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samedi, 22 août 2009

François Cini intervient à l'école maternelle Gilbert Dru (Lyon)

Pour un artiste, intervenir en classe maternelle n'est pas forcément une mince affaire : les possibilités des bambins sont encore très limitées, et la question de l'éveil artistique des enfants est déjà très balisée, typée, par de nombreuses expériences.
Ayant eu moi-même l'occasion de me frotter à cette difficile activité dans le cadre d'un projet intitulé l'Empreinte des Mots, je n'en apprécie que davantage la réussite de François Cini, invité depuis trois ans à l'école maternelle Gilbert Dru dans le 7e arrondissement lyonnais par le centre de ressources national Enfance Art et Langages - Lyon.

François Cini, plasticien, diplômé en design d'espace, est un observateur attentif de nos vies quotidiennes en milieu urbain. Par le  biais d'une radicale simplicité, de subtils décalages, il propose une redécouverte ludique et critique du monde qui nous entoure et de nos comportements : un œil neuf !

C'est cette expérience qu'il s'est attaché à transmettre aux jeunes enfants, qu'il a guidés lors de nombreuses sorties dans la ville, dans le quartier autour de l'école, dans des expositions d'art contemporain judicieusement choisies (Erwin Wurm, Repartir à zéro…). Toujours en associant l'observation à des savoirs urbains (se repérer dans la ville, se déplacer, découvrir la vie des habitants), à une appropriation active (création de peintures, prises de photos, fabrication ou modification d'objets…), à une ouverture à l'imaginaire (l'Utopie, Drutopie…), à un partage des émotions et des décisions.

Les travaux font l'objet chaque fin d'année scolaire d'une petite exposition dans l'école : une énergie communicative se dégage de propositions parfois surprenantes, que les enfants aiment à réactiver spontanément par le jeu.

Plus qu'une transmission de compétences artistiques (ce dont on n'est jamais assuré sur le long terme), François Cini a pour souhait d'aider les enfants à devenir plus tard des adultes curieux du monde qui les entoure. Son action dans les classes, son implication dans le projet d'Enfance Art et Langages, sont tout-à-fait à la hauteur de cette ambition !

Quelques images des expositions de fin d'année :

en 2006-2007

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Les enfants découvrent les panneaux de circulation…
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et les panneaux dans l'école…
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ils s'essayent à différents graphismes…
observent les textures…
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et expérimentent à la façon d'Erwin Wurm !

en 2007-2008
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L'année de la Drutopie
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où on réfléchit sur la structure des villes…
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et sur de nouveaux moyens de transport…
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en 2008-2009
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on découvre les outils utilisés dans les métiers
(ici en empreintes photographiques)
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ou en silhouettes découpées…
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réactivées…
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Dans l'atelier investi par l'artiste, des sources d'inspiration :
- une affiche "LA BEAUTÉ EST DANS LA RUE"
- et un sèche-bouteilles qui évoque les ready-made de Marcel Duchamp.
Tout un programme !

Quelques blogs de F. Cini :

DRUTOPIE - Ici et là, (petits) drutopistes debout !

L'art dans la Dru

François Cini - Espaceur

lidiotduvillageglobal (avec des collaborations)

À lire sur Daily Life : "François Cini et ses dessins habités"


"ENFANCE ART ET LANGAGES est un programme innovant né en juin 2002 de la volonté de la Ville de Lyon, en partenariat avec les ministères de l’Education nationale et de la Culture, de faire de l’éducation artistique pour la petite enfance une priorité.
[…]
Depuis six ans, dix-huit écoles maternelles se sont engagées dans ce projet aujourd’hui unique en France, en accueillant deux à trois ans de suite, durant toute l’année scolaire, un artiste en résidence au sein de l’école."
(cf. le site d'Enfance Art et Langages, où se trouvent également plusieurs documents intéressants téléchargeables en .pdf)

04:21 Écrit par kl loth dans en revenant de l'expo (de la conf. etc.) | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art, art contemporain, école, maternelle, initiation, espace, artiste |

dimanche, 09 août 2009

The Young Gods play Woodstock

J'avais déjà eu la chance de voir les Young Gods, groupe helvète, en concert au (regretté) Pezner de Villeurbanne le 9 juin 2000, une soirée foisonnant en sonorités éclectiques et colorées, où Franz Treichler dansait avec la souplesse d'un dieu de la mythologie hindoue.

Leur musique, exceptionnellement intense et inventive, immédiatement reconnaissable, se déploie entre l'énergie du punk, l'inventivité de l'industrial, l'imaginaire coloré du psychédélisme, le raffinement de l'ambient.

Ce groupe qui existe depuis près de 25 ans, fut l'un des pionniers de l'utilisation des samples au sein du rock.
Leur goût pour l'expérimentation et les remises en cause les a notamment conduits récemment à un retour aux instruments accoustiques (cf. le curieux Knock on Wood (paru en 2008 chez PIAS).

À remarquer, en 1989-91, une réinterprétation de différents morceaux de Kurt Weill : The Young Gods play Kurt Weill.

Le concert aux Nuits de Fourvière (Lyon) le 19 juillet 2009, constitue un événement : ce sera pour les Young Gods l'occasion d'interpréter un hommage au festival mythique qui eut lieu à Woodstock il y a 40 ans.

Le choix de ce film correspond à une motivation profonde des musiciens : à la fois parce que vu dans l'enfance et facteur déclenchant de l'envie de créer, que parce que témoin d'une attitude active par rapport à la situation du monde alors (la guerre du Vietnam, l'évolution des mœurs…), attitude active toujours nécessaire par rapport à la situation du monde aujourd'hui, plus violente encore (l'Irak…), suscitant la colère : "Bougeons-nous le cul !".

Le film est projeté sur grand écran au dessus de la scène. Sa durée initialement de 3 à 3 h 40 selon les versions, est ramenée à 1 h 30 avec une sélection de morceaux et de tranches de vie.

Parfois le son du film est conservé, parfois il est remixé. Les Youngs Gods, accompagnés de la chanteuse Erika Stücki, interprètent fidèlement certains morceaux, parfois les modifient, parfois substituent leurs propres créations. Et font même — surprise — surgir la musique d'un groupe qui n'était pas présent, mais incontournable : les Doors, avec The End.
Le résultat est toujours passionnant, souvent incandescent !

Et si la volonté est de faire découvrir Woodstock à de jeunes générations qui n'avaient pas encore vu le film, je peux dire, pour l'avoir vu plusieurs fois, tant au cinéma que lors de sa diffusion sur arte, que cette soirée fut pour moi très troublante dans l'entremêlement d'émotions liées à des époques et des contextes musicaux différents. Bravo !


Ce projet est né à la suite d'une commande de la Ville de Genève pour la Fête de la Musique 2005.

À voir, les photos du concert.
Et bien sûr Woodstock, film documentaire de Michael Wadleigh (1970)

À lire, l'article d'Hervé Laurent.
Ainsi que l'annonce de la tournée européenne de 2000, dans la Tribune de Genève.
Et des premières performances "play Woodstock" en Suisse (2005)

À écouter, les interviews de Franz Treichler réalisées par Hervé Laurent pour Radio Pluriel les 19/07/2009, et 28/02/2009.

samedi, 01 août 2009

Pete ! (Peter Doherty)

Pour Frasby (cf. Certains Jours)

De Peter Doherty je connaissais / vaguement / la réputation destroy, quelques morceaux inégaux des Libertines ou Babyshambles, un extrait de concert vu sur Arte où il semblait oublier le public…

La sortie ce printemps de l'album solo, Grace / Wastelands, fut donc une bonne surprise, tout empreint de délicatesse… assorti de dessins tout à fait honorables, révélant (pour les retardataires comme moi) une sensibilité hors du commun.

Ce 26 juillet fut l'occasion d'un concert aux Nuits de Fourvière à Lyon.

La première partie était assurée par les Cold War Kids, dont le rock efficace, sans fioritures, essentiel, conquit d'emblée le public.

Le concert de Peter Doherty fut totalement étonnant : seul sur scène, avec sa guitare, accompagné sur certains morceaux de deux danseuses de ballet sur pointes (!)… seul sur scène, ce qui nécessite un cran fou… à jouer de superbes mélodies, avec un charisme indéniable, la fraîcheur conservée de l'adolescence… une soirée exceptionnelle qui laisse un souvenir émerveillé…

(cf. l'article et la vidéo sur le blog des Nuits de Fourvière, avec la mémorable bataille de coussins et le baiser à la jeune fan au premier rang)

 

04:27 Écrit par kl loth dans en revenant de l'expo (de la conf. etc.) | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : peter doherty, concert, musique, nuits de fourvière |

mardi, 07 juillet 2009

Dire beaucoup ? (H. Incorporated)

Melody Haunts My Reverie, le blog d'H. Incorporated surprend d'emblée par son aspect dépouillé de tout ce qui structure et contraint fortement la quasi totalité des blogs : pas de "derniers commentaires publiés", de calendrier, de dates de publication etc. Pas de contours délimitant les blocs. Juste l'indispensable…

On y est très loin des récits des événements quotidiens, des opinions et des humeurs au fil du temps.
Il s'agit d'un travail très composé, procédant par agencements de musiques (élément central, occasion de belles découvertes), de citations et extraits de livres, d'images, clips vidéos… Le travail est à la fois sur le contenu, la forme (mises en valeur typographiques), la chronologie bousculée par les liens hypertexte.

(J'y reviendrai plus en profondeur)

J'aime quant à moi à pratiquer des arrêts sur phrase, à partir de phrases captées dans la rue, les médias, ou la littérature, dans une exploration des relations affectives.

Une phrase a tout particulièrement retenu mon attention sur Melody Haunts My Reverie :

J
ai
besoin
de
toi
(qui dans son contexte est associée à un morceau d'Alec Empire)

J'aurais pu l'utiliser telle quelle… j'ai préféré réagir à sa biffure (qui m'évoque la notion de repentir en peinture).
Le résultat fut la carte postale éditée au sein du réseau cARTed, Je n'ose pas le dire, dédiée bien sûr à H. Incorporated.

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Carte postale à laquelle le poète Hozan Kebo proposa plusieurs "échos", sous le titre "Faut oser !" (à voir ici). Échos auxquels H. Incorporated répond par une nouvelle page : "Sigur Ros : Intro"

 

Je reviendrai, je l'ai dit, promis, sur le contenu du site. Mais on peut d'ores et déjà remarquer que "dire" est une notion que Melody Haunts My Reverie développe dans toute sa complexité. Quelques exemples :

— "Don't believe a word I say" (Charlie Finke), sur la page "Penthouse : Voyeur's Blues"

— "tout / reste / à dire", sur "Sigur Ros : Intro"

— ainsi que "Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous" (Laurie Lynn Drummond, livre publié aux éditions Rivages/Noir Payot et Rivages en 2009)

— "Dis-moi des choses" (Dave Klein in James Ellroy, White jazz), "Ania & le Programmeur : Agathe"

lundi, 06 juillet 2009

J'ai rencontré Monsieur Bouton !

MonsieurBouton-2.jpgMichel Jeannès, que les fidèles de ce blog connaissent par ses fréquentes apparitions (commentaires), mène depuis une dizaine d'années un travail artistique participatif à partir du quartier de la Duchère à Lyon, sur le thème du "Plus Petit Objet Culturel Commun" (= PPOC), le bouton. Et ce au sein du collectif La Mercerie, dont il est le chargé de projets artistiques.

Ce travail a connu plusieurs étapes.
Très vite les habitants du quartier de la Duchère ont surnommé Michel Jeannès "Monsieur Bouton", personnage que celui-ci incarne de plus en plus volontiers.

Actuellement, à l'aide d'un masque "bouton" sculpté dans le bois par un duchérois, il revisite les œuvres d'art public de l'agglomération lyonnaise, suivant scrupuleusement le guide de L'Art contemporain dans les espaces publics. Territoire du Grand Lyon 1978/2008, de Marianne Homiridis et Perrine Lacroix, publié en 2008 par la BF15.

Je l'ai quant à moi rencontré aux abords de la fontaine de Geneviève Böhmer, Le Buisson-ardent, dont j'avais parlé précédemment (voir ici).

Ce travail intitulé "Suivez le guide" est actuellement en cours d'élaboration, mais les inscrits sur facebook peuvent déjà en suivre les étapes au fur et à mesure… (ici)

(À suivre, plus tard, pour un article plus complet)

01:21 Écrit par kl loth dans en revenant de l'expo (de la conf. etc.) | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : michel jeannès, la mercerie, art contemporain, art public |

jeudi, 02 juillet 2009

À suivre (par Sylvain Bravo)

Voilà une couverture toute récente de Télérama, modifiée par Sylvain Bravo, à comparer à l'original :

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Télérama 24 juin 2009
(collage avec éléments prélevés à l'intérieur du magazine)
© Sylvain Bravo (avec mes remerciements)

23:20 Écrit par kl loth dans en revenant de l'expo (de la conf. etc.) | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : sylvain bravo, télérama, détournement, art, art contemporain |

"Feed your imagination" (Patti Smith)

"The bank(s) may collapse, but not your imagination. So feed your imagination. Feed your head. (Les banques peuvent s'effondrer, mais pas votre imagination. Alors nourrissez votre imagination, votre tête)"
Tels furent les mots (que je cite de mémoire) par lesquels Patti Smith conclut une soirée émouvante en hommage au poète Allen Ginsberg, en collaboration avec le compositeur Phil Glass, qui eut lieu aux Nuits de Fourvière le 30 juin dernier.

Une belle soirée, impressionnante de talent et de simplicité conjugués. Aux notes cristallines mêlées au chant des oiseaux… à la fougue des mots habités…

La notion d'énergie y fut centrale, la transmission de l'énergie, l'usage de la parole libératrice des jougs. People have the power… une dédicace à la lutte du peuple iranien.

vendredi, 26 juin 2009

La délocalisation de Beaubourg vue par Sylvain Bravo

J'évoquais il y a peu (cf. le billet "Ça pousse") la délocalisation du Centre Pompidou à Dunkerque, annoncée par Télérama le mercredi 1er avril 1992. Cette annonce surprenante ayant eu les honneurs de la une du magazine, Michel Jeannès rappelle dans un des commentaires de ce blog, le travail de détournement facétieux et subtil qu'opère depuis dix-huit années maintenant Sylvain Bravo.
L'artiste, en effet, détourne semaine après semaine les couvertures de ce magazine, vénérable institution culturelle. Il opère selon un rituel précis, qui prend en compte le délai de réflexion, le temps de réalisation "fait-main" (toujours à partir d'un prélèvement dans les pages intérieures, pubs comprises), puis l'envoi à la rédaction d'une photocopie du résultat.
La une du 1er avril 1992 a elle aussi été remaniée. En voici une photo :

Sylvain_Bravo-1er_avril_1992.jpg
détournement © Sylvain Bravo
cliquer sur l'image pour la voir en grand format

Télérama rendit hommage à Sylvain Bravo lors de la publication de son numéro 3000 : Virginia Felix, "Le voleur de unes", Télérama n° 3000, 4 juillet 2007.
Lequel article peut être consulté sur le site de La Mercerie ainsi que le texte de Michel Jeannès, "À propos d’une série de dessins par Sylvain Bravo (des riches heurs de Gulliver à Lilliput)", qui fait partie des Notes pour une sémiologie de l'œuvre monogramme.

mardi, 09 juin 2009

Art à la gare de Metz !

Pour Noëlly, qui était ce jour-là l'ange gardien de l'Enfer

Metz a longtemps été un quasi désert pour la culture actuelle. Bien sûr il y avait les remarquables Rencontres internationales de musique contemporaines (j'y ai vu et entendu John Cage, Stockhausen…) ainsi que de bons concerts de rock et de jazz, mais on ne pouvait y voir que très peu d'art contemporain.
En ce qui me concerne, j'eus la chance de voir dans mon adolescence des œuvres vraiment novatrices lors d'une visite au Stedelijk Museum d'Amsterdam (Bruce Nauman, Kienholz, Rauschenberg etc.)
Puis dès que possible j'ai préféré m'installer au loin, dans une ville beaucoup plus grande (pas assez grande hélas).

Désormais à Metz, une annexe du Centre Georges Pompidou est en construction. (cf. la webcam qui filme les travaux)

Est-ce que cela va faire de Metz une ville accueillante pour les artistes qui pourraient y vivre ? Est-ce que cela va enfin créer des débouchés ?
Je crains que non, ayant l'expérience du rapport entre les institutions et les artistes en Rhône-Alpes.
À Metz il s'agit très clairement d'un projet top-bottom (du haut vers le bas), destiné à fournir de nouveaux mètres carrés d'accrochage aux collections du Centre Pompidou, et à en amortir davantage les expositions (gros sous…).

Néanmoins, allant prendre le train du retour en gare de Metz, ce fut une bonne surprise de trouver ouverte la porte de l'ancien buffet de la gare, et d'y découvrir une œuvre spectaculaire de Jean Tinguely (1925-1991) : L'Enfer, un petit début (1984) ; exposée dans le cadre des expositions Constellation en préfiguration de l'ouverture du centre.

J'ai déjà eu l'occasion de voir cette œuvre à plusieurs reprises à Beaubourg (et même à Lyon). Mais ici, elle entre en résonance avec un environnement très fort, celui de la grande salle du buffet de la gare, aujourd'hui dite "salle de La Chope" ; ainsi qu'avec l'univers machinique des chemins de fer.

Les quelques photos que j'ai prises sont loin d'être excellentes, mais elles donnent une idée de l'interaction avec le lieu d'exposition.
À noter que l'œuvre s'anime avec force grincements tous les quarts d'heure.

Les réalisations de Jean Tinguely, qui a connu un grand succès dès les années 50, 60, s'avèrent de plus en plus pertinentes au regard de l'évolution du monde contemporain. Les thématiques principales en sont le mouvement, la machine, le recyclage des matériaux, l'humour, le fun, l'absurdité, la vie, la mort, l'autodestruction… L'Enfer, un petit début (1984) perpétue de façon renouvelée et surprenante la tradition des vanités.

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Une autre bonne surprise est de pouvoir revoir la grande photographie de Patrick Tosani, totalement intégrée à l'espace de la salle, 15 h 46, qui a fait l'objet d'une commande publique en 1988.

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(à voir, ainsi que de nombreuses autres expositions Constellation en différents lieux de la ville et de la région messine, jusqu'au 4 octobre 2009)

mardi, 05 mai 2009

(Hozan Kebo) Roger Lahu à Lyon prochainement !

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(autoportrait colibrisé de Roger Lahu)

La Scène Poétique
cycle de poésie parlée

mercredi 13 mai 2009
18h30

à la Bibliothèque Municipale de la Part-Dieu, Lyon
entrée libre

Jean-Pascal Dubost est "poète de poèmes qui passent par le compostage d’éléments disparates, géographistoriques, de langue et de bio, par le contournement, le détournement, la complexification du simple, le pillage, le palimpseste, l’admiration, la vitesse d’exécution et de lecture, la fusion, le labourage, l’arpentage de paysage, une intensification de la syntaxe de vie, un trajet de « je » à méziguos un tantinet tordu (à moins d’une efficience du contraire), et tout le toutim qui donne du bloc ; et autrement, par ailleurs et pas le moindre, critique littéraire, paresseux activiste et président de la Maison de la Poésie de Nantes."

Dernières publications :

Terreferme, L’Idée Bleue, 2009
Vers à vif, Obsidiane, 2007
Fatrassier, Tarabuste, 2007
Nerfs, La Dragonne, 2006
Dame, éd. 1:1, 2005


Roger Lahu (also known as Hozan Kebo) pense très sincèrement qu’il est un faussaire et qu’il finira par se faire démasquer. Il estime en effet ne pas savoir du tout ce que c’est que la poésie, ni comment on écrit un poème et il n’a toujours pas compris comment son nom a pu se retrouver sur des couvertures de quelques livres édités comme ouvrages de poésie. D’ailleurs il est à remarquer que dans son premier livre « Au plus prés » publié au Dé Bleu en 1998 il prenait bien soin de mettre le mot « poème » dans le titre de tous ses textes, comme pour bien signaler qu’il appelait les dits textes « poèmes »  faute de savoir ce qu’ils étaient au juste. Depuis il a continué d’écrire  pour essayer de trouver des réponses à ces questions « mais que diantre donc est-ce, un poème » ou « qu’est-ce que cette fuckin poésie dont on nous rebat les oreilles depuis des siècles ? ». Il n’a pas trouvé de réponses. Ça l’embête un peu mais pas trop quand même. Cependant, souvent, il se dit qu’il aurait mieux valu qu’il apprenne à jouer du saxo alto ou de la guitare électrique. Mais c’est trop tard. Il ne peut que se démerder avec ces pauvres instruments sans vent et sans électricité : les mots. Il comprend parfaitement la lassitude exprimée jadis par Dalida : « encore des mots toujours des mots les mêmes mots ».

Dernières publications :

Hozan Kebo’s last show, editions Mi(ni)crobes, 2009
Poème cambouis, Atelier de Villemorge, 2008
Des pas dans la neige (sans neige), éditions Potentille, 2008
It does’nt stop, éditions Wigwam, 2007
Le décor de l’envers – carnet d’aventures d’La Théorie d’La Poésie, éditions Carnets du Dessert de Lune, 2006
Les Anguilles, éditions L’Idée Bleue, 2005

Roger Lahu co-anime avec Yves Artufel et Jean-Christophe Belleveaux la revue "Liqueur 44". Il intervient régulièrement sur le site www.lieux-dits.eu et tient un vrai/faux carnet « d'écrivain-à-spirale » sur http://noniouze.blogspot.com/.

(texte de l'invitation)

News Michel Jeannès

MJ-image.jpgRELECTURES VII
JEUDI 14 MAI
INVENTER LE QUOTIDIEN


18H00 DEBAT / LECTURES / PROJECTIONS
ENCORE N°1
Avec Michel Jeannès, Patrick Fontana, Till Roeskens (liste en cours)

Michel Jeannès, auteur et plasticien, a développé depuis 1998 un ambitieux projet artistique et citoyen avec les habitants du quartier de la Duchère à Lyon à partir du bouton - plus petit objet culturel commun - considéré ici dans sa fonction de médiateur et de métaphore du lien social. Il proposera un témoignage de cette aventure, où il expérimente différents dispositifs participatifs pour faire émerger un espace de collaboration avec les habitants, et expose le déplacement de la notion d’auteur qui en est la conséquence.

À partir des témoignages d’autres artistes invités, un échange s’engagera avec le public autour des différents enjeux, modes opératoires et difficultés d’une écriture artistique travaillée par le principe de participation et d’implication dans un tissu social de proximité. Comment s’écrivent alors les œuvres, quel sens ont-elles dans le contexte de leur production pour les personnes qu’elles ont impliquées et comment se déplacent-elles ensuite vers les espaces spécifiques de la diffusion de l’art ?

Ponctuée de lectures, d’écoutes et de projections, cette soirée sera la première de la série Encore  ! consacrée aux nouveaux territoires de l’action culturelle, aux processus participatifs et à leur relation avec les pratiques contemporaines de l’art.

À l'Espace Khiasma, 15 rue Chassagnolle 93260 Les Lilas
M° Porte ou Mairie des Lilas
Informations / réservations : 01 43 60 69 72

(extrait de l'invitation)

01:26 Écrit par kl loth dans en revenant de l'expo (de la conf. etc.) | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : michel jeannès, la mercerie, khiasma |

samedi, 25 avril 2009

Morceaux de conversation (Godard / Fleischer)

Le CNP - Odéon (Lyon) programma ce vendredi 24 avril une séance unique des Morceaux de conversation avec Jean-Luc Godard d'Alain Fleischer.
Malgré les fortes réticences de Fleischer vis-à-vis de Godard, malgré qu'il le désavantage souvent… ce documentaire est totalement passionnant, et extrêmement dense. Beaucoup de questions essentielles y sont abordées, et l'on découvre en profondeur les questionnements de JL Godard.
Il me semble nécessaire de pouvoir se procurer ce film en DVD, une seule vision étant bien trop fugace pour mémoriser tant d'apports.
Ces deux heures m'ont apporté beaucoup plus que la visite des nombreuses expositions d'art contemporain que j'ai vues ces dernières années. Bien  sûr Godard est une source d'inspiration importante pour mon travail.
Et  le cinéaste, lorsqu'il commente des travaux d'étudiants exposés à l'école du Fresnoy - des "installations filmiques" plus précisément -, donne des pistes pour comprendre pourquoi beaucoup d'installations d'art contemporain vues ces dernières années, ont tendance à la sclérose.

Essentiel !

15:55 Écrit par kl loth dans en revenant de l'expo (de la conf. etc.) | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma, art, godard, fleischer |

lundi, 23 mars 2009

Michel Jeannès au Creux de l'Enfer

Dans le cadre d'une exposition au Creux de l'Enfer à Thiers (du 26 novembre 1998 au 14 février 1999), Michel Jeannès a édité une série de ballons roses avec la mention "LADY DI SÉLAVY".

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Nice boobs, n'ezz-ce pas ? (façon Betty Boobs nous écrit Michel)

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Il n'est guère besoin de présenter Lady Di(ana). Quant à Rrose Sélavy, bien connue des amateurs d'art contemporain, il s'agit d'un avatar de l'incontournable Marcel Duchamp.

(merci à MJ pour ces documents, encore inédits, y compris sur le site de La Mercerie)

jeudi, 18 décembre 2008

Les Plages d'Agnès (Agnès Varda)

CHEF-D'ŒUVRE !

23:52 Écrit par kl loth dans en revenant de l'expo (de la conf. etc.) | Lien permanent | Commentaires (29) | Tags : cinéma, chef-d'oeuvre, agnes varda, film, les plages d'agnès |

lundi, 08 décembre 2008

Superflux 2008

Loin des foules ébaubies par les illuminations spectaculaires des festivités du "8 décembre" dans les quartiers touristiques de Lyon, a lieu Superflux, organisé par la galerie Roger Tator dans le septième arrondissement. Le budget est étriqué, le milieu urbain modeste voire "decay" (à l'abandon), mais les installations lumineuses crées par les artistes sont à dimension humaine et créent souvent la surprise par leur ingéniosité, leur capcité à émouvoir malgré (ou grâce à) leur modestie.

Pour Superflux, c'est la dixième année, et les installations présentées ont été choisies parmi les meilleures des éditions précédentes.
Est-ce la dernière année ? J'espère avoir mal compris. Pour moi, Superflux, c'était l'essentiel de la Fête des Lumières, ce que j'allais toujours voir en priorité !

Voici quelques unes des installations :

Michel Jeannès, ENVERS / EN VERT
Michel Jeannès, qui apparaît souvent dans les commentaires de ce blog, est le chargé de projets artistiques du collectif La Mercerie.

"La Mercerie & Michel Jeannès rallument pour la septième annnée consécutive un « délaissé lumineux » trouvé-choisi in situ rue d’Anvers : l’enseigne du garage « Anvers Auto », présentée en vert et à l’envers.
Œuvre pérenne du festival jusqu’à démolition de l’immeuble qui la porte, cette pièce apparaît le reste de l’année comme une enseigne blanche sans mémoire.
Ranimée à chaque Superflux, elle se détermine comme marqueur d’espace et de temps et rappelle que l’envers du décor de la grandiose et médiatique fête des lumières était rituel empreint de la modestie des lumignons."

Selon le commentaire récemment publié sur ce blog par Michel Jeannès : "L'anvers c'est sur l'autre versant des choses. Le e et le a minuscule se palindromisent verticalement, à l'image du p et du b."

Pour voir l'ensemble des interventions de La Mercerie à Superflux, cf. sur leur site. Je recommande tout particulièrement Électricité Générale.

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Victor VIEILLARD et Sara DEGOUY, Superbonux

"Mais à Lyon, ville de lumières, c’est au clair de lune qu’un étrange phénomène se produit. Certaines nuits, les habitants du quartier font leur lessive dans l’effervescence, et c’est alors qu’un drôle de ballet se produit. Draps et linges lumineux, comme magiques, flottent au vent dans le flux et reflux de l’air tandis que des milliers de bulles de savons irisées s’échappent des fenêtres où ce moment du quotidien devient magique."

Cette année, c'est dans le cadre du jardin de l'Îlot d'Amaranthes (conçu par Emmanuel Louisgrand et cutlivé avec l'association Brin d'Guill) que cette installation est réactivée…

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Guillaume MEISER, Je suis un téléspectateur
« Je suis un téléspectateur » est un geste assez simple. C’est la projection (d’environ 6 x 6 m) du « signe veille », logo du petit interrupteur des machines cathodiques, sur un pan de mur de la ville.
[…] L’espace télévisuel, où l’information est martelée et répétitive, nous renvoie souvent à notre propre impuissance. Le signe veille permet d’aller voir ailleurs, de s’en écarter. Il n’est pas en opposition, ni marche ni arrêt (ni (+) ni (-), ni bien ni mal). Il définit un prochain un retour vers l’image, et tout en symbolisant une société médiatique, ouvre d’autres possibilités. Les lignes simples de cette découpe de lumière deviennent, dans le faisceau de la projection, un phare. C’est porter notre attention sur le geste vers l’image le plus ordinaire, et le plus quelconque. Là où on ne s’y attend pas, la passivité de la veille pourrait désactiver la passivité cathodique."
Le pouvoir de dire non…
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Arno PIROUD, Pipe line
les divers tronçons d'une goulotte de chantier s'illuminent un à un et constituent une cascade lumineuse !
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Gilles CONAN, Autoportrait
"autoprojection de lampe par elle-même. un projecteur de théâtre modifié est réglé de telle façon que l’intensité lumineuse produite par la lampe constitue la source qui diffuse sa propre image. autrement dit en s’inspirant de pontévia : l’ampoule projette de la lumière qui la projette se projetant elle-même... et ainsi de suite... à l’infini."
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Laura TODORAN, Light Box Cosmique
le paradoxe d'une installation lumineuse sans lumière aucune, seuls les reflets de la nuit, ou encore du flash apparaissent…
"« La light box cosmique » parle des lumières de la nuit, de l’univers et des mystères de la nature. La technique utilisée pour cette installation est totalement inattendue et lui permet d’émettre de la lumière sans nécessité aucune alimentation à une source d’énergie. Cette light box se présente comme un cube monochrome bleu aux dimensions 2 x 2 x 2 m. Lorsque la nuit tombe la reproduction de la constellation apparaît partiellement en fonction des sources de lumière environnante grâce au dessin de la voie lactée fait à la peinture réfléchissant la lumière. Cette light box prend alors un caractère immatériel et poétique, car nous semblons apercevoir des parties de l’univers en la contemplant.
Elle interagit avec les lumières de la ville et probablement d’autres installations de la fête de la lumière. Elle nous parle, en toute simplicité et de façon presque irréelle (car elle s’illumine sans aucune installation technique) des lumières du fonds des âges et du mystère de nos origines..."
À noter, la signalisation au public…
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Denis VOULET : Objets lumineux


James CLAR
(exposé à la galerie Tator)

(à complèter par l'installation de Pierre Gallais, dès que j'aurais monté la petite vidéo !)

texte et photos © kl loth 2008
(les citations en caractères verts sont extraits du dossier de presse de Superflux 10/10)


mercredi, 05 novembre 2008

"Fabricateurs d'espaces" (Institut d'art contemporain)

Lorsque l'on arrive dans la rue du Docteur Dolard pour se rendre à l'exposition "Fabricateurs d'espaces", force est de constater que la silhouette famillière de l'Institut d'art contemporain a disparu, masquée derrière une énorme palissade (à ce jour exempte de tout graffiti). Il s'agit en fait non d'un chantier, mais de la première installation de l'exposition : Demolirer Polka de Hans Schabus (2006), où les hauteurs des planches de bois évoquent les notes de musique de l'œuvre du même nom de Johann Strauss.

Le ton de l'exposition est donné d'emblée : économie formelle, grande échelle, impact physique sur le spectateur, radicalité.

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Plutôt que de décrire l'ensemble des œuvres, je parlerai de celles qui me semblent les plus frappantes.

Guillaume Leblon, a récupéré les ailes d'un moulin qu'il a déployées en travers de deux salles du l'institut, par l'ouverture qui les fait communiquer.
Basculement, précarité, fragilité d'une structure sous laquelle il faut se faufiler (Four Ladders, 2008).

L'œuvre de Vincent Lamouroux, AR. 07 (2008) est installée dans la salle la plus basse de l'institut, qu'il faut atteindre par quelques marches à descendre. Là, d'énormes cubes sont agglutinés, emboîtés. Toute la salle — cubes y compris — baigne dans un blanc un peu rosé, extrêmement poudré et lumineux, qui donne l'impression de se mouvoir dans un espace cotonneux, où le sol semble devenir mou et les repères spatiaux basculer.

Quand on arrive dans la salle de Jeppe Hein, il n'y a a priori rien à voir, mais un œil observateur peut se rendre compte que les lieux ne ressemblent pas au plan fourni pour la visite. Alors ?
En fait le mur du fond se déplace imperceptiblement grâce à un mécanisme invisible et la salle change perpétuellement de configuration, chaque déplacement du mur durant trois heures environ.
Changing Space (2003) est donc une interprétation radicale du White Cube (conception de l'espace d'exposition qui serait "parfait"). L'œuvre, dépouillée à l'extrême, s'avère, si l'on accepte d'en jouer le jeu, marquer puissamment l'imaginaire.

Quant à l'autre œuvre de Jeppe Hein, la perception en est radicalement différente : un  banc moelleux face à un grand miroir semble inviter le spectateur à un peu de repos…
Pouf !
Un épais nuage de fumée apparaît sitôt assis, qui fait disparaître le Narcisse occasionnel ! (Smoking Bench, 2003)

Ultime facétie d'une exposition en apparence austère, mais jamais ennuyeuse ni insignifiante.


(Fabricateurs d'espaces, Institut d'art contemporain de Villeurbanne, jusqu'au 4 janvier 2009. Renseignements ici)

samedi, 20 septembre 2008

Architectures en pointe (Rémy Mathieu)

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Ces bâtiments ici photographiés par mes soins, tels que perçus au quotidien, et d'autres encore sis dans un périmètre d'un kilomètre autour du quartier des Charpennes entre Lyon et villeurbanne… apparaissent au contraire magnifiés par le regard de Rémy Mathieu, dans le cadre de son exposition Architectures en pointe, à la galerie Mathieu de Lyon.

Photographiés en contre-plongée, les bâtiments saisis par l'angle pointent leur cime sur un ciel dépourvu de nuages. Les voitures en stationnement, les panneaux de signalisation, les fils électriques et les poubelles restés hors-champ, ces bâtiments sont révélés dans leur pureté, leur richesse architecturale.
Un faux noir et blanc approfondi de sépia et nuancé d'un rose subtil permet un riche dégradé de gris doux, mettant en valeur les textures minérales, les reflets du verre.

La démesure de ces constructions au dessein novateur est apprivoisée.
Lignes pures, rythmes et vibrations… La ville contemporaine ici arrachée à la disparité, au chaos, révèle son audace formelle et sa beauté.

(Architectures en pointe, photographies de Rémy Mathieu, galerie Mathieu, 48 rue Burdeau 69001 Lyon, 04 78 39 72 19, du 06/09 au 31/10 2008)

samedi, 31 mai 2008

Ars Longa Vita Brevis (Aeneas Wilder)

À la galerie BF15 à Lyon, une fin d'exposition époustouflante pour les œuvres de l'artiste écossais Aeneas Wilder, qui les démonte en un seul geste ! (31/05/08)
 

Tout de suite les enfants présents s'en donnent à cœur joie et essayent à leur tour de créer des sculptures !
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Plus d'infos sur l'exposition

jeudi, 24 avril 2008

Les amants réguliers (Ph. Garrel)

Vu enfin cette nuit Les Amants réguliers de Philippe Garrel, film d'une immense beauté.
L'évocation de mai 68 y est stylisée et j'ai pu découvrir un aspect des "événements" que je ne connaissais pas (parce que non documentée ?) : les nuits des barricades, avec des moments de silence et d'attente avant l'assaut des forces de l'« ordre »…

23:42 Écrit par kl loth dans en revenant de l'expo (de la conf. etc.) | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe garrel, 68, mai 68, 1968, cinéma |

lundi, 03 mars 2008

Marianne mise à nu (La Mercerie)

Il y a une dizaine d'années, Michel Jeannès, artiste intervenant sur le quartier de la Duchère se trouva donc face aux imposantes barres d'immeubles de ce quartier lyonnais. Paradoxalement, c'est un tout petit objet bien rond qui l'inspira et fut le début d'une longue aventure avec les habitants, relatée dans son livre Zone d'intention poétique, paru en 2005 aux éditions La Lettre volée (Bruxelles).
 
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Désormais œuvrant au sein du collectif "La Mercerie" dont il est le chargé de projets artistiques, Michel Jeannès interroge maintenant à l'aide du bouton le drapeau français, qu'une actualité récente (l'élection présidentielle) a fortement agité.
Dans cette exposition montrée à la MJC de la Duchère, le drapeau, fendu dans le blanc symbole de la royauté, est boutonné de haut en bas, puis déboutonné bouton par bouton en huit "stations" d'un décolleté coquin.
 
Il me semble pertinent de citer in extenso le texte de présentation rédigé par La Mercerie pour l'invitation :
"Depuis dix ans, l'artiste Michel Jeannès — affectueusement surnommé "Monsieur Bouton" par les Duchérois — développe avec le collectif La Mercerie une "Zone d'Intention Poétique" autour de cet objet modeste et familier qu'est le bouton, objet de lien puisqu'il rapproche, ouvre ou ferme les pans du vêtement.
Avec Marianne mise à nu — titre qui fait référence à La Mariée mise à nu par ses célibataires, même de Marcel Duchamp (œuvre construite entre 1911 et 1934) — l'artiste revisite la peinture d'histoire et inscrit son objet de prédilection à côté de Le 28 Juillet : La Liberté guidant le peuple peint en 1830 par Delacroix en hommage aux Trois glorieuses.
La série présente le drapeau français, fendu par le milieu et équipé d'une ligne de boutons de nacre. Le singulier et l'intime de la chemise, habitat de l'individu, croisent le symbole collectif. L'ensemble de huit drapeaux fonctionne comme une séance cinématographique : un bouton se déboutonne à chaque station du regardeur, laissant pour finir "Marianne" — figure érotisée de la République ou horizon du spectateur — totalement "à nu", le regard se confrontant alors au mur vide.
Un seul bouton manque au peuple et il perd sa tenue.
Les pièces ont été réalisées sur le quartier de la Duchère par l'atelier Fil en forme et l'exposition présentée à la galerie Satellite (Paris) entre les deux tours des élections présidentielles. Avec cette exposition in tempo — sous le signe de l'art en campagne et des prochaines municipales — à la MJC de la Duchère, les boutonnières font trace et débat dans l'histoire locale."
 
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Sur chaque drapeau les boutons sont au nombre de sept comme les jours de la semaine. Il me revient alors à l'esprit cette ritournelle : Lundi matin, l'empereur, sa femme et le p'tit prince, sont venus chez moi pour me serrer la pince. Comme j'étais parti, le p'tit prince a dit, puisque c'est ainsi nous reviendrons mardi. Mardi matin