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vendredi, 10 septembre 2010

Œuvre d'art fantôme sur le campus de La Doua - Bill Fontana

La réalisation de la ligne de tramway T1 s'était accompagnée à Lyon / Villeurbanne, de la commande de plusieurs œuvres d'art, dont Musical Information Network (2001), une sculpture sonore de Bill Fontana, artiste américain. Celle-ci était diffusée dans les stations, dont celles du campus de la Doua.

Voici un petit extrait du guide de L'art contemporain dans les espaces publics […] :
"À partir de la captation de sons dans dix-huit sites lyonnais, l'artiste diffuse en continu (aux heures de fonctionnement du tramway) des "cartes postales sonores". Ces "instantanés auditifs" sont obtenus par le mixage informatif et programmé de sons captés en direct dans la ville ou pré-enregistrés. Bill Fontana a retenu les sites les plus remarquables de l'identité sonore lyonnaise, pour transformer l'ambiance de chaque station."
(Marianne Homiridis et Perrine Lacroix, L'Art contemporain dans les espaces publics. Territoire du Grand Lyon. 1978/2008, Lyon, éditions la BF15, 2008, p. 192)

Cette œuvre, "immatérielle" (ondes sonores), était assez énigmatique, et étonnait les passagers du tramway, lorsqu'ils la remarquaient.
Au fil des mois, ces "cartes postales" sonores me semblaient un ressassement de clichés touristiques. Il est clair qu'il s'agissait de la "vision" de quelque d'extérieur à la ville, et non de celle de quelqu'un qui la vivrait au quotidien.

De l'œuvre de Bill Fontana, Musical Information Network (2001) vous pouvez écouter un extrait mis en ligne. Car sinon, il n'en reste plus que ceci, beautiful decay du cartel installé en station.

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Une fois de plus se pose la question de l'entretien des œuvres d'art !

© kl loth 2010

13:42 Écrit par kl loth dans art public, de visu | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : bill fontana, sculpture sonore, son, art public, art contemporain |

dimanche, 05 septembre 2010

Une autre de Bachir Hadji, place Morel (inédit de "suivez le guide avec Monsieur Bouton")

"1980. Daniel Buren, Ponctuations. Interventions sur les socles des statues de Lyon et Villeurbanne.

février 2008. Marianne Homiridis et Perrine Lacroix. Guide de l'art contemporain dans les espaces publics 1978/2008

http://www.bureaudesprojets.net/projet9.html

http://www.labf15.org/edit.php

mai 2009 : Monsieur Bouton suit le guide et témoigne de l'art dans les espaces publics sur le territoire du Grand Lyon."

(Michel Jeannès, présentation de l'album photo "Suivez le guide (1)" sur facebook)

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(envoyé par Michel Jeannès, à cliquer pour voir en plus grand format)

Une œuvre très récente de Bachir Hadji, œuvre dont j'ignorais l'existence, place Morel à Lyon 1er, non loin de l'atelier du sculpteur.
Merci pour cette info et cette photo inédite. Il va falloir que j'aille voir ça de près !

02:46 Écrit par kl loth dans art public, ping-pong | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bachir hadji, michel jeannès, monsieur bouton, art public, art contemporain, art |

samedi, 04 septembre 2010

Œuvres d'art sur le campus de La Doua - Bachir Hadji

Sur l'un des murs pignons des bâtiments du campus de La Doua à Lyon / Villeurbanne se trouve accroché un bas-relief de bronze et de laiton, œuvre du sculpteur lyonnais Bachir Hadji.

Voici ce qu'en dit le site de l'INSA :

"En 2004 et 2005, [celui-ci] a travaillé avec le département Biosciences. De ses rencontres avec les chercheurs, enseignants, étudiants est né un bas relief de bronze et de laiton de 2,60 m x 2,60 m, qui illustre les différents âges de la vie humaine ainsi que la richesse et le grouillement de la vie terrestre. Installée sur le pignon du bâtiment de Biosciences, cette œuvre est bien visible de l'avenue Jean Capelle et du tram. Elle a été financée grâce à l'aide de la Région Rhône Alpes et de la DRAC Rhône Alpes."

Comme le montrent les photos ci-dessous, l'œuvre présente un traitement de surface particulièrement raffiné. Mais le rapport d'échelle à l'environnement et au bâtiment me semble peu convaincant. Et la vision latérale montre que la sculpture est mal intégrée à la façade, comme un pendentif…
L'artiste a probablement été limité par le coût de la technique et des matériaux, les contraintes matérielles de l'espace de travail en atelier…

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© kl loth 2006 et 2010 

12:59 Écrit par kl loth dans art public | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, art contemporain, art public, bas relief, sculpture, bronze, bachir hadji, insa |

vendredi, 03 septembre 2010

Œuvres d'art sur le campus de la Doua - Mur passage, 1978 (Alain Lovato)

De l'autre côté de la bibliothèque Marie Curie sur le campus de la Doua à Lyon / Villeurbanne se trouve une œuvre d'Alain Lovato, sculpteur qui a réalisé de nombreuses commandes en art public, dont quatre pour la seule commune de Villeurbanne ; et qui est également très engagé dans la défense des artistes régionaux, puisque président de la MAPRA (Maison des Arts Plastiques Rhône-Alpes).

Cette œuvre intitulée "Mur passage", datée de 1977-85, propriété du FRAC Rhône-Alpes (Fonds régional d'art contemporain), est en dépôt sur le campus depuis mai 2002.

Voici ce qu'en dit A. Lovato : "Solide de conception, les murs sont construits pour enfermer, pour empêcher. Celui-ci n'empêche rien, il est solide, mais ouvert. Par le regard nous pouvons y pénétrer, et physiquement y passer pour aller de l'autre côté, accéder à l'autre espace. C'est un mur porte ouverte, un mur passage vers…" (cf. Marianne Homiridis et Perrine Lacroix, L'Art contemporain dans les espaces publics. Territoire du Grand Lyon. 1978/2008, Lyon, éditions la BF15, 2008, p. 169 ; j'ai recopié le mot "solide" au singulier, tel qu'il figure dans ce livre)

Voilà, j'ai tourné autour, puisqu'une sculpture s'apprécie de tous côtés… et je m'aperçois que je n'ai pas eu le réflexe de traverser le "mur". Et zut !

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02:36 Écrit par kl loth dans art public | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : sculpture, art, art contemporain, art public, la doua, alain lovato, art abstrait |

mercredi, 01 septembre 2010

Œuvres d'art sur le campus de La Doua - Denis Morog

Le cône de chantier géant de Lilian Bourgeat n'est pas la seule œuvre d'art sur le campus de La Doua à Lyon / Villeurbanne…

Il y a tout d'abord le bas relief de 100 mètres de long environ de Denis Morog, auquel j'avais consacré un billet sur ce blog il y a trois ans déjà. Le thème en est l'évolution du monde vivant.
Il s'agit d'un travail très soigné en béton moulé réalisé sur des moules estampés, grâce au savoir-faire de l'entreprise L'Avenir. Daté de 1970.

Denis Morog  a œuvré sur de nombreux bâtiments de la région, en innovant pour exploiter au maximum les possibilités expressives du béton, matériau hélas le plus souvent vecteur de médiocrité.

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© kl loth 2007

02:36 Écrit par kl loth dans art public, formes & couleurs | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art, art public, béton, morog |

jeudi, 12 août 2010

Be the first one ! (Dennis Oppenheim versus Lilian Bourgeat)

L'un des principes de base de l'art contemporain est d'innover, d'être le premier et sinon… il vaut mieux avoir de solides raisons, et un bon discours théorique pour reprendre quelque chose qui existe déjà.

Le cône de chantier surdimensionné de Lilian Bourgeat situé à côté de la nouvelle Bibliothèque Marie Curie du campus de l'INSA à Lyon-Villeurbanne a été installé en juin 2010.
Or, faisant des recherches sur le net à partir des équivalents anglophones du "cône de chantier" (
traffic cone, safety cone…), j'ai eu la surprise de découvrir que l'artiste américain Dennis Oppenheim avait lui aussi travaillé sur ce "motif", en installant une série de cinq Safety Cones dans différentes villes des États-Unis, et ce dès 2008.

Néanmoins, le projet de sculpture de Lilian Bourgeat semble dater d'il y a quelques années déjà, car un dossier pédagogique de 40mcube à Rennes, publié en 2006, mentionne une probable intervention de Lilian Bourgeat sur une place publique rennoise en avril 2007, par la pose d'un gigantesque cône de chantier ! (ce projet a-t-il été réalisé ?)
Or à cette date l'artiste français ne pouvait avoir vu les cônes de Dennis Oppenheim qui n'existaient pas encore eux non plus.

Les œuvres de ces deux artistes semblent avoir été conçues en parallèle…
Elles ont néanmoins quelques différences : l'alignement des cinq cônes gigantesques (18 pieds de haut) de Dennis Oppenheim, ça a de l'allure, et ça bascule encore plus dans un autre rapport d'échelle. Mais ils n'ont pas de bandes blanches réfléchissantes…


À voir aussi : les photos des œuvres impressionnantes de Dennis Oppenheim, et une petite vidéo d'information sur les Safety Cones.

vendredi, 30 juillet 2010

Géants…

La démarche de Lilian Bourgeat, auteur du cône de chantier installé depuis environ un mois sur le campus de la Doua à Villeurbanne, se réfère à Gulliver. Or il y a déjà ailleurs dans la ville une autre sculpture sur le thème du gigantisme : il s'agit de la Fontaine des Géants, dans le quartier du Tonkin (Parc de l'Europe - Jean Monnet), qui est une œuvre d'Anne et Patrick Poirier réalisée dans le cadre de la commande publique en 1985 (cofinancement Ministère de la Culture + Ville).
Cette œuvre, semble-t-il beaucoup mieux acceptée par la population, convoque la mythologie antique et les formes d'art du passé. Le gigantisme y est associé à la ruine, la chute… quelque chose de l'esprit des "vanités"…
Curieusement, on retrouve également la forme conique.
Je vous laisse apprécier ce rapprochement.

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© kl loth 2007 et 2010

jeudi, 29 juillet 2010

Dripping vandale sur l'œuvre de Lilian Bourgeat !!!

La sculpture de Lilian Bourgeat récemment installée sur le campus de la Doua a été copieusement aspergée de peintures diverses… On reconnaît quelques influences fort mal assimilées : le dripping (de l'anglais to drip, goutter) façon mauvais élève de Pollock, les empreintes de main, façon préhistoire…

Le cône de chantier surdimensionné n'a pas laissé indifférent… c'est visiblement en tant qu'œuvre d'art qu'il a été contesté, visé, puisque le traitement qu'il a subi se démarque nettement des graffs qui recouvrent usuellement les murs urbains.

Malgré la cohérence de cette œuvre avec son environnement, tant sur le plan formel (les cheminées…) qu'au niveau du sens (le travail, le work "en chantier"…), il semblerait que la population qui fréquente les lieux — pour l'essentiel des étudiants en sciences appliquées, pourtant souvent désireux de devenir eux-mêmes des artistes (eh oui !) —, ne partage pas cette vision d'un art en prise avec la réalité du monde du travail, et qui — c'est mon hypothèse — ne propose pas une alternative au quotidien et à ses perspectives de (no) futur.

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L'une des armes du "crime" :
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et même quelques mètres plus loin…
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photos © kl loth 2010

mercredi, 28 juillet 2010

Dripping vandale sur l'œuvre de Lilian Bourgeat !!!

Billet à venir, à suivre…

00:52 Écrit par kl loth dans art public, formes & couleurs | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : lilian bourgeat, art public, sculpture, cône de chantier, vandalisme, la doua |

Au bord de la route…

Michel Jeannès nous envoie cette photo où "Monsieur Bouton" prend la pose devant une œuvre de Kate Blacker installée à Feyzin / Saint-Fons, au bord d'une autoroute particulièrement fréquentée. Dans un commentaire du précédent billet, il faisait un parallèle avec le cône de chantier démesuré de Lilian Bourgeat, installé sur le campus de la Doua à Villeurbanne, à propos de la thématique "écho au contexte indus[triel]".

Cette "érection" est l'œuvre d'une artiste qui s'est fait remarquer dans le courant des années 80 parmi les jeunes sculpteurs britanniques, en transformant des plaques de tôle récupérées sur les chantiers, et en y faisant apparaître de surprenantes peintures de geishas. Installée quelques années plus tard en France, Kate Blacker évoluera en utilisant des plaques de tôle ondulée neuves, et un style bien plus épuré.
La sculpture érigée au bord de l'A7 date de 1988 et est à mon avis fort peu convaincante. Elle me fait toujours penser à la fragilité des "carrières" artistiques, et au fait qu'une œuvre mineure peut être sur-exposée, vue comme ici par des millions de personnes, au détriment d'un parcours artistique pourtant plus intéressant.

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(Monsieur Bouton, Suivez le guide, photo envoyée par Michel Jeannès)

 

Kate Blacker, "Flèche"
1988
corrugated plastic, paint 
and metal armature
2000x1000x1000

A7 motorway St. Fons, France

00:02 Écrit par kl loth dans art public, formes & couleurs | Lien permanent | Commentaires (10) |

lundi, 26 juillet 2010

Le cône de Lilian Bourgeat et l'usine…

Et puisque Michel Jeannès évoquait dans un commentaire récent les cheminées d'usine à propos du "cône de chantier" de Lilian Bourgeat installé depuis la fin juin 2010 sur le campus de la Doua à Villeurbanne… voici la sculpture en situation à côté d'une ancienne usine du site.

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© kl loth 2010

 

22:14 Écrit par kl loth dans art public, Lübecker Hütchen, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (4) |

mardi, 06 juillet 2010

Premières dégradations de l'œuvre de Lilian Bourgeat

"Celui qui voit tout en grand, qui fait peur, impressionne et nous envoie dans un autre univers, celui de Gulliver !!!"
(présentation trouvée sur la
page facebook consacrée à Lilian Bourgeat)

Je me demandais combien de temps l'œuvre récemment installée sur le campus de la Doua à Lyon/Villeurbanne allait rester intacte… apparemment quelque chose comme huit ou neuf jours.
Deux graffitis sont apparus, plutôt orduriers (je vous laisse juger).
L'art et le vandalisme… une longue histoire !

En fait la "citation de Georges Abitbol" est une référence à La Classe américaine ou Le Grand Détournement (1993, écrit et réalisé par Michel Hazanavicius et Dominique Mézerette), un film détournant de nombreuses archives de la Warner, inspiré par Citizen Kane, et où l'expression "monde de merde" tiendrait le rôle du sybillin "Rosebud".

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Les photos ont été prises au flash, à la tombée de la nuit… Le blanc réfléchissant de l'œuvre se révèle inégalement appliqué.

© kl loth 2010

dimanche, 27 juin 2010

Deux cônes de chantier !

Quelqu'un s'est visiblement amusé à confronter l'original et sa reproduction, afin de faire jouer les rapports d'échelle !
Pertinent !

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photos © kl loth 2010

Le cône de chantier

Une nouvelle sculpture vient d'être installée à proximité de la Bibliothèque Marie Curie, sur le campus de l'INSA à Lyon.
C'est la reproduction surdimensionnée d'un cône de chantier (ou cône de Lübeck). Elle s'insère harmonieusement dans l'environnement, tant par sa forme que par son évocation du travail.

En l'absence d'informations sur l'auteur, j'ai tout d'abord pensé qu'il s'agirait d'une œuvre d'Étienne Bossut, qui moule, reproduit fréquemment des objets du quotidien, dont des bidons ou des cabanes de chantier (que l'on peut voir par exemple sur un rond-point de Villeurbanne). Mais il ne modifie pas la taille des objets…

On peut penser également à Claes Oldenburg, qui reproduit des objets du quotidien à une échelle géante, mais c'est peu probable car ses œuvres ont un caractère ludique plus affirmé, et sa côte sur le marché est particulièrement élevée.

Après renseignements pris par Michel Jeannès — que je remercie chaleureusement —, l'auteur est trouvé : c'est Lilian Bourgeat ! L'artiste est effectivement coutumier des reproductions gigantesques d'objets quotidiens.

La bibliothèque vient d'être construite, et les programmes de construction d'ouvrages publics prévoient obligatoirement qu'un pour cent du budget soit consacré à la création ou à l'achat d'une œuvre d'art.
Est-ce dans ce cadre que cette œuvre a été réalisée ?
(cf. "1% artistique")

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photos © kl loth 2010

vendredi, 18 juin 2010

Une autre bête !

Un nouvel animal fort étrange, Le Dragon, créé par Niki de Saint-Phalle, s'installe sur le parvis de la gare de Metz…

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photos © kl loth 2010

dimanche, 25 octobre 2009

Bernar Venet

Il n'y a guère d'œuvres d'art contemporain de qualité dans l'espace public messin. Ce fut donc une bonne surprise de découvrir l'hiver dernier quelques Arcs in Disorder* de Bernar Venet à proximité du Palais du Gouverneur.

Durant l'été 2007 eut lieu une exposition de sculptures monumentales en acier de Bernar Venet dans le quartier de l'Arsenal et de la gare. L'une de ces sculptures est restée en place. S'agit-il d'une acquisition ? d'un dépôt ? Je n'en sais pas plus…

Auteur d'œuvres d'une grande force visuelle, Bernar Venet a marqué l'histoire de l'art. C'est l'un des tout premiers artistes à avoir exploré la forme "tas"** (tout le contraire des formes érigées), en 1963. C'est aussi l'un des artistes du mouvement conceptuel, exposant des diagrammes mathématiques, souhaitant de cette façon mener l'abstraction à son point ultime.

Puis la ligne des diagrammes mathématiques deviendra son sujet de prédilection, qu'il développera désormais dans l'espace et souvent en acier.

Il est vraisemblable que ce soit le rapport étroit entretenu par la Lorraine avec l'acier qui ait attiré l'attention sur cet artiste, d'où sa présence à Metz. Il n'y a rien de surprenant non plus à ce que l'on retrouve l'une de ses œuvres devant le siège d'ArcelorMittal à Luxembourg.

En 1994 eut lieu une exposition sur le Champ de Mars à Paris, où l'on pouvait voir de nombreuses Lignes indéterminées, représentatives de son intérêt pour "le hasard et la prédictibilité"***.

Une Double ligne indéterminée est exposée à la Défense (Paris).

* Je n'ai pas trouvé de renseignements précis sur cette œuvre. Titre par déduction.
** Cf. Maurice Fréchuret, Le Mou et ses formes. Essai sur quelques catégories de la sculpture du XXe siècle, Paris, énsb-a, 1993.
*** Cf. Bernar Venet, interviewé par Marek Claassen, artefacts.net, 3/1/2008

Devant le Palais du Gouverneur à Metz

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Devant le siège d'ArcelorMittal à Luxembourg :
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Sur le Champ de Mars à Paris en 1994 :
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"Double ligne indéterminée", La Défense (Paris)
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© kl loth 2009

Photo de l'œuvre à La Défense et de l'exposition au Champ de Mars
© kl loth 1994

À lire également : "L'art n'a pas de limites définies", entretien avec Bernar Venet, Le Monde, 6/08/09.

02:44 Écrit par kl loth dans art public, Metz encore | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : bernar venet, sculpture, art contemporain, acier, courbes |

samedi, 03 octobre 2009

Down By The River… (Philippe Favier)

Soon Over Babaluma ?

Dans un précédent billet, j'avais parlé de l'œuvre conçue par Philippe Favier, J'aimerais tant voir Syracuse (2007), pour un ponton situé au bord du Rhône à Lyon, dans le cadre du réaménagement des berges.
Cette œuvre consiste en d'innombrables plaques de métal gravées de noms de destinations imaginaires, littéraires… L'artiste souhaitant que les gens rajoutent d'eux-mêmes de nouveaux noms, la galerie BF15 avait proposé, dans le cadre des Journées du Patrimoine 2008, que de nouvelles plaques soient gravées à la demande.

J'avais proposé "Babaluma", en hommage au disque Soon Over Babaluma du groupe Can (1974), un disque qui créait une ambiance magique propice aux fins de nuit dans ma chambre jaune (il y a longtemps, lorsque je vivais à Metz).

J'ai récemment parcouru les 450 mètres de ce ponton… je n'ai pas trouvé Babaluma. Peut être l'ai je manqué ? Ou peut être la plaque a-t-elle été retirée par quelqu'un qui souhaitait garder un souvenir…
En tout cas, j'ai fait de nouvelles photos des plaques, et pu constater l'évolution de l'œuvre que les gens effectivement ont tendance à s'approprier, que ce soit en rajoutant de nouvelles plaques, en écrivant, en gravant dans le bois. Mais plus que des lieux imaginaires, ce sont des noms de personnes qui sont apposés pour une "postérité" plus ou moins éphémère… Faisant penser aux cadenas accrochés par les couples d'amoureux (love padlocks) sur les ponts d'un certain nombre de villes (Rome, Vilnius…)

Curieusement m'est revenue en mémoire une chanson de Neil Young, chanson dont la musique me semble maintenant inécoutable : geignarde et considérablement datée. Mais les paroles en sont frappantes :

"Down by the river
I shot my baby"

(Neil Young, Down By The River)

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Les noms de lieux…
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Le Luxembourg ???
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Peut être le mot arabe "al ard", la terre, le sol…

Et la réappropriation par les gens :
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"À cette étoile que l'on regarde
pour trouver son chemin
Qui illumine mon âme
pour sa spendeur scintillante
Et qui chaque soir
me berce par sa douceur

A toi [Émilie ?]"

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"Je voulais te dire —>"
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"MONUMENT / Tu t'appelles
Muriel et
je t'aime
"

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Des plaques ont même été retirées…
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(vu le 13/09/09)

texte et photos © kl loth 2009
œuvre de Philippe Favier



"Le ponton et ses 450 m de rampe me faisaient songer à une table d'orientation sans fin, il ne me restait plus qu'à tenter de nommer cet infini. Je suis allé "pêcher" une ribambelle de noms étranges et/ou oniriques que la littérature offrait à la géographie. Ces mots, une fois gravés sur des plaques de métal, furent fixés sur le parapet de bois. Ensuite, nous avions convié les promeneurs rêveurs à joindre leurs "mots" aux nôtres. Il y a ainsi plus de 1300 destinations inscrites sur ce lutrin de chêne. J'aimerais que de leur propre initiative, des amoureux, des promeneurs, déposent à leur tour "leurs plaques", comme on grave ses initiales sur un arbre ou sur un banc." (Ph. Favier, in Marianne Homiridis et Perrine Lacroix, L'Art contemporain dans les espaces publics. Territoire du Grand Lyon 1978 / 2008, Lyon, éd. La BF15, 2008, p. 116)

03:04 Écrit par kl loth dans art public, love | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : philippe favier, lyon, can, neil young, lieux imaginaires, appropriation, œuvre d'art, art public |

lundi, 08 décembre 2008

Superflux 2008

Loin des foules ébaubies par les illuminations spectaculaires des festivités du "8 décembre" dans les quartiers touristiques de Lyon, a lieu Superflux, organisé par la galerie Roger Tator dans le septième arrondissement. Le budget est étriqué, le milieu urbain modeste voire "decay" (à l'abandon), mais les installations lumineuses crées par les artistes sont à dimension humaine et créent souvent la surprise par leur ingéniosité, leur capcité à émouvoir malgré (ou grâce à) leur modestie.

Pour Superflux, c'est la dixième année, et les installations présentées ont été choisies parmi les meilleures des éditions précédentes.
Est-ce la dernière année ? J'espère avoir mal compris. Pour moi, Superflux, c'était l'essentiel de la Fête des Lumières, ce que j'allais toujours voir en priorité !

Voici quelques unes des installations :

Michel Jeannès, ENVERS / EN VERT
Michel Jeannès, qui apparaît souvent dans les commentaires de ce blog, est le chargé de projets artistiques du collectif La Mercerie.

"La Mercerie & Michel Jeannès rallument pour la septième annnée consécutive un « délaissé lumineux » trouvé-choisi in situ rue d’Anvers : l’enseigne du garage « Anvers Auto », présentée en vert et à l’envers.
Œuvre pérenne du festival jusqu’à démolition de l’immeuble qui la porte, cette pièce apparaît le reste de l’année comme une enseigne blanche sans mémoire.
Ranimée à chaque Superflux, elle se détermine comme marqueur d’espace et de temps et rappelle que l’envers du décor de la grandiose et médiatique fête des lumières était rituel empreint de la modestie des lumignons."

Selon le commentaire récemment publié sur ce blog par Michel Jeannès : "L'anvers c'est sur l'autre versant des choses. Le e et le a minuscule se palindromisent verticalement, à l'image du p et du b."

Pour voir l'ensemble des interventions de La Mercerie à Superflux, cf. sur leur site. Je recommande tout particulièrement Électricité Générale.

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Victor VIEILLARD et Sara DEGOUY, Superbonux

"Mais à Lyon, ville de lumières, c’est au clair de lune qu’un étrange phénomène se produit. Certaines nuits, les habitants du quartier font leur lessive dans l’effervescence, et c’est alors qu’un drôle de ballet se produit. Draps et linges lumineux, comme magiques, flottent au vent dans le flux et reflux de l’air tandis que des milliers de bulles de savons irisées s’échappent des fenêtres où ce moment du quotidien devient magique."

Cette année, c'est dans le cadre du jardin de l'Îlot d'Amaranthes (conçu par Emmanuel Louisgrand et cutlivé avec l'association Brin d'Guill) que cette installation est réactivée…

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Guillaume MEISER, Je suis un téléspectateur
« Je suis un téléspectateur » est un geste assez simple. C’est la projection (d’environ 6 x 6 m) du « signe veille », logo du petit interrupteur des machines cathodiques, sur un pan de mur de la ville.
[…] L’espace télévisuel, où l’information est martelée et répétitive, nous renvoie souvent à notre propre impuissance. Le signe veille permet d’aller voir ailleurs, de s’en écarter. Il n’est pas en opposition, ni marche ni arrêt (ni (+) ni (-), ni bien ni mal). Il définit un prochain un retour vers l’image, et tout en symbolisant une société médiatique, ouvre d’autres possibilités. Les lignes simples de cette découpe de lumière deviennent, dans le faisceau de la projection, un phare. C’est porter notre attention sur le geste vers l’image le plus ordinaire, et le plus quelconque. Là où on ne s’y attend pas, la passivité de la veille pourrait désactiver la passivité cathodique."
Le pouvoir de dire non…
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Arno PIROUD, Pipe line
les divers tronçons d'une goulotte de chantier s'illuminent un à un et constituent une cascade lumineuse !
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Gilles CONAN, Autoportrait
"autoprojection de lampe par elle-même. un projecteur de théâtre modifié est réglé de telle façon que l’intensité lumineuse produite par la lampe constitue la source qui diffuse sa propre image. autrement dit en s’inspirant de pontévia : l’ampoule projette de la lumière qui la projette se projetant elle-même... et ainsi de suite... à l’infini."
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Laura TODORAN, Light Box Cosmique
le paradoxe d'une installation lumineuse sans lumière aucune, seuls les reflets de la nuit, ou encore du flash apparaissent…
"« La light box cosmique » parle des lumières de la nuit, de l’univers et des mystères de la nature. La technique utilisée pour cette installation est totalement inattendue et lui permet d’émettre de la lumière sans nécessité aucune alimentation à une source d’énergie. Cette light box se présente comme un cube monochrome bleu aux dimensions 2 x 2 x 2 m. Lorsque la nuit tombe la reproduction de la constellation apparaît partiellement en fonction des sources de lumière environnante grâce au dessin de la voie lactée fait à la peinture réfléchissant la lumière. Cette light box prend alors un caractère immatériel et poétique, car nous semblons apercevoir des parties de l’univers en la contemplant.
Elle interagit avec les lumières de la ville et probablement d’autres installations de la fête de la lumière. Elle nous parle, en toute simplicité et de façon presque irréelle (car elle s’illumine sans aucune installation technique) des lumières du fonds des âges et du mystère de nos origines..."
À noter, la signalisation au public…
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Denis VOULET : Objets lumineux


James CLAR
(exposé à la galerie Tator)

(à complèter par l'installation de Pierre Gallais, dès que j'aurais monté la petite vidéo !)

texte et photos © kl loth 2008
(les citations en caractères verts sont extraits du dossier de presse de Superflux 10/10)


mercredi, 10 septembre 2008

Par ci, par là…

 

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Si vous empruntez à vélo les quais du Rhône récemment aménagés (cf. le billet de Frasby), à proximité de la piscine du Rhône, vous ne verrez rien de particulier.
Mais si vous longez le fleuve à pied, alors vous verrez apparaître sur la rambarde en bois la mention de bien curieuses destinations…
Il s'agit d'une œuvre de Philippe Favier : J'aimerais tant voir Syracuse (2007). (merci à F. Cini pour l'info)

Il y a même la Drutopie chère à François Cini !

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Et il y a Loin… cela me rappelle quelque chose !
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"Le ponton et ses 450 m de rampe me faisaient songer à une table d'orientation sans fin, il ne me restait plus qu'à tenter de nommer cet infini. Je suis allé "pêcher" une ribambelle de noms étranges et/ou oniriques que la littérature offrait à la géographie. Ces mots, une fois gravés sur des plaques de métal, furent fixés sur le parapet de bois. Ensuite, nous avions convié les promeneurs rêveurs à joindre leurs "mots" aux nôtres. Il y a ainsi plus de 1300 destinations inscrites sur ce lutrin de chêne. J'aimerais que de leur propre initiative, des amoureux, des promeneurs, déposent à leur tour "leurs plaques", comme on grave ses initiales sur un arbre ou sur un banc." (Ph. Favier, in Marianne Homiridis et Perrine Lacroix, L'Art contemporain dans les espaces publics. Territoire du Grand Lyon 1978 / 2008, Lyon, éd. La BF15, 2008, p. 116)

Philippe Favier a également réalisé les bassins de la place Lazare Goujon à Villeurbanne (2007).

Dimanche 21 septembre 2008, dans le cadre des Journées européennes du Patrimoine, une machine sera installée et conviera les promeneurs rêveurs à joindre leurs « mots » aux 1 300 destinations déjà inscrites sur ce lutrin de chêne. (parcours organisé par la galerie BF15)

01:42 Écrit par kl loth dans art public, de visu, promenade touristique | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : lyon, rhône, berges du rhône, fleuve, art, poésie, voyage |

lundi, 04 août 2008

Entretenir et réparer…

L'hiver dernier Daniel Buren a réussi à alerter l'opinion à propos de l'état dégradé de son œuvre réalisée dans la cour du Palais-Royal (Paris). Des promesses ont été faites par le ministère de la Culture, que l'on espère être tenues prochainement.

Cette œuvre, intitulée Les deux plateaux, date de 1986, ce qui fait 22 ans déjà. Les colonnes proprement dites ont fait l'objet d'une réalisation soignée en marbre ; mais ce seraient la circulation de l'eau, la mise en lumière, l'étanchéité qui seraient désormais hors service, faute d'entretien en temps voulu.
Je n'ai pas vu cette œuvre impressionante depuis longtemps, et n'ai donc pas constaté moi-même les dégâts, mais il semble évident que dans de telles conditions, elle ait perdu une bonne part de sa "magie".

Lyon aussi a fait appel à Daniel Buren (en tandem avec Christian Drevet architecte) pour le réaménagement de la place des Terreaux située devant l'Hôtel de Ville et le Palais des Beaux-Arts. Ce fut Déplacement - Jaillissement. D'une fontaine, les autres, achevée en 1994.

Dès le début la réalisation technique m'avait semblée bâclée, les jets d'eau mal réglés par exemple…
Mais la place était métamorphosée, n'ayant plus rien à voir avec cette étendue sombre que l'on aperçoit brièvement dans le film de Bertrand Tavernier, l'Horloger de Saint-Paul.
Désormais de nombreux cafés y ont ouvert des terrasses, la vie sociale s'y épanouit et les enfants ne résistent pas à l'attrait ludique des jets d'eau.
Enfin… ne résistaient pas ! Car de l'eau il n'y en a plus. Ça marche plus !!!
Et la place est dans un état dégradé affligeant.
(Cf. ces photos que j'ai prises il y a trois ans déjà)

Interrogé à ce sujet Buren déclare : "C'est un désastre. Quand je séjourne à Lyon, je l'évite". (Vincent Feuillet, "Daniel Buren… et que la lumière soit !", À Nous Lyon, n° 62, du 24/09 au 07/10/07)
C'est bien compréhensible.

Si l'on néglige ainsi l'œuvre de l'artiste le plus réputé du pays, et sur des emplacements à forte visibilité. Il y a fort à craindre que l'on méprise encore bien davantage le travail d'artistes moins connus.
Mais le désintérêt pour l'art et les artistes dans ce pays, (et dans un certain nombre d'autres contrées) pourrait alimenter de nombreuses déplorations.

Quant à la Ville de Lyon, elle est candidate au titre de capitale européenne de la Culture 2013…

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Et une vue prise en 2008
de l'emplacement d'une fontaine (à sec) :
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21:02 Écrit par kl loth dans art public | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : buren, christian drevet, lyon, terreaux, art, patrimoine |