez échouer."
(Patrick Modiano, Dans le café de la jeunesse perdue, Gallimard, coll. Folio, 2008, p. 17 ; 1ère éd. Gallimard, 2007)

12:26 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : lieu, modiano, ville |

mardi, 24 mars 2009

Rose érudition (Annie Mollard-Desfour)

Le rose est une des couleurs les plus controversées, provoquant des rapports subjectivement passionnels, de la fascination et l'amour inconditionnel, à la répulsion la plus totale.

Rose détesté et rejet total d'une nuance accusée d'être difficilement reproductible par la main de l'homme, couleur qui compte "parmi les plus désgréables à l'œil", et de celles qui "entretiennent de ce fait des relations étroites avec la vulgarité et le mauvais goût", selon Michel Pastoureau (in Dictionnaire des couleurs. Symbolique et société, 1993) […]
Rose haï aussi, peut être, parce que c'est la couleur du mièvre et du mou ? de la chair, du sexe et du péché ? de l'intime et du secret ? de la féminité ,

Rose passionnément aimé avec lequel certains entretiennent des rapports fusionnels. Rose "seconde peau".

Et souvent fascination émotionnelle et intellectuelle pour le rose et son ambiguïté,son caractère double ("la" rose et "le"rose), sa multiplicité de sens, dont témoignent la langue et l'art.
Sur le modèle de la locution la vie en rose, modifiée en Rose c'est la vie, Marcel Duchamp invente, vers 1920, le personnage de Rrose Sélavy, son alter ego féminin, immortalisé par le photographe Man Ray sous les traits de Duchamp travesti. Rrose Sélavy est, sous la plume de son créateur, l'auteur de boutades dans lesquelles se multiplient faux contrepets, jeux de mots et allitérations, qui seront publiées en recueil en 1939, et qui seront autant d'interrogations sur l'ambiguité, l'identité et le genre.

(Annie Mollard-Desfour, Le Dictionnaire des mots et expressions de couleur du XXe siècle. Le Rose, CNRS éditions, 2002)

lundi, 23 mars 2009

Blessure (Johannes Itten)

"Un individu sensible aux couleurs peut se sentir blessé psychiquement par des couleurs qui ne lui sont pas sympathiques"
(Johannes Itten, Art de la couleur. Édition abrégée, éd. Dessain et Tolra, 1984) 

03:00 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, comportements…, formes & couleurs | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : couleur, johannes itten, psychisme |

dimanche, 25 janvier 2009

l'amour et l'écriture, le reste est noir (Annie Ernaux)

"Que la vie soit cette accumulation de démarches, d'actions insignifiantes, lourdes, trouées seulement de moments intenses, hors du temps, m'est horreur. Je ne supporte que deux choses au monde, l'amour et l'écriture, le reste est noir. Ce soir, je n'ai ni l'un ni l'autre."
(Annie Ernaux, Se perdre, éd. Gallimard, coll. Folio, 2006, p. 71 ; 1ère éd. Gallimard, 2001)

14:23 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : amour, écriture, contraintes, vie quotidienne, vie |

lundi, 15 décembre 2008

des milliers d'individus divers (Goethe)

"Que suis-je moi-même ? Qu'ai-je fait ?
J'ai recueilli, utilisé tout ce que j'ai entendu, observé. Mes œuvres sont nourries par des milliers d'individus divers, des ignorants et des sages, des gens d'esprit et des sots.
L'enfance, l'âge mûr, la vieillesse, tous sont venus m'offrir leurs pensées, leurs facultés, leur manière d'être, j'ai recueilli souvent la moisson que d'autres avaient semée.
Mon œuvre est celle d'un être collectif, et elle porte le nom de Goethe."

(Goethe, cité sans indication précise de la source in Charles Juliet, Ces mots qui nourrissent et qui apaisent. Propos et textes relevés au cours de mes lectures, éd. P.O.L., 2008, p. 127)

12:44 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : charles juliet, goethe, oeuvre, être collectif |

samedi, 13 décembre 2008

les anonymes qui nous révèlent à nous-mêmes (Annie Ernaux)

"Mais, finalement, j'ai mis de moi-même beaucoup plus que prévu dans ces textes : obsessions, souvenirs, déterminant inconsciemment le choix de la parole, de la scène à fixer. Et je suis sûre maintenant qu'on se découvre davantage en se projetant dans le monde extérieur que dans l'introspection du journal intime — lequel, né il y a deux siècles, n'est pas forcément éternel. Ce sont les autres, anonymes côtoyés dans le métro, les salles d'attente, qui, par l'intérêt, la colère ou la honte dont ils nous traversent, réveillent notre mémoire et nous révèlent à nous-mêmes."
Annie Ernaux, avant-propos inédit de 1996, Journal du dehors, Gallimard, coll. Folio, 2007 ; 1ère éd. Gallimard, 1993)

23:27 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : annie ernaux, journal intime, les autres, monde extérieur, anonymes |

mercredi, 10 décembre 2008

Blogs dormants…

"94% de blogs dormants
C'est ce que révèle une étude très récente menée par l'organisme Pingdom : 94% des 133 millions de blogs démarrés en 2002 seraient aujourd'hui des blogs dormants, c'est-à-dire existants mais plus en activité. Seuls 7,4 millions de blogs auraient mis en ligne un nouveau post dans les 120 derniers jours, 1,5 million dans les sept derniers jours. La fin de la blogosphère ?
"
("94% de blogs dormants", Les Inrockuptibles n° 680, 9 décembre 2008)

Une hécatombe… et ce, sans compter tous les blogs qui ont disparu en un clic !
Pourtant ce sont des travaux pour lesquels la durée joue un rôle important, donne beaucoup de valeur…
Et l'arrêt d'un blog, c'est souvent une tristesse pour le lecteur, quelque chose d'inachevé, de mortifère.

Ces statistiques concernent les blogs démarrés en 2002, il y a six ans. La plupart d'entre nous sont encore loin d'avoir une telle durée d'activité "blogueuse". Daily Life a démarré le 30 avril 2006, il y a deux ans et sept mois. À suivre, forcément…

13:37 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : blog, blogosphère, durée, activité, écriture |

mardi, 02 décembre 2008

L'intellectuel et la Multitude (Rolf Dieter Brinkmann)

"Chaque jour je vis l’expérience physique et torturante du désaccord grandissant, du conflit aiguisé entre moi comme Individu et la Multitude sous la forme du trafic, du tintamarre des voitures. – Et je devrais être suffisamment masochiste dans ma tête pour parler au nom de la masse, de La Multitude ? – Je crois qu’il est grandement temps que chaque Individu parle d’abord au nom de l’Individu, du propre travail accompli et non au nom de la moyenne. – Cet abaissement, le fait d’intervenir pour la moyenne, l’idéologie officielle du jour : il m’apparaît dans l’état d’apathie actuelle, dans le risque d’être étouffé par la Multitude, par la moyenne donc, dans la réduction générale et visible de la conscience de soi qu’on ramène à la moyenne, comme une lame de rasoir qui servira à l’individu hors de la norme moyenne du tout-venant dans la rue à se trancher la gorge. / Pour moi, cela s’apparente à une automutilation de l’intellectuel, à laquelle le force la ribambelle dans la moyenne."
(Rolf Dieter Brinkmann, Rome, regards, Quidam Éditeur, p. 272 ; cité sur http://www.lekti-ecriture.com/contrefeux/Fragments-desord...)

13:21 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : écriture, individu, intellectuel, multitude, masse, brinkmann |

dimanche, 16 novembre 2008

Faire semblant (M.-F. Hirigoyen)

"Que ce soit pour chercher un emploi ou pour chercher l'âme sœur, il faut veiller à son image. Il faut être beau, en forme, souriant, détendu,  heureux… Ou, à défaut d'être heureux, il faut en donner l'apparence, sous peine de passer pour un médiocre ou un laissé pour compte. Le bonheur est devenu une injonction de notre époque, comme si ne pas être heureux était l'indice d'une maladie suspecte, et que le malheur, quelle qu'en soit l'origine, correspondait à un échec personnel."

[…] Mais comment trouver un emploi quand on n'a pas l'air suffisamment battant, comment rencontrer un partenaire si on a l'air déprimé ? Il faut feindre, se montrer accueillant quand on est fatigué, sourire quand on a envie de râler. On développe ainsi un « faux-self » adaptatif, qui amène les personnes à perdre le contact avec leurs vrais sentiments intérieurs et à vivre une existence dépourvue d'authenticité."
(Marie-France Hirigoyen, Les Nouvelles solitudes, Marabout, 2008, p. 154 ; 1ère éd. La Découverte, 2007)

Une citation intéressante… néanmoins je n'adhère pas à certains des points de vue développés dans le livre. La solitude n'est pas aussi enrichissante que l'auteur le prétend, surtout pour les personnes à qui elle ne convient pas !

(une autre citation est à lire sur intimate-words.net)

16:14 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (8) |

mercredi, 12 novembre 2008

Santé fragile et pensée (G. Deleuze / D. Eribon)

« Si Deleuze remarque que les grands philosophes ont souvent une santé fragile, c'est pour préciser aussitôt que c'est cette faiblesse même qui leur donne leur aptitude à insuffler une "grande santé" dans la pensée. Et si les mots "faible", "mineur", "minoritaire" font paradoxalement partie de sa philosophie "vitaliste", c'est parce qu'ils ne signifient rien d'autre pour lui que "vie , "création" et "nouveauté". Être "minoritaire", c'est vouloir "libérer la vie là où elle est emprisonnée". »
(Didier Eribon, "Dix ans après sa mort. La pensée sorcière", Le Nouvel Obs n° 2141, semaine du jeudi 17 novembre 2005)

01:22 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : santé, philosophie, minorité |

vendredi, 07 novembre 2008

Développement… (Marcel Proust)

"Il en est des plaisirs comme des photographies. Ce qu'on prend en présence de l'être aimé n'est qu'un cliché négatif, on le développe plus tard, […] quand on a retrouvé à sa disposition cette chambre noire intérieure dont l'entrée est "condamnée" tant qu'on voit du monde".
(Marcel Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 872, cité par Anne Mollard-Desfours, "Chambre noire", Le Dictionnaire des mots et expressions de couleur. XXe-XXIe siècle. Le Noir, CNRS Éditions, p. 70)

01:09 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, love | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : marcel proust, couleur, noir, photographie, amour |

dimanche, 02 novembre 2008

Parler l'amour (Jean-Luc Nancy)

"D'une certaine façon on pourrait dire qu'il faut parler l'amour, l'amour doit se dire, avant toute chose. L'amour se dit et se fait toujours en le disant. Tout l'amour est dans le fait de dire à quelqu'un « je t'aime ». « Je t'aime », nous le disons tous, nous l'avons tous dit."
(Jean-Luc Nancy, Je t'aime, un peu, beaucoup, passionnément. Petite conférence sur l'amour, Montrouge, Bayard, 2008, p. 14)

01:19 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, love | Lien permanent | Commentaires (26) |

vendredi, 31 octobre 2008

Toucher le ciel (Novalis / J. Hendrix)

"Poser un doigt sur un corps humain, c'est toucher le ciel".
(Novalis cité par Charles Juliet, Ces mots qui nourrissent et qui apaisent. Phrases et textes relevés au cours de mes lectures, P.O.L., 2008, p. 107)

"Scuse me while I kiss the sky"
(Jimi Hendrix, Purple Haze, 1967)

00:58 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, Dailycieux 2008-2 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : ciel, toucher, corps, novalis, hendrix, purple haze |