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jeudi, 22 avril 2010

Les fissures (François Bon)

"On a devant soi les interviews, la masse des témoignages, des photographies existant par milliers […]. On réécoute les musiques. Il faut décortiquer les carapaces, ouvrir les silences, pour approcher ce qui tiendrait de ce qui tous nous relie : les hasards et le destin, l'arbitraire où parfois on se jette sans savoir ni pourquoi on le fait, et qui rétrospectivement se révèle nous avoir révélé à nous même. Cette tâche, la littérature y a trouvé depuis toujours son essence ou son terrain, parce que ce qui va d'un être à un autre c'est le langage, et que sa fonction est d'ouvrir le langage, d'en faire diffracter les transparences, et qu'alors, renvoyant à celui qui l'énonce, elle laisse un instant à cru ou à nu ce vieux mystère humain, qui nous fait marcher avant.

[…]

Je n'y crois pas à l'écriture rock : mon instrument est aussi vieux que le leur, corde frottée ou pincée, ou la voix, ou la percussion, la langue n'a d'affinité qu'avec la sculpture.

[…]

Ce qu'elle peut et doit, la langue, c'est chercher l'homme.

[…]

Et comment on peut sur eux construire une vie […]. On n'entre dans un récit que lorsqu'il rouvre vos plaies personnelles. On n'écrit jamais sur les autres, on ne peut écrire que de soi.

[…]

Il n'y a pas de littérature rock. Il y a entrer, avec la littérature aussi, dans les principales secousses du monde, et chercher. Et tant pis si les fissures vous contaminent."

(François Bon, Rock'n roll. Un portrait de Led Zeppelin, Albin Michel, 2008, pp. 105-110)

C'est bien plus qu'un livre sur l'histoire de Led Zeppelin, François Bon y parle du travail de création, de la musique, de l'écriture… à travers une approche très concrète, une construction soignée du récit.

00:57 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, musique, rock, écriture, soi, monde |

mercredi, 14 avril 2010

S'y perdre…

Découvert sur le blog de Solko un billet consacré aux anagrammes du métro de Paris, élaborés par Gilles Esposito Farèse. Surprenant et virtuose !

00:43 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : anagramme, paris, métro, gilles esposito farèse |

lundi, 05 avril 2010

Une érotique solaire (Michel Onfray)

"Jamais on ne voit mieux comment notre civilisation a sombré dans la perversion qu'en suivant les modalités de ces équivalences posées entre souffrance et jouissance, mort et plaisir, martyre et béatitude, torture et joie, Passion et salut, crucifixion et éjaculation, supplice et extase. Éros vécu sous le signe exclusif de Thanatos, voilà la signature du nihilisme chrétien de la chair." (p. 115)

"Voici donc une érotique qui ouvre à une éthique débarrassée de la morale : elle invite à construire de belles individualités, femmes comprises bien sûr, et de belles intersubjectivités.
Dès lors, hors morale moralisatrice, loin des carcans que supposent les figures de l'Homme et de la Femme, il nous faut construire pour chacun, en fonction de nos idiosyncrasies, une histoire à écrire en fonction de notre caprice amoureux, de notre tempérament sexuel et de notre caractère libidinal. L'éros solaire, indexé sur la pulsion de vie, célébrant l'énergie du vivant, préférant le culte du phallus à celui de la Croix, aimant le partenaire comme autant de chances pour parvenir à la joie, mérite souci : théoriquement, comme avec ce livre, et pratiquement, comme l'ouvrage y invite chacun de ses lecteurs…"
(p. 225)

(Michel Onfray, Le Souci des plaisirs. Construction d'une érotique solaire, éd. J'ai lu, 2009 ; 1ère éd. Flammarion, 2008)


01:21 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (7) |

lundi, 29 mars 2010

Vérité et fiction

"L'art transgresse joyeusement toutes les frontières. Il se plaît à mêler réel et utopie, vérité et fiction, sans jamais prétendre avoir raison. Son monde est plein de rivalités aussi, mais aucune guerre n'a jamais été déclenchée à cause de lui, probablement parce que personne ne peut brandir l'étendart de l'art et marcher dans une seule direction : un tel drapeau, existerait-il, flotterait dans tous les sens à la fois."
(Le Meilleur des mondes, miniguide de l'exposition, Mudam Luxembourg, 2010, p. 11)

20:33 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (6) |

jeudi, 25 mars 2010

The Quote (Cocteau)

Ce que le public te reproche, cultive-le, c'est toi.
(Cocteau, Le Potomak, 1919-1924)

02:35 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cocteau, création, personnalité |

dimanche, 07 mars 2010

Noter la couleur du ciel (Alix Cléo Roubaud)

"Je te disais que seuls vieillissent les sentiments abstraits et les notes générales et je me disais que toutes ces années il aurait fallu noter la couleur du ciel,le dîner,le sommeil,les activités."

(Alix Cléo Roubaud, Journal (1979-1983), éd. du Seuil, coll. Fiction & Cie, 2009, p. 35 ; 1ère éd. 1984 ; la ponctuation particulière est scrupuleusement celle du livre)

02:19 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, Dailycieux 2010-1 | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : alix cléo roubaud, ciel, notes, sentiments |

lundi, 08 février 2010

Justifier tout ? (F. Aubenas et M. Benasayag)

"Que cela nous plaise ou non, la chose économique serait ainsi devenue le véritable climat de nos contrées, aussi insoumis et tyrannique que le soleil ou la pluie, et auquel nos vies sont désormais soumises, sans espoir de changer de latitude. Économie, voilà le mot qui désormais peut servir à tout, expliquer tout, justifier tout. Dès que quiconque développe un projet, il est rappelé à l'ordre : l'œil de Dieu le regarde. Les lois du marché l'encerclent. La production et ses mécanismes le tenaillent. S'il veut paraître un peu sérieux, tout alternatif doit donner des gages : employer quelques mots sacrés, économiques. De toute façon, qu'importe : c'est juste pour éprouver sa soumission.

Car, quelle que soit la pratique imaginée et développée, tout se passe comme si le seul principe de réalité était désormais celui de l'économie."

(Florence Aubenas et Miguel Benasayag, Résister c'est créer, éd. La Découverte, éd. consultée 2005, p. 97 ; 1ère éd. 2002)

Face au constat ci-dessus, ce livre propose et développe des pistes de résistance.

15:06 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (30) | Tags : économie, politique, résistance, actin, création, société |

samedi, 06 février 2010

La maison d'enfance (Anne Muxel)

"Se souvenir, c'est circuler dans un monde d'images. Les images fixent des lieux. Maisons, jardins, caves, greniers, coins et recoins, chambres et cuisines, abris et niches de toutes sortes, où s'est logé le temps devenu immobile de l'enfance. Décors de la vie passée, ces lieux donnent à la mémoire son cadre spatial et temporel, ses bornes, ses repères géographiques. " (p. 43)

"La maison de son enfance contient les premiers attributs de l'identité. S'y forge la sensibilité esthétique de chacun, qui servira sans doute de référent pour apprécier et évaluer les maisons ultérieures de la vie adulte." (p. 51)

(Anne Muxel, Individu et mémoire familiale, Nathan, 1996 ; cité in Janine Mossuz-Lavau, L'Argent et nous, éd. de la Martinière, 2007, p. 169)

15:14 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : maison, enfance, souvenir, sensibilité |

lundi, 25 janvier 2010

Ne pas réussir (Meša Selimović)

À noter, la belle citation que Jean Rolin a placée en exergue de son livre Zones :

"À l'exception des commerçants, les gens qui voyagent sont des inquiets qui ne savent pas rester seuls avec eux-mêmes ; ils vont chercher au loin des images neuves qu'ils offrent à leurs yeux, mais leur cœur reste vide.

Car, chose étrange, la plus belle chose que l'homme puisse faire, c'est d'essayer et de ne pas réussir."

(Meša Selimović, La Forteresse, mis en exergue par Jean Rolin, Zones, Gallimard coll. Folio, 2006, p. 11 ; 1ère éd. Gallimard, 1995)

14:22 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) |

Peindre le ciel ! (Jean Rolin)

"[Dans un café un client s'entretient avec le garçon]
Plus tard, alors que j'ai perdu le fil de ses élucubrations, j'attrape au vol cette dernière réplique : "Vous êtes peintre ? Vous cherchez du travail ? Eh bien, vous n'avez qu'à peindre le ciel ! Comme ça vous en aurez pour un moment !"
(Jean Rolin, Zones, Gallimard coll. Folio, 2006, p. 165 ; 1ère éd. Gallimard, 1995)

13:20 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, Dailycieux 2010-1 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ciel, peinture, comptoir, jean rolin, zones |

jeudi, 21 janvier 2010

Balai (Vincent Labaume)

"L'art doit être le même pour tous, analyse l'artiste [Vincent Labaume]. Qu'on habite une ZUP ou un palais... On dit souvent qu'il est comme un balai de sorcière pour chevaucher les réalités grises qui nous environnent... Je crois que c'est surtout un balai pour balayer devant sa porte et nous mettre en face de nos propres poussières."
(Emmanuelle Lequeux, "De la loge de concierge à la vitrine de musée", LeMonde.fr, 21/01/10)

17:42 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art, art contemporain, art participatif, vincent labaume |

samedi, 09 janvier 2010

Beautiful Losers ?

Comme repère (re/père ?), cette citation de Pierre Legendre trouvée sur Wikipédia, concernant les taggers.
Cela ne veut pas dire que j'y adhère : il faudra que j'y réfléchisse, et pour commencer que je connaisse mieux le contexte dont elle est issue !

« Si la notion de narcissisme social a un sens, cela comporte que la question du père se trouve posée d’emblée, à cette même échelle de la culture et de la société. posée, mais comment, sur quel mode ? Je dirai : sur le mode de l’image et de la symbolisation de l’image. Un exemple va le faire comprendre : les « tags », ces inscriptions murales désordonnées, qui sont à la fois essais et déchets esthétiques dans les sociétés occidentales d’aujourd'hui. Que font les jeunes taggers ? Ils inscrivent une énigme, l’énigme de leur demande, de cette demande de séparation qui constitue la créance généalogique de tout sujet ; mais ils l’inscrivent comme demande non fondée, désespérée donc et condamnée par avance. Les laissés-pour-compte de la symbolisation symbolisent ainsi leur position, qu’il faut bien appeler légale, de déchet, en l’inscrivant partout, sur les murs et les objets en représentation de cette légalité de la demande dont ils sont bannis. À la manière des condamnés de la Colonie pénitentiaire décrite par Kafka, sur la peau desquels était tatouée leur sentence de condamnation, les taggers recouvrent les murs, cette peau de la ville, d’un tatouage : la société ultramoderne porte le tatouage de la condamnation du Père ».
(Pierre Legendre : Leçons VI. Les enfants du Texte. Étude sur la fonction parentale des États, Fayard, 1992, 470 p. ISBN 2-213-02794-3, p. 205, ; cité sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Narcissisme, consulté le 08/01/2010).

23:53 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (33) | Tags : narcissisme, père, tag, graffiti, société, pierre legendre |

lundi, 14 décembre 2009

NIHIL-LISTE Cent pas pour rien (Alain Helissen)

Les boîtes d'allumettes, bien que souvent remplacées par les briquets, ont marqué bien des imaginaires.
Les éditions Voix, de l'artiste et éditeur Richard Meier, proposent toute une collection de minuscules livres-objets insérés dans le petit contenant cartonné, tous plus craquants les uns que les autres : les Book Boxes.

La dernière proposition d'Alain Helissen, NIHIL-LISTE Cent pas pour rien, agence traces de pas, négations et mots barrés.
Voilà qui me plaît d'autant plus que ces thèmes rencontrent ceux d'une de mes dernières cartes postales…

NihilHelissen-1.jpg

Format boîte d’allumettes

Prix : 5 € franco de port (sauf hors France)

Commande et règlement à :

Alain HELISSEN

53 rue de l’Entente
57400 Sarrebourg
Tél. 03 87 03 26 49
NihilHelissen-2.jpg
NihilHelissen-3.jpg
À découvrir aussi d'Alain Helissen, en collaboration avec Jean-Pierre Verheggen, Metz in Japan !

00:15 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : alain helissen, éditions voix, richard meier éditeur, art, livre objet, poésie |

lundi, 09 novembre 2009

La mise à jour du noyau central (Alain Jouffroy)

"Ce qu'il y a  d'étrange c'est que plus un homme est individuel et plus on s'y reconnaît. La mise à jour du noyau central de l'individualité comporte une révélation qui est la clef de la communication. Si on masque cette individualité par le discours idéologique, on n'arrive pas à faire exploser ce noyau central : l'individu porte en lui toutes les contradictions de la société. S'il ne les met pas à jour il ne peut prétendre jouer un rôle révolutionnaire. La révolution ne consiste pas à masquer les contradictions, mais à les faire éclater."
(Alain Jouffroy, source non notée, mais fort probablement, De l'individualisme révolutionnaire, Union générale d'éditions, coll. 10/18, 1975 ; 1ère éd. U.G.E., 1972)

Une citation que j'avais notée en exergue au tout début de mes travaux du cycle de la Jeune Fille Recluse, en 1976, au tout début de mes travaux artistiques donc. Et qui a fort probablement été marquante pour l'orientation ultérieure de ma pratique.
Alain Jouffroy est un auteur que j'ai eu l'occasion de côtoyer beaucoup plus tard, le temps d'un repas au restaurant : il m'a semblé particulièrement estimable et sensible, impressionnant en ce sens.

16:57 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alain jouffroy, kl loth, individu, société, communication |

dimanche, 25 octobre 2009

À ceux qui le méritent (Bernar Venet)

"[…] Le marché n'est pas la chose la plus importante pour un artiste ; le marché est juste secondaire. L'activité la plus importante pour un artiste est de créer de l'art. Mais il est vrai qu'aujourd'hui, le monde de l'art est tel qu'il faut vendre ses œuvres. Je dis toujours que l'art ne devrait pas être vendu, il devrait être donné, offert à ceux qui le méritent. Mais hélas, cela ne marche pas ainsi."
(Bernar Venet, interviewé par Marek Claassen, artefacts.net, 3/1/2008)

02:50 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : bernar venet, art contemporain, art, marché de l'art, don |

lundi, 05 octobre 2009

Ne pas vivre mort (Pascal Quignard)

"Écrire des romans ôte les fers. Les romans imaginent une autre vie. Ces images et ces voyages entraînent peu à peu des situations qui, dans la vie de celui qui lit, comme dans la vie de celui qui écrit, émancipent des habitudes de la vie.

*

[…]

*

Écrire déchire la compulsion de répétition du passé dans l'âme.
À quoi sert d'écrire ? À ne pas vivre mort.

*

Le large a inventé une place partout sur cette terre.
Ce sont les livres. La lecture est ce qui élargit."

(Pascal Quignard, La Barque silencieuse. Dernier royaume VI, éd. du Seuil, pp. 97-98)

03:28 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : pascal quignard, lecture, écriture, vie, mort |

samedi, 26 septembre 2009

Metz in Japan (Alain Helissen et Jean-Pierre Verheggen)

"Ah ! pas de repos pour la langue !"
(Jean-Pierre Verheggen, "L'oreille écrit…", extrait de La poésie sera faite partouze, sitaudis.com)

Comment ça, vous ne connaissez pas encore Jean-Pierre Verheggen ? Belge poète dynamiteur qui fait des mots un feu d'artifice jubilatoire de sens nouveaux… L'un des meilleurs poètes à ma connaissance, c'est aussi un homme chaleureux.

Par contre je connais moins Alain Helissen, bien que j'en ai entendu parler lorsque j'habitais encore en Moselle. Il est notamment l'auteur de  La Narration vous change la vie, paru en 2005 aux éditions Comp'Act à Chambéry. Un livre surprenant où les processus d'écriture se font éléments de fiction, pour des récits à la fois décapants et loufoques.

À deux ils se sont "attaqués" à Metz, une ville qui laisse rarement indifférent : souvent méconnue voire détestée, revendiquée parfois…
Je ne sais pas quel est leur ressenti, sinon à l'évidence le choix de s'en amuser.

La région a malencontreusement été pionnière pour subir des délocalisations (à Fos-sur-Mer d'abord, puis ailleurs)… Metz sera-telle délocalisée au Japon, pays longtemps symbole de la production made in Asia ?
En tout cas le nom "Metz" (qui se prononce mess, comme le mot signifiant "pagaille" en anglais) est ici délocalisé-relocalisé au sein de nombreux mots et expressions, pour de belles trouvailles et révélations…

Quelques extraits plus éloquents que ne pourrait l'être mon paratexte :

"La ville était metzconnaissable
On eut dit une cité metzdiévale
Une metzgalopolis
Un metzing pot indescriptible
Une ville metztraordinaire !"

(p. 14)

"Le metzcontentement
est général"

(p. 31)

"Après toutes ces metzripéties
On va rentrer à la metzon
(on l'a bien metzrité !)"

(p. 88)

"Délocaliser une ville entière, c'est le pari fou, ou plutôt le metz fou, lancé par Alain Hélissen et Jean-Pierre Verheggen, co-auteurs ici de metzfaits que le lecteur voudra bien considérer comme une innocente metztrapolation littéraire. Metz fallait-il le préciser ?" (IV de couverture)


Alain Helissen & Jean-Pierre Verheggen, metz in japan, Elne, Voix éditions, 2005
Disponible pour 15 euros port compris auprès d'Alain Helissen. Renseignements et commande :
alain.helissen@tele2.fr
ou Alain Helissen, 53 rue de l'Entente, 57400 Sarrebourg.

Pour le livre d'Alain Helissen, La Narration vous change la vie, Chambéry, Comp'Act, 2005, s'adresser aux éditions L'Act mem à Chambéry, qui détiennent le fonds Comp'Act :
(editions@lactmem.com).

02:06 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, Metz encore | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : metz, jean-pierre verheggen, alain helissen, poésie |

lundi, 17 août 2009

Annette Messager et Duchamp (selon Catherine Grenier)

"Plus le désarroi s'impose au monde, plus l'individu est désorienté, plus l'œuvre d'Annette Messager s'affirme, s'enrichit, se complexifie, s'impose. Originairement critique, son œuvre devient violente ; depuis toujours sexuées, ses formes deviennent sexuelles ; léger et sentimental, son ton devint presque grotesque et dramatique. Peu de figures ont su ainsi répondre au monde, en liant le subjectif le plus intime à une présence immédiate au réel et à l'histoire. Durant le XXe siècle, aucune n'a eu en cela la puissance et l'énergie de Picasso. À l'aube d'un XXIe siècle qui cherche ses marques et bute sur son futur, Annette Messager ranime cette énergie et ce potentiel génésique de l'art créateur. Elle qui ne s'est jamais inscrite dans la lignée duchampienne et a toujours revendiqué sa familiarité avec le surréalisme et l'art populaire, elle rejoint aujourd'hui le Picasso qui, du milieu des années 1920 à sa mort a voué son œuvre à une constante réinvention."
(Catherine Grenier, "Annette Messager. La dépouille du Minotaure", La Revanche des émotions. Essai sur l'art contemporain, éd. du Seuil, 2008, p. 81)

Les premières œuvres d'Annette Messager ont eu une influence importante sur mes propres travaux lorsque j'étais aux Beaux-Arts. Mais je n'ai jamais percu d'incompatibilité avec les travaux de Marcel Duchamp, autre influence… (La Mariée mise à nu par ses célibataires, même…).

Il semblerait que les contresens par rapport aux influences soient souvent la brèche qui permet de développer sa propre personnalité…


Pour en savoir plus sur Annette Messager, cf. le Centre Pompidou, et Wikipédia.

02:28 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : annette messager, marcel duchamp, picasso, art, art contemporain |

La même chose, toujours (The Rolling Stones vus par François Bon)

"Ils jouent la même chose, toujours : oui. […] Mais c'est notre histoire à nous, et c'est elle que nous leur demandons de nous offrir, encore et encore. Comme de revivre nos propres 17 ans et que nous tous, quel que soit notre âge, avions écouté à ce moment-là les Rolling Stones."
(François Bon, Epok n° 42, du 30 juin au 6 juillet 2006, p. 14)

Personnellement je préfère découvrir de nouvelles choses et n'apprécie que rarement d'écouter des musiques qui renvoient à des périodes antérieures de ma vie. De même, pour la création artistique en général, j'opte franchement pour l'innovation, dans la mesure du possible.
Les courts-circuits temporels me mettent mal à l'aise.
Le point de vue de François Bon est intéressant en ce qu'il propose une explication au fait de faire toujours la "même chose".

À rapprocher de cette citation de Mike Shelley, que j'avais déjà publiée aux tous débuts de Daily Life :
«Faire toujours la même chose, c'est aussi, paradoxalement, progresser : on gagne en assurance», philosophait récemment Pete Shelley des Buzzcocks […]
(Laurence ROMANCE, "Buzzcocks, retour de buzz", Libération, 8 mai 2006)

Voir aussi, dans les commentaires du billet consacré aux Young Gods, les élements apportés à ce débat par H. Incorporated (à propos des Thugs, des Ramones…)

 

01:04 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : innovation, évolution, rolling stones, françois bon |

jeudi, 06 août 2009

Une perte d'identité ?

En fouillant les notes prises alors que j'étudiais en Angleterre, je retrouve cet extrait concernant un livre sur le Body Art : Lea Vergine, Il corpo como linguagio (La Body-Art e storie simili), Milano, Gianpaolo Prearo Editore, 1974.
Je ne sais plus guère comment j'avais procédé pour ces notes, mais en général je prélève des phrases du texte original.
Ma "typographie" d'alors manque de rigueur : pas de majuscules en début de phrase…

"Body art : always involves, a loss of personal identity.

basis of body art : unsatisfied need for love. for what one is and for what one wants to be

"primary love"

aggressivity

the accent is placed on nature

an attempt to eliminate culture

body artists : persons full of apprehension… but also acute observers authentic cruel and painful experiences. "those who are in pain will tell you that they have the right to be taken seriously"

suffering is not transformed into mysticism

once the productive forces of the unconscious have been liberated, what follows is a continuous and hysterical dramatization of the conflicts between desire and defense, license and prohibition… voyeurism and exhibition…

if we were interested in relation to perversion, we could talk about fetishism, transvestism, voyeurism, kleptomania, paidophilia, necrophilia, sado-masochism, rupophobia, scatophagia.

aspects of the work connected to dissociation, melancholy, delirium… persecution manias

an attempt to deal with something repressed

"symptology is always one of the problems of art" (Gilles Deleuze)

the feeling of the "diary" becomes fundamental (souvenir etc…)

one's own body as a love object

Gina Pane : always situations connected to antecedents or memories that are symbolically re-invoked in each of her pieces ; comingclose to the edges of the pathological… finally reaching trauma.

the transvestite. a human being who transcends the limits of his own body and who becomes what he desires to be. and not what his society would force him to be.

the artist[s] shift their problem from the subject to the object

one of the major function of the art illusion is the protective function

Function of catharsis

we can no more be content with the idea that repressed emotions lose their ascendancy upon psychic life once they have found an outlet.

it seems more reasonable to believe the Aristotle's phenomenon of purification allows the self to re-established a control that has been endangered by censured instinctual needs.

double pleasure : — discharge of energy
— reinforcement of control has been in fact accomplished.

The aesthetic situation allows a more intense reaction to many individuals."
(Lea Vergine, Il corpo como linguagio (La Body-Art e storie simili), Milano, Gianpaolo Prearo Editore, 1974)

La question de la perte d'identité personnelle, en lien avec, dans le contexte d'une pratique artistique, me semble très intéressante.
Mon expérience n'est pas celle d'un body-artist, mais j'ai souvent ce sentiment de mise en danger identitaire, due peut être à la surexploitation des questionnements, à l'élaboration pour la communication avec autrui, à la nécessaire exhibition / exposition de soi.

Sur le Body Art, cf. ici.
Voir aussi une courte biographie de Lea Vergine, ici (en italien, mais on comprend presque tout).

15:00 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : body art, identité |