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jeudi, 23 octobre 2008

La complexité du monde (Eric Burdon)

"Un artiste n'est pas là pour divertir. Son devoir est d'ouvrir les gens à la complexité du monde, aux souffrances des autres."
(Eric Burdon, chanteur, in Charles Juliet, Ces mots qui nourrissent et qui apaisent. Phrases et textes relevés au cours de mes lectures, P.O.L., 2008, p. 40)

 

 

01:32 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : art, artiste, divertissement, complexité, monde, souffrance, autrui |

mardi, 21 octobre 2008

Copule

Et puisque j'évoquais il y a peu la supposée "copulation" des livres dans une bibliothèque, cela me fait penser à la signification de "copule" en tant que substantif.
Le Petit Robert cite le sens de ce terme en linguistique : Mot qui relie le sujet au prédicat. Le verbe « être » est une copule.

00:18 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : vocabulaire |

dimanche, 19 octobre 2008

Une chaste bibliothèque ?

Jacques Bonnet, dans son livre, Des bibliothèques pleines de fantômes, paru en 2008 aux éditions Denoël, explore les multiples aspects de la passion des livres et de la lecture.
Il rapporte une curieuse anecdote :

"Mais la réalité humaine interfère parfois étrangement avec les principes de classement. Ainsi, Christian Galantaris cite ce règlement d'une bibliothèque anglaise de 1863 :  « La parfaite maîtresse de maison veillera à ce que les œuvres des auteurs hommes et femmes soient décemment dissociées et placées sur des rayons séparés. Leur proximité sauf à être mariés ne pouvant être tolérée. » On a confirmation de ce que le principe de rangement d'une bibliothèque peut constituer le signe avant-coureur du dérangement mental de son propriétaire — dans le cas du règlement ci-dessus, celui de la société victorienne elle-même !"
(Jacques Bonnet, Des bibliothèques pleines de fantômes, Denoël, 2008, pp. 47-48)

Ça alors !!!
Les livres copulent-ils en notre absence ?
Si je regarde les livres de ma propre bibliothèque, que font les Tropismes de Nathalie Sarraute, par exemple, avec Les Versets sataniques de Salman Rushdie quand j'ai le dos tourné ? Ils sont bien serrés l'un contre l'autre en tout cas…

14:41 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, comportements… | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : livre, bibliothèques, classement, sexe, genre sexuel |

vendredi, 03 octobre 2008

Notre patrimoine émotionnel, nos références… (Catherine Millet)

"[…] Je mesure combien sont précieuses les écaillures d'images, tombées de lectures ou de visions de tableaux, de photographies, de spectacles de toutes sortes, tout au fond de notre mémoire, et qui finissent par cimenter notre patrimoine émotionnel très personnel. Nous y puisons, quand la nécessité se fait ressentir, des modèles desquels rapprocher les circonstances de notre propre vie et la manière que nous avons d'y réagir, ils constituent un socle sur lequel appuyer les questions qui nous tourmentent. Au point que, si notre personnalité nous a rendu sensible à telle ou telle œuvre, ou tel détail de cette œuvre, à son tour cette œuvre, ce détail, nous dicteront selon une dialectique parfaite une attitude ou un geste particulier. Et de même qu'un peintre qui a posé son chevalet dans la nature ne peint jamais complètement d'après nature, mais qu'il regarde celle-ci à travers le filtre de ses références à d'autres peintres, ce que nous appellons notre "nature", nos manifestations les plus spontanées d'amour, de haine, de joie ou de désespoir portent le sceau de nos lectures et de nos préférences esthétiques."
(Catherine Millet, Jour de souffrance, Flammarion, 2008, pp. 189-190)

02:30 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : lecture, références, patrimoine, émotion, vie, catherine millet |

samedi, 06 septembre 2008

Aléatoire et contrainte (une chaîne littéraire)

Sur la suggestion de Rosa, sur son blog attachant Cybermamies, une participation à une chaîne littéraire…
Le principe des chaînes ne m'enthousiasme pas, me semble un peu vain et je n'aime guère les contraintes… la vie n'en est pas avare, inutile  d'en rajouter.
Mais diffuser un extrait d'un bon livre, pourquoi pas ?

Quant à poursuivre la chaîne… à vous de voir ! Je ne désigne personne… si vous en avez envie, n'hésitez pas !

(Que veut dire "taguer" dans ce cas ? Désigner ?
Je connais ce mot dans le domaine du street art, ou en tant que synonyme de "mot clé"…
Damned, mon Petit Robert date de 1999 ! Il va falloir que je lui trouve un petit frère)

1- Citer la personne qui nous a "tagué" ;

2- Indiquer le règlement ;

3- Choisir un livre, l'ouvrir à la page 123 ;

4- Recopier à la 5ème ligne, les 5 lignes suivantes ;

5- Indiquer titre, auteur, éditeur, année d'édition ;

6- Taguer 4 personnes.

Pas si facile en fait… Le premier livre choisi n'offre pas un extrait convaincant, le deuxième (Fabienne Swiatly, Une femme allemande, Lyon, La Fosse aux Ours, 2008) se termine à la page 122 (si !), voilà donc le troisième livre, que j'ai déjà cité sur ce blog : Louis-René des Forêts, Ostinato, Gallimard, coll. L'Imaginaire, 2006 ; 1ère éd. Mercure de France, 1997.

(Le narrateur aperçoit au petit matin un écolier avec des larmes sur les joues)
"Tout ému de compassion, il fait halte et se retourne pour suivre du regard le petit fantôme s'éloigner cette fois au pas de course vers il ne sait que trop quel féroce devoir l'appelle à se rendre ponctuellement chaque jour de sa jeune vie". (p. 123)

À noter que le hasard m'a fait tomber sur une phrase dont la construction m'avait semblé étonnante, et qui de surcroît est de circonstance en cette rentrée 2008.

14:55 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : livre, littérature, chaîne, hasard, aléatoire, contrainte |

dimanche, 31 août 2008

"L'art, c'est le centre" (M. Pistoletto)

(à propos de la création de l'Arte Povera)
"Un art contre ce qu'on voulait nous imposer comme une position universelle. Il fallait trouver quelque chose de différent sinon on était fichus. […] mais nous avons continué, nous avons fait de l'art un centre de changement dans la vie même.

C'est encore votre principe

Comment pourrait-il en être autrement ? Il suffit de voir où en est le monde… Il faut un grand demi-tour. Le progrès nous a conduits à croire que tout était faisable. Il faut tout reconsidérer, tout réorganiser autrement. L'avant-garde, aujourd'hui, doit se retourner, sinon on s'écrasera. Il faut absolument prendre une distance. […]

Et c'est là que vous intervenez

C'est la capacité de l'art à toucher à tout qui le rend spirituellement libre. On ne devrait jamais en arriver à un dogmatisme. La pensée doit être mouvement. Et si l'art est capable de se mettre en relation avec la philosophie et la politique, il aura un effet beaucoup plus important que la religion. C'est à la créativité de prendre l'initiative et de savoir qu'elle touche le point vital de l'existence humaine. L'art c'est le centre"

(propos recueillis par Philippe Dagen, "Pistoletto : « L'art, c'est le centre »", Le Monde, 25/08/08).
Souligné par mes soins…

 

12:46 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, politique, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : pistoletto, arte povera, art, art contemporain, politique, vie |

dimanche, 17 août 2008

Ce monde déjà si noir et si malade (L.-R. des Forêts)

"De ce monde déjà si noir et malade, toute la face lépreuse brutalement se découvre qui glace à jamais l'espérance et soulève en chacun le dégoût de son espèce. Mais c'est compter sans la puissance amnésique du sommeil : refuser de fermer parfois les yeux serait comme refuser d'aimer, accepter de vivre dans la désolation de l'enfer. Seuls ne valent pas d'être absous les faux aveugles qui, pour soutenir l'insoutenable, forcent leurs yeux à nier ce qu'ils voient, le sang, le doux sang de tout un peuple sans défense, la tache indélébile que les bêtes en fuite ont laissées derrière elles."
(Louis-René des Forêts, Ostinato, éd. Gallimard, coll. L'Imaginaire, 2006, p. 97-98 ; 1ère éd. Le Mercure de France, 1997)

Quelques lignes où Louis-René des Forêts évoque l'immédiat après-guerre, mais qui s'appliquent au delà de cette stricte période.
Au monde de tout temps ?

15:04 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : monde, espérance |

mardi, 05 août 2008

Back in the Seventies

Sur arte ce soir, diffusion du documentaire Pink Floyd at Pompei (Adrian Maben, 1972). Un concert sans public dans un lieu grandiose, où la musique entre en résonance avec le poids de l'Histoire, par notamment des plans de coupe sur des détails architecturaux, des peintures antiques, ou la lave en fusion…

Ce groupe était alors totalement novateur par ses effets sonores et visuels, la qualité du son qui tournait même autour du public.

J'ai eu l'occasion (malgré mon jeune âge) d'assister au concert donné à peu près à la même époque au parc des Expositions de Nancy, en décembre 1972. Les conditions du concert étaient particulièrement éprouvantes : une foule dense de plusieurs miliers de personnes, si serrées qu'il a failli y avoir des gens piétinés dans un effondrement des corps…

Alors oui, trente-six ans après, avoir l'occasion de voir par le biais de la caméra, les musiciens de "près"… cela ne se refuse pas !
Même si j'ai décroché du groupe à partir de l'album Dark Side of the Moon (qui sortira en 1973), pour préférer des musiques plus corsées… même si je retiens surtout d'eux le premier album The Piper at the Gates of Dawn, avec Syd Barrett.

23:56 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : pink floyd, concert |

dimanche, 03 août 2008

Cette parole bouleversante (mai 1968)

À propos encore de mai 68, cet extrait d'un texte de Louis-René des Forêts, publié peu après les événements dans la revue L'Éphémère, et qui reste d'une vibrante actualité :

"Quel que soit le discrédit dont ce mouvement est l'objet de la part de ceux qu'il offusque et dérange, et qui s'emploient déjà à lui faire expier son défi insolent — dût-il lui même déboucher pour un temps sur le vide de la désillusion — nous savons que demeurera intacte sa force d'ébranlement et que rien ne pourra altérer la pureté de son visage, nulle composition, nul accord avec une société qui s'abrite peureusement derrière une parole autoritaire contre laquelle s'est dressée, dans toute la soudaineté de sa fraîcheur, cette parole bouleversante sortie comme la vérité de la bouche d'un enfant."
(Louis René des Forêts, "Notes éparses en mai", L'Éphémère n° 6, été 1968, p. 4)

(extrait d'un document conseillé par Frasby : Dominique Rabaté, "Louis-René des Forêts la voix et le volume", éditions José Corti
Introduction : LA SOUVERAINETÉ IRONIQUE, publié sur remue.net)

18:17 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, commémoration 68 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : mai 68, histoire, parole, des forêts |

samedi, 26 juillet 2008

Promenade

"Je passe beaucoup de temps à marcher en ville. Au fur et à mesure que ma collaboration avec les artisans progresse, mon atelier devient à la fois zone de stockage et bureau. Le concept initial d'un projet émerge souvent lors d'une promenade. En tant qu'artiste, mon approche est semblable à celle d'un passant, dans la mesure où j'essaye constamment de me situer par rapport à un environnement en mouvement. Mon travail est une succession de notes et de guides.
L'invention d'un langage va de pair avec l'invention d'une cité. Chacune de  mes interventions est un nouveau fragment de l'histoire que j'invente, de la cité que je redessine. Dans ma cité tout est temporaire. Mexico City, 1993."
(Francys Alÿs, Walks/Pasos, Mexico, Museo de arte moderno, 1997, p. 15 ; in Ateliers : l'artiste et ses lieux de création dans les collections de la Bibliothèque Kandinsky, Centre Pompidou, 2006, p. 76) 

19:50 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art, atelier, création, promenade, art contemporain, travail |

samedi, 21 juin 2008

Onirisme…

"Ce qui paraît parfois si épouvantable dans les manières qu'affectent bien des gens ? L'absence d'onirisme. Dans ce qu'ils expriment, pas la moindre trace de cet apaisement, cet élargissement, ces valses hésitations propres à n'importe quel rêve"
(Peter Handke, À ma fenêtre le matin. Carnets du rocher 1982-1987, traduit de l’allemand (Autriche) par Olivier Le Lay, Lagrasse, éd. Verdier, 2006, p. 432 ; 1ère éd. Am Felsfenster morgens (und andere Ortszeiten 1982-1987), Salzburg, Residenz Verlag, 1998)

17:27 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, comportements… | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : onirisme, comportement, handke |

L'envers du décor ?

Libération publie aujourd'hui une interview de la nouvelle épouse du chef de l'État, Mme Carla Bruni-Sarkozy. Un extrait de l'interview est publié en vidéo sur le site web du journal. Voici ce qu'elle dit de l'écart entre ses opinions de gauche et la politique de son mari : 

"[…] je suis obligée en observant les choses de tout près, je suis obligée parfois, je dirais pas de changer d'avis, mais de voir les choses différement, de comprendre, de comprendre qu'il y a un autre pendant, chose que je ne savais pas avant, […] c'est parce que c'est ce que je ressens, je suis obligée de vous le dire, j'ai remarqué que c'était pas si simple, c'est pas comme seulement comme quand je pensais, ou quand je lisais, dans vos colonnes certaines choses par exemple, et que j'étais tout à fait d'accord, je remarque qu'il y a une autre partie, il y a l'envers du décor".
("Carla à «Libé», c'est du sérieux! «Je ne fais pas tellement corps avec la politique de mon mari»", réalisation Fanny Lesbros, Libélabo juin 2008,  liberation.fr, 21/06/08)

L'envers du décor ? Voilà une bien malencontreuse métaphore pour désigner les différences de point de vue entre droite et gauche. Une métaphore qui ramène une question cruciale dans un registre bien plus superficiel… Il y a du danger à cette futilisation du clivage politique.

Je me souviens d'avoir lu ces derniers jours, un passage des notes de Cécilia de Varine où celle-ci évoquait avec bien plus de subtilité et de pertinence le clivage de sensibilité entre les personnes de droite et de gauche, entre l'attitude soucieuse d'autrui d'un côté, et le pragmatisme purement comptable de l'autre, mais en pointant les distorsions engendrées par une possible mauvaise foi côté gauche, ou une véritable sincérité côté droit ! La question dans toute sa complexité.


Voici le passage en question : "Pendant longtemps j'ai haï les "gens de droite" en rassemblant sans distinction dans cette catégorie tous ceux qui ne partageaient pas un certain idéal humain de fraternité, d'égalité et de liberté.
Aujourd'hui, je concède à cette catégorie de la population un certain pragmatisme.
Longtemps, j'ai vécu avec l'idée que l'"homme est naturellement bon". Lentement, j'ai appris et compris que cette idée était aussi idiote que celle de le penser "naturellement mauvais".
Les gens de droite pensent d'abord à eux, à leur clan, à leur groupe. Ils sont souvent plus honêtes dans leur malhonneté que les gens de gauche. Ils sont plus souvent pessimistes et font moins souvent le contraire de ce qu'ils disent. Ils peuvent même, parfois, être franchement sympathiques.
Pourtant, malgré tout, je reste profondément de gauche. Avec une petite confusion probable entre l'humanisme et "être de gauche". Même si cela demande un effort quotidien, un décentrement de chaque instant. Mais c'est nettement plus intéressant".

(Cécilia de Varine, "Notes sans couture pour un refuge", Gîte d'étape" de la revue Notes. Bulletin de Liaisons, 2008)

16:08 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, politique | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : politique, théâtre, gauche, droite, carla bruni-sarkozy |

lundi, 16 juin 2008

"expérience" (Peter Handke)

"Si jamais j'ai pu parler d'« expérience », il s'agissait presque toujours d'une expérience (très) intérieure, et presque toujours d'une expérience rédigée, c'est-à-dire qu'écrire était le seul moyen de la transmettre. — Les expériences que je vivais étaient donc aussi, en règle générale, des expériences où je me taisais !, faisais silence !, à moins que je sois amoureux de quelqu'un à qui, moi et mes expériences, nous pouvions nous confier (1er février)"
(Peter Handke, À ma fenêtre le matin. Carnets du rocher 1982-1987, traduit de l’allemand (Autriche) par Olivier Le Lay, Lagrasse, éd. Verdier, 2006, p. 387 ; 1ère éd. Am Felsfenster morgens (und andere Ortszeiten 1982-1987), Salzburg, Residenz Verlag, 1998)

02:40 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (1) |

vendredi, 23 mai 2008

Soleil (P. Handke)

"Avec le langage se montrer digne du soleil".
(Peter Handke, À ma fenêtre le matin. Carnet du rocher 1982-1987, Lagrasse, éd. Verdier, 2006, p. 288)

À rapprocher peut être de :

"Elle est retrouvée.
Quoi ? - L'Éternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil."

(Arthur Rimbaud, "L'Éternité", 1872) 

14:42 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : soleil, langage, handke, rimbaud |

jeudi, 22 mai 2008

Lieu

"Ce que j'entends par lieu, c'est là où l'on se souvient avoir été — un endroit qui n'est pas seulement constitué d'espace mais aussi de temps. Il faut qu'il soit les deux, qu'il possède ses qualités propres, qu'il s'agisse d'architecture, de sons ou d'événements."
(Anri Sala, à propos de l'œuvre Air Cushinoed Ride de 2006, cité in Anaël Pigeat, "Anri Sala", Art Press n° 346, juin 2008, p. 93)

Une approche intéressante de la notion de lieu, et même de paysage dans l'art contemporain…

16:54 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, art contemporain, lieu, paysage, anri sala, espace, temps |

dimanche, 18 mai 2008

Phrase anodine

"Ces phrases anodines, lieux communs le plus souvent inentendus, acquièrent un autre statut dans le poème. Elles se chargent de toute la misère  d'un désarroi, de la force latente d'une plainte jamais prononcée. La note dans le carnet témoigne ainsi d'une attention singulière, d'une générosité au monde, de celles qui font le poète ou l'écrivain. Son transport dans l'espace du livre invite le lecteur à se rendre attentif, à son tour, à ce(ux) qu'il n'écoutait pas, à ce que disent les mots sous les mots."
(Dominique Viart et Bruno Vercier, La littérature française au présent. Héritage, modernité, mutations, éd. Bordas, 2005, p. 75)

Un extrait, qui concerne le travail du poète Antoine Emaz (que je n'ai pas lu à ce jour), mais qui peut être revendiqué comme programme de création !

14:05 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : banalité, écriture, note, carnet, émotion, mot |

dimanche, 27 avril 2008

La part la plus artistique de l'histoire de l'art (D. Arasse)

"Si l'art a eu une histoire et s'il continue à en avoir une, c'est bien grâce au travail des artistes et, entre autres, à leur regard sur les œuvres du passé, à la façon dont ils se les sont appropriées. Si vous n'essayez pas de comprendre ce regard, de retrouver dans tel tableau ancien ce qui a pu retenir le regard de tel artiste postérieur, vous renoncez à toute une part de l'histoire de l'art, à sa part la plus artistique."

(Daniel Arasse, On n'y voit rien. Descriptions, éd. consultée Folio essais, 2007, pp. 136-137 ; 1ère éd. Denoël, 2000) 

Voilà un aspect du travail de l'historien d'art bien précisé.

13:33 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, histoire de l'art, artiste |

lundi, 14 avril 2008

Lucidité (René Char)

"La lucidité est la blessure la plus proche du soleil". (René Char)

Pour être honnête : je n'ai pas (pas encore ?) lu René Char… cette citation est extraite du livre de Jeanne Siaud-Facchin, Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte surdoué, éd. Odile Jacob, 2008, p. 168

23:31 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : lucidité, rené char, soleil, blessure |

mardi, 01 avril 2008

La fin d'un mystère

Malraux aurait dit: "Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas".

Je souhaitais connaître la source de cette citation. Les années ont passé, au moins une dizaine. J'ai cherché dans quelques livres de Malraux, pas trouvé !
La petite phrase revient régulièrement sans que j'amais en soit citée la source, jamais, jamais. C'était suspect, de plus en plus douteux.
Un article de Pierre Assouline dans son blog La République des Livres, en date du 17 mars 2008, explique enfin ce mystère : Malraux n'a jamais écrit cela, et même, il l'a démenti publiquement lors d'un entretien avec Pierre Desgraupes publié en 1975 par Le Point.

Voilà ! Merci M. Pierre Assouline ! 

 

16:23 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : malraux, religion, xxie siècle, 21e siècle, citation |

jeudi, 28 février 2008

La relation à l'autre (B. Stiegler)

"Je soutiens qu'il faut poser la question esthétique à nouveaux frais, et dans sa relation à la question politique, pour inviter le monde artistique à reprendre une compréhension politique de son rôle. L'abandon de la pensée politique par le monde de l'art est une catastrophe.

Je ne veux évidemment pas dire que les artistes doivent "s'engager". Je veux dire que leur travail est originairement engagé dans la question de la sensibilité de l'autre. Or la question politique est essentiellement la question de la relation à l'autre dans un sentir ensemble, une sympathie en ce sens."


("De la misère symbolique", Bernard Stiegler, Le Monde, 10.10.03, texte disponible sur http://1libertaire.free.fr/BStiegler01.html)

Un texte important — à lire en intégralité —, qui aborde les effets tant du formatage des esprits pour transformer les individus en consommateurs à haut rendement, que de l'incompréhension par la majorité du public de l'évolution de l'art depuis le XIXe siècle.