mercredi, 04 mai 2011
La Scène poétique (Lyon)
Parfois, il y a de bonnes nouvelles !
Suite à la mobilisation initiée par Frédéric Houdaer, la Scène poétique, cycle de poésie contemporaine et créative (sélection pertinente de Patrick Dubost), stoppée net il y a quelques mois par le nouveau directeur de la Bibliothèque municipale de la Part-Dieu à Lyon, va pouvoir se poursuivre à l'École normale supérieure, juste à côté de la station de métro Debourg à Lyon. Ouf !
Plus de précisions ICI.
Cf. mes précédents articles et appel à signer la pétition LÀ, et LÀ.
01:24 Écrit par kl loth | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : patrick dubost, scène poétique, poésie, poésie parlée |
vendredi, 14 janvier 2011
Pour sauver « La Scène Poétique » à la Bibliothèque Municipale de Lyon ! (pétition à l'initiative de F. Houdaer)
J'avais parlé dans un précédent billet de la Scène poétique (bibliothèque municipale de la Part-Dieu à Lyon), et de son affligeante suppression.
Frédéric Houdaer lance une pétition à ce sujet. Je republie ici le texte paru sur son blog :
La Scène Poétique est un cycle de poésie parlée dont le poète Patrick Dubost s’est occupé de 2003 à décembre 2010, à la Bibliothèque Municipale de la Part-Dieu, à Lyon.
En décembre 2010, en beau milieu d’année, le cycle a été supprimé par Mr Bertrand Calenge, directeur intérimaire de cette bibliothèque (l’une des plus importantes bibliothèques municipales de France, sinon d’Europe) sans que celui-ci ait rencontré son animateur ni ne lui ait adressé le moindre reproche. Et sans que « La scène poétique » soit remplacée par un autre cycle de lectures bénéficiant des mêmes conditions matérielles qui autorisaient la venue de poètes venus « de tous les horizons ».
Si « La scène poétique » disparaît, elle ne sera pas remplacée !
Parce que nous refusons la suppression pure et simple de ce rendez-vous privilégié avec la poésie, signons cette pétition et faisons-la circuler.
POUR SIGNER LA PETITION, C’EST ICI !
Quelques liens pour mieux « cerner » ce qui est en péril :
http://www.sitaudis.fr/Excitations/chagrin-de-la-poesie-comme-peau-de-chagrin.php
http://patrick.dubost.free.fr/la_scene_poetique.html
http://paulinecatherinot.kazeo.com/Jardin-poetique/Dispar...
http://texte-et-toile.blogspot.com/2011/01/lyon-le-10-jan...
22:08 Écrit par kl loth dans rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : poésie, scène poétique, bm lyon, culture, pétition |
dimanche, 26 décembre 2010
Les mains de Bernard Noël…
Invité de la Scène poétique en compagnie de Charles Juliet, Bernard Noël parle du regard et de peinture… ses mains aussi sont éloquentes, fascinantes.
Je prends quelques notes, ce ne sont que des fragments d'une pensée qui ouvre de nombreuses perspectives de recherche et de création : Bernard Noël parle de la peinture comme d'un regard arrêté, de la pensée comme naissant de la vision, de Matisse qui disait "Quand je peins je vois dans mon dos", d'Opalka qui dit que "Tout ce qu'on fabrique, il faut être obstiné pour le peindre" ; il s'étonne que le lisible n'appartient pas au visible, et il poursuit, conclut peut être, "La seule chose que je possède c'est d'aller jusqu'au bout"…
Charles Juliet parlera aussi du constat de Soulages "Ce que je fais m'apprend ce que je cherche"…
De quoi méditer.
Et lire ou relire les ouvrages de ces deux auteurs.
Ce sera hélas la dernière séance de La Scène poétique, cycle de poésie parlée dont "s'occupait" avec délicatesse Patrick Dubost, avec des choix de programmation pertinents, souvent passionnants. (dans le cadre de la Bibliothèque de la Part-Dieu à Lyon)
"Le cycle fut supprimé par le directeur intérimaire Bertrand Calenge en décembre 2010 sans que nous nous soyons rencontrés, sans aucune discussion, et sans qu'il me soit adressé aucun reproche." (Patrick Dubost)
Il y a des décisions qui affligent…
02:27 Écrit par kl loth dans en revenant de l'expo (de la conf. etc.), rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : scène poétique, poésie, bernard noël, charles juliet, soulages, opalka, matisse, regard, peinture, visible, chercher, créer, art, penser |
vendredi, 20 août 2010
"mail-com ou com-mail" d'Hozan Kebo
"Voir aussi le travail de Roger Lahu, qui s'attaque souvent au rapport du poème à la vie quotidienne. Qu'en pense Hozan Kebo ?"
(kl loth dans un commentaire du billet "La poésie est aussi dans les parkings (vu par Arthémisia)")
réponses trop longues pour un "com"
d'où mail (doux mail ?)
HK/LR
Voici donc les quatre réponses d'Hozan Kebo :
• réponse 1 : Hozan_Kebo-reponse1.pdf
• réponse 2 : Hozan_Kebo-reponse2.pdf
• réponse 3 : Hozan_Kebo-reponse3.pdf
• réponse 4 : quizz_7.gif
23:20 Écrit par kl loth dans ping-pong | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : poésie, hozan kebo, roger lahu |
jeudi, 19 août 2010
La poésie est aussi dans les parkings (vu par Arthémisia)
Ladies first !
Je publie donc pour commencer l'envoi d'Arthémisia, concernant des phrases "poétiques" affichées dans les parkings, en réponse au graff "la poésie est dans la rue".
21:33 Écrit par kl loth dans de visu, ping-pong, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : poésie, parking, publicité, marketing, sponsoring |
mercredi, 11 août 2010
Il paraît que…
02:07 Écrit par kl loth dans de visu, street art | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : poésie, street art, streetart, rue, graff, graffiti |
lundi, 14 décembre 2009
NIHIL-LISTE Cent pas pour rien (Alain Helissen)
Les boîtes d'allumettes, bien que souvent remplacées par les briquets, ont marqué bien des imaginaires.
Les éditions Voix, de l'artiste et éditeur Richard Meier, proposent toute une collection de minuscules livres-objets insérés dans le petit contenant cartonné, tous plus craquants les uns que les autres : les Book Boxes.
La dernière proposition d'Alain Helissen, NIHIL-LISTE Cent pas pour rien, agence traces de pas, négations et mots barrés.
Voilà qui me plaît d'autant plus que ces thèmes rencontrent ceux d'une de mes dernières cartes postales…
Format boîte d’allumettes
Prix : 5 € franco de port (sauf hors France)
Commande et règlement à :
Alain HELISSEN
57400 Sarrebourg
Tél. 03 87 03 26 49
00:15 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : alain helissen, éditions voix, richard meier éditeur, art, livre objet, poésie |
vendredi, 02 octobre 2009
Poésie trop poésie
Ce genre de texte poétique sur un mur (ou plutôt la clotûre d'une maison) ? Ça passe parce qu'il y a le contraste avec la réalité de la rue, la rouille…
Mais on est dans le cliché, dans le trop…
On est loin de la poésie contemporaine, des textes de Verheggen ou de Prigent par exemple…
D'ailleurs… qu'est ce que ça donnerait du Verheggen graffé sur un mur ?
Et du Hozan Kebo ?
ONT DES DIAMANTS
AU BOUT DE LEURS
SOURIRES"
04:02 Écrit par kl loth dans street art | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : poésie, graff, graffiti, poème, stencil, ville, streetart, street art |
samedi, 26 septembre 2009
Metz in Japan (Alain Helissen et Jean-Pierre Verheggen)
"Ah ! pas de repos pour la langue !"
(Jean-Pierre Verheggen, "L'oreille écrit…", extrait de La poésie sera faite partouze, sitaudis.com)
Comment ça, vous ne connaissez pas encore Jean-Pierre Verheggen ? Belge poète dynamiteur qui fait des mots un feu d'artifice jubilatoire de sens nouveaux… L'un des meilleurs poètes à ma connaissance, c'est aussi un homme chaleureux.
Par contre je connais moins Alain Helissen, bien que j'en ai entendu parler lorsque j'habitais encore en Moselle. Il est notamment l'auteur de La Narration vous change la vie, paru en 2005 aux éditions Comp'Act à Chambéry. Un livre surprenant où les processus d'écriture se font éléments de fiction, pour des récits à la fois décapants et loufoques.
À deux ils se sont "attaqués" à Metz, une ville qui laisse rarement indifférent : souvent méconnue voire détestée, revendiquée parfois…
Je ne sais pas quel est leur ressenti, sinon à l'évidence le choix de s'en amuser.
La région a malencontreusement été pionnière pour subir des délocalisations (à Fos-sur-Mer d'abord, puis ailleurs)… Metz sera-telle délocalisée au Japon, pays longtemps symbole de la production made in Asia ?
En tout cas le nom "Metz" (qui se prononce mess, comme le mot signifiant "pagaille" en anglais) est ici délocalisé-relocalisé au sein de nombreux mots et expressions, pour de belles trouvailles et révélations…
Quelques extraits plus éloquents que ne pourrait l'être mon paratexte :
"La ville était metzconnaissable
On eut dit une cité metzdiévale
Une metzgalopolis
Un metzing pot indescriptible
Une ville metztraordinaire !"
(p. 14)
"Le metzcontentement
est général"
(p. 31)
"Après toutes ces metzripéties
On va rentrer à la metzon
(on l'a bien metzrité !)"
(p. 88)
"Délocaliser une ville entière, c'est le pari fou, ou plutôt le metz fou, lancé par Alain Hélissen et Jean-Pierre Verheggen, co-auteurs ici de metzfaits que le lecteur voudra bien considérer comme une innocente metztrapolation littéraire. Metz fallait-il le préciser ?" (IV de couverture)
Alain Helissen & Jean-Pierre Verheggen, metz in japan, Elne, Voix éditions, 2005
Disponible pour 15 euros port compris auprès d'Alain Helissen. Renseignements et commande : alain.helissen@tele2.fr
ou Alain Helissen, 53 rue de l'Entente, 57400 Sarrebourg.
Pour le livre d'Alain Helissen, La Narration vous change la vie, Chambéry, Comp'Act, 2005, s'adresser aux éditions L'Act mem à Chambéry, qui détiennent le fonds Comp'Act :
(editions@lactmem.com).
02:06 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, Metz encore | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : metz, jean-pierre verheggen, alain helissen, poésie |
lundi, 21 septembre 2009
Microbe !!!
Autrefois, un "microbe" était simplement un micro-organisme invisible à l'œil nu, sans forcément être pathogène (mais oui, vous pouvez vérifier dans le Petit Robert).
C'est effectivement le cas de Microbe, petite revue de poésie soigneusement cultivée dans le laboratoire belge d'Eric Dejaeger, et contre lequel il serait dommage de se prémunir. D'ailleurs "il n'y a aucun plan de vaccination prévu contre Microbe ! Vive la pandémie microbienne !".
Le numéro 55 de cette revue consacrée aux textes ultra-courts et jamais emphatiques a été coordonné par Roger Lahu. Les fidèles de Daily Life y retrouveront quelques auteurs familiers : Hozan Kebo, et [ah… je ne vous le dirai pas !!!], et aussi moi-même, pour un texte sur le rapport à la création.
Si vous souhaitez vous aussi être inoculé, n'hésitez pas à contacter Eric Dejeager, pour un envoi transfrontalier sous une innocente enveloppe.
Au sommaire :
Jean-Christophe Belleveaux
Françoise Bénassy
Michel Bourçon
Henri Chiparlart
Antoine Emaz
Harry Ergout
Geneviève Hélène
Hozan Kebo
Thierry Le Pennec
kl loth
Sébastien Ménard
Hervé Merlot
Marc Papillon
Alexis Piron
Alain Sagault
Thomas Vinau
Les illustrations sont de Henri Chiparlart.
01:12 Écrit par kl loth dans kl loth à l'œuvre | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : microbe, poésie, revue, roger lahu, hozan kebo, kl loth |
jeudi, 02 juillet 2009
"Feed your imagination" (Patti Smith)
"The bank(s) may collapse, but not your imagination. So feed your imagination. Feed your head. (Les banques peuvent s'effondrer, mais pas votre imagination. Alors nourrissez votre imagination, votre tête)"
Tels furent les mots (que je cite de mémoire) par lesquels Patti Smith conclut une soirée émouvante en hommage au poète Allen Ginsberg, en collaboration avec le compositeur Phil Glass, qui eut lieu aux Nuits de Fourvière le 30 juin dernier.
Une belle soirée, impressionnante de talent et de simplicité conjugués. Aux notes cristallines mêlées au chant des oiseaux… à la fougue des mots habités…
La notion d'énergie y fut centrale, la transmission de l'énergie, l'usage de la parole libératrice des jougs. People have the power… une dédicace à la lutte du peuple iranien.
01:00 Écrit par kl loth dans en revenant de l'expo (de la conf. etc.) | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : imagination, concert, poésie, patti smith, phil glass, allen ginsberg, nuits de fourvière |
mercredi, 10 septembre 2008
Par ci, par là…
Si vous empruntez à vélo les quais du Rhône récemment aménagés (cf. le billet de Frasby), à proximité de la piscine du Rhône, vous ne verrez rien de particulier.
Mais si vous longez le fleuve à pied, alors vous verrez apparaître sur la rambarde en bois la mention de bien curieuses destinations…
Il s'agit d'une œuvre de Philippe Favier : J'aimerais tant voir Syracuse (2007). (merci à F. Cini pour l'info)
Il y a même la Drutopie chère à François Cini !
"Le ponton et ses 450 m de rampe me faisaient songer à une table d'orientation sans fin, il ne me restait plus qu'à tenter de nommer cet infini. Je suis allé "pêcher" une ribambelle de noms étranges et/ou oniriques que la littérature offrait à la géographie. Ces mots, une fois gravés sur des plaques de métal, furent fixés sur le parapet de bois. Ensuite, nous avions convié les promeneurs rêveurs à joindre leurs "mots" aux nôtres. Il y a ainsi plus de 1300 destinations inscrites sur ce lutrin de chêne. J'aimerais que de leur propre initiative, des amoureux, des promeneurs, déposent à leur tour "leurs plaques", comme on grave ses initiales sur un arbre ou sur un banc." (Ph. Favier, in Marianne Homiridis et Perrine Lacroix, L'Art contemporain dans les espaces publics. Territoire du Grand Lyon 1978 / 2008, Lyon, éd. La BF15, 2008, p. 116)
Philippe Favier a également réalisé les bassins de la place Lazare Goujon à Villeurbanne (2007).
Dimanche 21 septembre 2008, dans le cadre des Journées européennes du Patrimoine, une machine sera installée et conviera les promeneurs rêveurs à joindre leurs « mots » aux 1 300 destinations déjà inscrites sur ce lutrin de chêne. (parcours organisé par la galerie BF15)
01:42 Écrit par kl loth dans art public, de visu, promenade touristique | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : lyon, rhône, berges du rhône, fleuve, art, poésie, voyage |
samedi, 09 août 2008
LA CUISSON DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
LA CUISSON DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Mettez le président dans une poële.
Faites bouillir.
Laissez cuire.
Pelez les jambes et les bras.
Coupez le tronc et la tête en rondelles.
Les fesses en lamelles.
Ajoutez du sel.
Disposez dans un plat
et mettez les doigts sur le côté.
Couvrez avec les cuisses.
Servez chaud aux invités.
(Khelifa, École du Sud de Villefranche-sur-Saône, classe de C.E. 1/C.E. 2 de Mme Forest, publié dans Catherine Loth, "Le travail de la poésie" ; in Catherine Loth, Pierre Thomé, Jean-Jacques Schmoor, Patrick Beurard, L'Empreinte des Mots, Lyon, éditions MEM/Arte Facts, 1985, p. 34)
J'ai redécouvert ce curieux poème, petit chef-d'œuvre d'humour noir, en mettant en ligne quelques textes concernant mon expérience d'animations réalisées en milieu scolaire, dont "Le travail de la poésie". Je n'ai pas souvenir du contexte dont il a surgi.
C'était au début des années 80, le président (qui n'était d'ailleurs pas nommément visé) n'était pas Nicolas Sarkozy, et ce poème ne fit l'objet d'aucune plainte, ouf !
(cf. ce qu'il en est de nos jours)
À voir aussi :
- la reprise de ce texte, mis en perspective par hincorporated sur son blog Melody haunts my Reverie
- le billet en résonance de Frasby sur son blog Certains Jours
23:14 Écrit par kl loth dans de visu | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : poème, poésie, humour, humour noir, enfant, président de la république, animation scolaire |
mercredi, 16 janvier 2008
Zone d'utopie
Un mur accède au statut auto-proclamé de zone réservée aux graffitis !
Parmi l'enchevêtrement des écritures se lit : "La poésie Nique la police"…
Et au bas : "UN PEU D'UTOPIE ÇA FERAIT DU BIEN !!!".
En ces tristes temps de sarkozysme, c'est sûr !
18:55 Écrit par kl loth dans de visu, street art | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : utopie, poésie, graff, graph, tag, street art |
samedi, 05 janvier 2008
Henri Chopin
Disparition hier le 3 janvier 2007 d'un pionnier de la poésie sonore, Henri Chopin.
Je ne l'ai croisé qu'une seule fois, à l'occasion d'une lecture à Lyon…
00:05 Écrit par kl loth dans Time goes by… | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : henri chopin, disparition, décès, poésie, poésie sonore |
jeudi, 12 juillet 2007
"Du théâtre pour enfants"
Interviewé hier soir 11 juillet par Annette Gerlach (à l'occasion de la retransmission en direct sur Arte de son spectacle L'Acte inconnu), Valère Novarina souhaite que le spectateur pense qu'il s'agit "peut être aussi du théâtre pour enfants".
Justement… Valère Novarina avait été pour moi une source importante d'inspiration, pour des ateliers que j'avais animés en 1983-84 (écriture et arts plastiques), dans le cadre d'un projet intitulé L'Empreinte des mots.
Voilà ce que j'écrivais à ce sujet :
UNE EXPÉRIENCE D'« ACCUMULATIONS POÉTIQUES »
Qu'appelle-t-on "accumulation" ? II s'agit de listes quasi interminables de termes ou de syntagmes de même nature ou de même fonction, au fort pouvoir poétique. Voici quelques exemples :
Le théâtre est vide. Entre Adam.
[…]
Il sort. Entrent l'Homme de Pontalambin, l'Homme de Lambi, Jean Membret, Sapolin, l'Homme de Saporléolimasse, Bandru, l'Homme de Pontagre, Bomberre, l'Homme de l'Hostie, Bandre, le Jeune de Bombière, les Hommes de l'Équipe Logique, Landrube, Sapor Landret, Pénétral de Science, l'Homme de Pontagre, le Jeune de Science, l'Homme de Tuyau, la Lanceur Semnique, le Docteur Mâchefer, le Docteur Culemane, Formulateur Andret, Jean Trou Verbier, Saint Métronon, Jean Trou qui Verbe, Saint Blanc Scarpie, l'Homme de Maclumerde, Docteur Légiste, l'Enfant Capitaine, le Doc de Bioge, Ominibus, Jean Ravagine, Saint Sabonet, Saint Écusson, Autrui, I'Homme de Stalingre, l'Ontogène, l'Homme de Bombe, Sapoléon. […]
(Valère Novarina : Le Drame de la Vie, éd. POL, 1984)
Limbes ? Las ?
Il repose. Il a voyagé.
Avec ? Sinbad le Marin et Tinbad le Tarin et Jinbad le Jarin et Whinbad le Wharin et Ninbad le Narin et Finbad le Farin et Binbad le Barin et Pinbad le Parin et Minbad le Malin et Hinbad le Harin et Rinbad le Rabbin et Dinbad le Karin et Vinbad le Quarin et Linbad le Yarin et Xinbad le Phtarin.
(James Joyce, Ulysse)
Les enfants (il s'agit d'un CE 1) ayant beaucoup aimé ces textes, nous avons écrit les nôtres, fabriqué une multitude de mots-valises à partir de noms de métiers (tout autre idée est à essayer !), et conservé les meilleurs "hybrides" pour les grouper en un seul texte. Ainsi le travail de chaque enfant est intégré à un ensemble. Le résultat fut tellement stimulant que les enfants ont décidé d'en faire le point de départ de toute une histoire. La scène se déroulerait dans un pays imaginaire : la Bretalie. Ces individus arriveraient de tous horizons pour fêter l'anniversaire du Roi. La fête comporterait de nouvelles péripéties, ce qui nous a permis d'intégrer dans le récit des travaux plus anciens, notamment les questions/réponses "surréalistes", les recettes de cuisine (fausses), la multiplication "OuLiPo". Le "démarrage" de cette histoire en cours d'année, la découverte que la plupart des travaux ponctuels pouvaient s'intégrer à un ensemble ont été particulièrement stimulants pour la classe, qui s'est plus que jamais impliquée dans la réalisation du livre, beaucoup plus que si nous avions simplement collecté les poèmes en un recueil (il est plus facile de faire un constat : "voila nos matériaux, si on les organisait… tiens, cela pourtait faire une histoire, un livre…", que partir de zéro ). C'était le déclic… La prise de conscience de quelque chose d'extraordinaire…
Cette construction de personnages par mots-valises a eu un retentissement important sur les dessins réalisés par les enfants pour le livre. Ainsi le "fleurgiste", à la fois fleuriste et garagiste, est un personnage dont les deux moitiés (gauche et droite) ont des fonctions et des costumes différents. Le "charlanger" (charcutier/boulanger), quant à lui, est carrément composé de deux êtres accolés tels deux frères siamois. Et puisque les habitants de Bretalie ne sont pas comme nous autres terriens, pourquoi pas des personnages à trois jambes et six bras ? ainsi ce livre fait-il preuve d'une créativité franchement tératologique (sans rien d'horrible). Cela n'est pas étonnant car de tous temps les "monstres" (que ce soit monstres d'images, ou mystifications empaillées) ont été le plus souvent des composites d'êtres réels (cf. à ce sujet le livre de Peter Dance, Faux Animaux, aux editions Pierre Horay) ; et laisse sous-entendre que les mots-valises sont des monstres lexicaux, et que les enfants s'en sont aperçus (malheureusement l'arrêt de l'Empreinte des Mots n'a pas permis de poursuivre l'expérience).
J'insisterai sur la commodité d'emploi de cette forme très simple qu'est l'« accumulation », en tant que travail collectif ; sur sa force esthétique, et sa faculté de s'intégrer à un récit, voire de l'engendrer.
(extrait de Catherine Loth et al., "Le travail de la poésie", L'Empreinte des Mots, éditions MEM/Arte Facts, Lyon, 1985, pp. 39-40)
Cf. l'intégralité de mes contributions à L'Empreinte des Mots sur kl-loth.com
17:00 Écrit par kl loth dans kl loth à l'œuvre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : novarina, ateliers d'écriture, littérature, poésie, animations scolaires |
samedi, 02 juin 2007
Dis-le…
J'ai raté le Marché de la poésie à Lyon, perturbé par la pluie.
J'en ai cependant retrouvé une trace ("dis le : embrasse-moi")…
19:05 Écrit par kl loth dans de visu, love | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, baiser |