lundi, 07 juin 2010
Centre Pompidou-Metz (2)
00:54 Écrit par kl loth dans en revenant de l'expo (de la conf. etc.), Metz encore, promenade touristique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art, musée, centre pompidou metz, metz, architecture, shigeru ban |
mardi, 25 mai 2010
e / i (Marie-Laure Bernadac et Bernard Marcadé)
"Parce que si l'art est un jeu, jouer c'est aussi jouir !"
(Marie-Laure Bernadac et Bernard Marcadé, Fémininmasculin : le sexe de l'art, Paris Éditions du Centre Pompidou, 1995 ; cité in Programme du 49 Nord 6 Est Frac Lorraine, Mai-Août 2010, p. 3)
09:28 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : jeu, jouissance, art |
jeudi, 20 mai 2010
Are you human ? (Aram Bartholl)
Aram Bartholl, artiste, a réalisé un travail intéressant sur les "captcha" ("capture" ?), les codes images de lettres et chiffres mélés destinés à prouver que c'est bien un humain qui écrit, et non un robot (!)…
(d'après Alexandre Hervau, "Êtes-vous humain", liberation.fr, 20/05/10)
13:40 Écrit par kl loth dans en revenant de l'expo (de la conf. etc.), rôle et place de l'art, street art | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : art, art contemporain, web, code, aram bartholl |
mardi, 18 mai 2010
Devinette
Qui est l'auteur de ce graff réalisé sur le mur de Berlin en 1983 ?
Non pas "GESTAPO", mais la silhouette en stencil (pochoir) ?
16:11 Écrit par kl loth dans street art | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : art, mur de berlin, berlin, graff, graffiti, street art, streetart, stencil, pochoir, silhouette |
dimanche, 09 mai 2010
Le "book" de kl loth
Je m'applique ces dernières semaines à me constituer ce qu'on appelle un "book" d'artiste, ou plutôt un nouveau book, car j'en avais déjà réalisé par le passé. En complément des informations et documents déjà publiés sur le site d'archives kl-loth.com, dont le but est de montrer de façon exhaustive mon travail artistique, le book, lui, vise à donner un aperçu plus "synthétique" de ma pratique.
Voici donc le texte d'introduction, tentative de synthèse de mes préoccupations de ces dernières années.
KL LOTH mène actuellement une pratique hybride associant écriture, photographie et le support internet.
Ses thèmes de prédilection sont l’affectif, essentiellement la relation amoureuse, ainsi que le rapport au quotidien.
S’intéressant au vécu de chacun, à la circulation des émotions, l’artiste collecte des phrases, des images issues de la rue, des lectures ou des médias. Puis sélectionne, agence, rédige et met en forme, opérant souvent un “arrêt sur phrase”.
Un « arrêt sur phrase » qui incite à prendre le temps de s'interroger sur des phrases en apparence banales, dont la richesse sémantique, l'ambiguïté voire l'ambivalence, sont peu à peu révélées… ouvertes à la projection par chacun de son histoire personnelle.
Une volonté de maintenir la présence du vécu affectif (vie privée, intime) malgré un contexte actuel qui prône la vie en « solo » et où de plus en plus de personnes subissent une situation de précarité affective, et n'ont plus pour seule définition identitaire que leur statut par rapport au marché du travail et leur éventuelle capacité à consommer.*
Une approche de la relation inter-individuelle, en intervenant par petites touches sur différents aspects du vécu affectif, en mettant en tension différentes émotions : intensité, bonheur, excitation, doute, désespoir… un questionnement des dialogues, des interactions, jeux de séduction et de pouvoir (manipulation ?)… tout en revisitant les clichés amoureux (St Valentin…).
Les phrases choisies sont mises en scène et en subjectivité par l'usage de la couleur, et souvent confrontées à des photographies qui en précisent ou en perturbent le sens.
Le site intimate-words.net est à ce jour la destination principale de ces travaux, complété de documents préparatoires et de pistes de réflexion.
Une série de cartes postales est éditée au sein du réseau d'artistes cARTed, constituant en quelque sorte des outils relationnels que chacun peut se réapproprier.
En parallèle KL LOTH tient un blog consacré à la vie quotidienne : Daily Life.**
Simultanément KL LOTH tient un blog consacré à son expérience de la vie quotidienne : Daily Life.
Tout à la fois un carnet de notes d'artiste et un projet spécifique, Daily Life consigne grands et micro-événements du quotidien, observations de la vie en milieu urbain, citations, récensions, réflexions sur l'art, ou plus généralement les comportements humains…
C'est aussi un terrain d'expérimentation, un exercice de la spontanéité, ouvert tant aux aléas qu'à l'interactivité avec des lecteurs ou collègues artistes et écrivains, qui constituent autant de sources d'inspiration.
(Plus d'informations sur kl-loth.com, site d'archives, work in progress, qui regroupe l'ensemble des travaux artistiques et littéraires, présents et passés, souvent commentés, documentés et contextualisés)
* Ce paragraphe bien que cohérent dans ce texte est néanmoins hors-sujet par rapport à la fonction du book.
** Phrase modifiée.
01:51 Écrit par kl loth dans kl loth à l'œuvre | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : book, art, art contemporain, communication |
mercredi, 14 avril 2010
Un nouveau coup de gueule de Monsieur Bouton
00:54 Écrit par kl loth dans rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : art, ville, urbain, espace public |
lundi, 12 avril 2010
Mise à jour sur kl-loth.com !
La mise à jour de mes archives sur kl-loth.com se poursuit petit-à-petit ! (gros boulot)
C'est au tour de mon exposition à la Mapra (Maison des Arts Plastiques Rhône-Alpes) d'être mise en ligne.
Bon… c'était en 1998 et c'est loin maintenant, et loin de mes préoccupations actuelles.
Voici les fichiers :
— l'affiche de l'exposition et le texte de présentation de 1998
— l'accrochage de l'exposition et le commentaire de 2010
— Les Coups de bâton de Saturne (installation, 1998)
— In Situ Palais Saint-Pierre (installation, 1998)
— les documents préparatoires
01:30 Écrit par kl loth dans kl loth à l'œuvre | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : kl loth, art contemporain, archive, art, exposition, mapra, installation, dessin |
lundi, 15 mars 2010
Ra-vages dyslexiques (dépistés par Hozan Kebo)
00:52 Écrit par kl loth dans ping-pong | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : immatriculation, art, rat, hozan kebo |
jeudi, 11 mars 2010
ART
Je vois de l'art partout !
23:43 Écrit par kl loth dans de visu | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art, ville, urbain |
dimanche, 07 mars 2010
Dinde froide (résidence d'artistes à Berlin)
Parmi les nombreuses informations concernant l'actualité artistique que je reçois chaque jour, un mail intitulé Cold Turkey - An Invitation a attiré mon attention. En effet, Cold Turkey (dinde froide) est le terme de slang désignant l'arrêt brutal de drogues ou d'alcool*.
Dans le monde de la culture, il est de plus en plus courant d'inviter des artistes, écrivains etc. à résider quelque temps dans un lieu précis, afin à la fois de permettre à ceux-ci de bénéficier de l'intérêt éventuel de ce lieu, et souvent de meilleures conditions de vie, et au lieu concerné de profiter d'une plus-value créative.
Selon le lieu, les sources de financement, de très nombreuses configurations de résidence sont possibles : durée de la résidence, hébergement, atelier, matériel et matériaux, prise en charge de la production d'œuvres, présence de collègues, thème de travail éventuellement imposé, possibilité d'exposer à l'issue de la résidence… En contrepartie le plus souvent de la réalisation d'un travail effectif, et souvent d'un travail de médiation vis-à-vis de publics plus ou moins ciblés, plus ou moins en difficulté. (les conditions de la résidence peuvent être peu idylliques).
Le projet Cold Turkey se déroulera à Berlin à l'Hotel Marienbad, sous l'égide du KW Institute for Contemporary Arts, et s'adresse aux artistes, critiques, organisateurs d'exposition et autres professionnels de l'art. Il s'agit ni plus ni moins que d'une cure de désintoxication en toute confidentialité et anonymat, encadrée par du personnel médical hospitalier. Pas d'exposition, pas de promotion, bien évidemment.
Ce projet est l'œuvre de deux curateurs, Benjamin Blanke et Claudia Kapp, eux-mêmes également artistes. Je n'ai pas trouvé davantage d'information, car tout cela reste très énigmatique. Il y a probablement un jeu avec le double sens du terme residency, comme c'est le cas en français avec le mot "stage", pudiquement utilisé pour justifier des absences au travail pour cause de cure de désintoxication.
(residency = a period of specialized medical training in a hospital; the position of a resident, selon Dictionary, application Apple installée sur mon ordinateur)
Au delà de ce jeu de mot, je suppose que le projet est susceptible d'être intéressant pour les personnes concernées, en ce qu'il permettra des échanges autour de problèmes spécifiques à la pratique artistique, dans son lien avec la toxicomanie, notamment lors des séances de groupes de parole.
* Dans le cas de l'alcool, une surveillance et un traitement médicaux s'imposent, car l'arrêt brutal de cette substance comporte un risque de décès.
COLD TURKEY – AN INVITATION (Call for Applications)
From April 1st to 30th, 2010 a drug detox residency will be offered.
Artists, curators, critics and all those professionally related to the arts are invited to apply.
The Hotel Marienbad suite offers a confidential retreat secluded from the public eye.
Your drug detox will take place under therapeutic guidance and medical care.
Privacy and anonymity will be respected throughout the entire process.
Medical and therapeutic care provided by Gemeinschaftskrankenhaus Havelhöhe, Berlin.
Please contact us prior to March 28th, 2010 at contact@hotelmarienbad.com
All correspondence will remain confidential.
A project by Benjamin Blanke & Claudia Kapp
KW Institute for Contemporary Art
Hotel Marienbad
Auguststr. 69
D-10117 Berlin
http://www.hotelmarienbad.com
http://www.kw-berlin.de
14:32 Écrit par kl loth dans rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : drogue, désintoxication, art, projet artistique, berlin, cold turkey, hotel marienbad, kw institute for contemporary art, artistes en résidence |
jeudi, 04 mars 2010
Michel Jeannès aux CHANTIERS DE LA CULTURE EN RHÔNE-ALPES
"Europe Ecologie lance "les chantiers de la culture en Rhône-Alpes" le 6 mars à Lyon
à partir de 14h00 au Ninkasi, 267 rue Marcel Mérieux, Lyon 7, métro stade de Gerland
Construisons ensemble une autre dynamique culturelle ! La liste Europe Ecologie vous invite à participer à la refondation d’une politique artistique et culturelle régionale plus solidaire autour de valeurs partagées : démocratie, création, diversité, citoyenneté, coopération et développement durable.
[…]
14h30 - 3 chantiers pour la co-construction d’une politique culturelle (orientations, mise en oeuvre, expertise et évaluation) pour de nouveaux enjeux qui répondent aux défis contemporains.
Chantier 1 : Création et permanence artistique, diversité et droits culturels. Animation : Catherine Herbertz, conseillère régionale, Sylviane Goy, (Les Verts) Interventions : Jean Caune, professeur émérite Université de Grenoble, Michel Jeannès, collectif La Mercerie, Alain Lovato, Président de la MAPRA, LeiIa Bencharif, tête de liste Europe Ecologie Loire, membre du GRAIC (groupe de réflexion et d’action interculturelle).
[…]
Chantiers 3 : Médiation, éducation artistique, éducation populaire et pratiques amateurs. Animation : Christine Bolze, directrice du Centre Enfance Arts Langages, Boris-Numa Damestoy, Europe Ecologie Interventions : Alain Manac’h, responsable national d’un mouvement d’éducation populaire et Cécilia de Varine Présidente de l’Association « Médiation culturelle », Frédéric Prelle, délégué régional des MJC […]"
(Cf. information complète sur le site des Verts de Villeurbanne)
Commentaire de Daily Life : On ne peut que se féliciter qu'un parti politique s'intéresse de près à la culture : il était temps !
À suivre attentivement donc.
01:19 Écrit par kl loth dans rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michel jeannès, la mercerie, art, culture, europe écologie, rhône-alpes |
mardi, 02 mars 2010
Tout Chos'e
Il y a quelques jours, la revue Chos'e n° 3 initiée par feu Henry Chiparlart, et désormais aux bons soins de Frasby et de Kitagawa Cristoforo, a été publiée en ligne sur le site Calameo (où les pages tournent à chaque clic).
On peut y découvrir 35 auteurs, dont Patrice Maltaverne (que j'ai rencontré à Metz), Fred Griot (vu à la Scène Poétique de la BM de Lyon) et des auteurs qui ne devraient pas être inconnus des lecteurs de Daily Life : Frasby, Roger Lahu (qui vous est plus familier sous son pseudonyme, devinez…), Éric Dejaeger…
Vous pourrez aussi y découvrir ma participation pages 60 et 61.
00:10 Écrit par kl loth dans kl loth à l'œuvre | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : kl loth, chos'e, revue chos'e, art, littérature |
mercredi, 24 février 2010
Quelque chose…
Écrire quelque chose. Trouver quelque chose. Mais le quotidien, la banalité… que faire ? Quête de sens…
Balayer du regard tout autour, chercher l’insolite, ce qui accroche l’œil. Le caractéristique aussi…
Le pittoresque, ou justement, ce qui ne l’est pas, pittoresque.
Quand c’est trouvé, noter ou sortir prestement l’appareil, cadrer : CLIC.
Associer à autre chose, mettre en rapport. Quelque chose d’autre à quoi on pense, à quoi ça fait penser. Nouvelle signification. Une autre image, une petite histoire peut être, une référence historique, une citation… Mise en perspective.
Cohérence ? Contradiction ? Faire sens, encore et toujours.
Analyser ? Commenter. Contextualiser. Porter un regard critique ? Légender (faire entrer dans la légende ?).
Titrer.
Publier.
Attendre les commentaires. Répondre parfois…
En tirer leçon ?
Recommencer (mieux si possible), recommencer sans cesse : obstinée quête de sens.
(31 mai 2009)
Texte paru dans le n° 55 de la revue Microbe, Pont-à-Celles (Belgique), septembre 2009
Pour en savoir plus, voir ici, ou sur le blog d'Éric Dejaeger.
12:54 Écrit par kl loth dans kl loth à l'œuvre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chose, écrire, processus artistique, processus créatif, art, photographie, écriture |
lundi, 22 février 2010
La vigilance de Monsieur Bouton
Michel Jeannès, le chargé de projets artistiques du collectif La Mercerie, est probablement familier aux lecteurs de ce blog. Intervenant depuis plus de dix ans à la Duchère à Lyon, il a été surnommé "Monsieur Bouton" par les habitants du quartier en question. En effet, partant du plus petit objet culturel commun, le bouton, il a suscité de nombreux témoignages d'habitants, mettant au jour un important matrimoine méconnu.
Désormais il met fin à cette expérience (en ce qui concerne la Duchère) et en explique les raisons dans un article paru dans Le Progrès du 18 février 2010. Cette prise de position touche fondamentalement à la place de l'art dans notre société. À lire attentivement !
(cliquer pour voir en plus grand)
22:28 Écrit par kl loth dans rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art, art contemporain, rôle de l'art, société, cité, citoyenneté, quartier, monsieur bouton, michel jeannès |
vendredi, 19 février 2010
Les images de frange de C. Loth (Patrick Beurard)
Je viens de redécouvrir ce texte de Patrick Beurard consacré à des travaux artistiques désormais assez anciens, éloignés de mes préoccupations actuelles. Il est inédit à ce jour.
On y trouve un éclairage particulièrement intéressant sur mon rapport à la langue et à ma région d'origine, entre France, Luxembourg et Allemagne !
J'en publie donc ici les extraits qui sont toujours d'actualité.
(à consulter en entier sur le site kl-loth.com)
Les Images de frange de Catherine Loth
[…]
Pour saisir ce que Catherine Loth veut faire, il faut, qu'on le veuille ou non, revenir au biographique. […]
L'expérience s'engage autour d'une "reconstitution de l'adolescence"1 que Catherine Loth paraît ne pas avoir vécue, soit que l'activité ludique ne l'intéressât alors pas, soit qu'il n'y eut guère d'enfants autour d'elle. Il émane, au delà de ce regard sur l'enfance ("le retour introspectif sur le passé"2) l'amère révolte qui s'identifie à celle de la Lorraine (allemande) face à laquelle l'activité artistique est en somme le recours pour soulager l'angoissante culpabilité3. Car l'histoire de cette région - une "psychanalyse de la Lorraine" en dénouerait les nœuds - relève d'un refoulement permanent.
Où l'on prononce "Mez" pour éviter le Metz trop allemand, le refoulement est celui de la langue maternelle (germanique) d'abord. L'enfance de Catherine Loth, entourée d'une famille originaire de Sierck (point frontière avec l'Allemagne) et du Luxembourg, est imprégnée d'une langue dialectale francique et d'un français rempli de régionalismes4.
Catherine Loth n'a pas appris l'allemand*. Ses phrases portent souvent l'empreinte d'hésitations, de ruptures** qu'on observe auprès des personnes confrontées à une langue dominante qui ne leur appartient pas. Il y a chez C.L. le sentiment amer d'une occultation d'une part d'elle même, arrachée par proscription, transmise comme un gène5.
Dans cette Lorraine frustrante où elle n'a guère sa place, elle accomplit ses actes terroristes : "en tant qu'être classé, j'essaie d'accomplir ma vengeance, en possédant - dominant moi-même un univers de choses classées - ordonnées - rangées qui ne peuvent bouger de la place que je leur ai assignée : la réduction au silence des objets"6***.
Au terme de ce travail, restera-t-il un autre recours que l'exil pour échapper au ressassement ? Le hasard, plutôt que de la conduire à Paris, ou à Londres […] l'amène à Lyon. Privée des images qui composaient son passé, elle se familiarise avec une forme d'exode7 qui efface peu à peu les excroissances aplanies par privation de nourriture, mais révèle une identité dont elle n'avait jusqu'alors pas conscience.
Son séjour en Allemagne est d'abord boulimique. Elle renoue avec l'imagerie de l'enfance (les silhouettes décorant les murs ou brodées dans le lin ; les carreaux de faïence des cuisines) se les approprie, les intègre dans un travail qui devient peinture puisque son langage aspire à ressembler au propos commun, de la même façon qu'elle s'efforce de parler correctement - en vain - la langue qu'elle entend. Pour davantage s'octroyer le droit à la figure, elle traite de l'image-cliché ; et bien entendu, des figures qui hantent la peinture allemande : celles de Caspar David Friedrich, qu'elle aborde en peintre français appliqué. Car Catherine Loth est française. […]
Actuellement encore, Catherine Loth, abritée par la certitude d'appartenir à un lieu mental dorénavant localisé (la frange française, son écart) conjure les forces de la compulsion, convoque un équilibre entre les différentes strates qui l'habitent. […] Tentant la translation de ses origines dans sa démarche présente, C.L. atteint à la notion de frontière et de lisière ; elle perpétue l'acte hérétique dont la peinture paraît vouloir apaiser les effets. Le travail de C.L. apporte un mode de réponse à la question de savoir qui nous sommes, d'où nous venons, quel paysage historique nous marque de son sceau et comment nous voient ceux qui, aux confins du territoire, sont aptes à se retourner pour nous regarder, de la ligne périphérique, c'est-à-dire de l'extérieur presque.
Patrick Beurard (octobre 1984)
1 Catherine Loth, Ouvrages de Jeune Fille Recluse, Lyon, éd. MEM/Arte Facts, 1982, note 378.
2 ibid, note 301.
3 Le nom d'emprunt de C.L. est Lothringen : Lorraine, en allemand.
4 que l'on ne réduise plus ce terme aux phénomènes québécois et wallon laisse présager un bouleversement des sciences humaines qui reconnaîtraient au créateur français des spécificités régionales.
5 C.L. raconte, non sans excès, comment son grand-père né dans la Lorraine de Guillaume, instituteur de la IIIe République du jour au lendemain, dut ne plus prononcer un mot d'allemand dans sa classe, sous l'injonction de l'inspecteur primaire muté de Marseille.
6 ibid, note 337.
7 "Cette vieille sensation d'étrangeté partout où l'on va", ibid, note 338.
Notes de kl loth (2010) :
* Je l'ai appris depuis, incomplètement…
** En parlant en français.
*** Là il y a une confusion : cette note concerne le personnage fictif de la Jeune Fille Recluse, c'est elle qui s'exprime, et non son auteur C. Loth.
02:34 Écrit par kl loth dans kl loth à l'œuvre, Metz encore | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : kl loth, art, art contemporain, lorraine, langue, culture, allemagne, france, luxembourg |
jeudi, 11 février 2010
À poil l'artiste !
À poil Pinturault !*
Euh… à poil Ben !
Cette publicité aguicheuse annonce la prochaine exposition rétrospective consacrée à l'artiste Ben Vautier, jeune monsieur de 74 ans, au Musée d'art contemporain de Lyon, à partir du 3 mars prochain.
Cette exposition qui sera la plus importante jamais consacrée à cet artiste devrait permettre de découvrir tant de choses que la comparaison avec une mise à nu est proposée.
Le terme de strip-tease renvoit à la fois au monde de la publicité (le teasing…), à la séduction, et à une métaphore de beaucoup de pratiques artistiques.
Il y a par définition une dimension exhibitionniste chez l'artiste, puisque exhibition est le mot anglais pour "exposition".
Et la pratique artistique, du moins lorsqu'on s'y implique vraiment et que l'on travaille à partir de soi, est une sorte de mise à nu, souvent une mise en danger…
Parfois aussi la mise à nu est à comprendre au sens littéral, physique… il y a de nombreux exemples.
La métaphore du strip-tease m'interpelle… Lors du passage de mon diplôme de fin d'études aux Beaux-Arts (DNSEP), qui était alors une heure environ de huis-clos avec plusieurs examinateurs, l'un d'eux avait employé ce terme (était-ce à cause du contenu des "cahiers-journaux" ?)
Quant à la mise à nu physique, j'y avais aussi cédé lors de la publication du premier Cahier de Leçons de Choses, sans me poser de questions, pour le fun.
En tout cas, c'est un terme bien choisi, car il rappelle que la "mise à nu" dans le contexte créatif, doit être mise en scène à l'attention d'autrui, et maîtrisée, pour permettre à l'artiste de surmonter sa mise en danger (vaste programme).
* Oh les vilains !
22:47 Écrit par kl loth dans rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : art, art contemporain, ben, strip tease |
jeudi, 21 janvier 2010
Balai (Vincent Labaume)
"L'art doit être le même pour tous, analyse l'artiste [Vincent Labaume]. Qu'on habite une ZUP ou un palais... On dit souvent qu'il est comme un balai de sorcière pour chevaucher les réalités grises qui nous environnent... Je crois que c'est surtout un balai pour balayer devant sa porte et nous mettre en face de nos propres poussières."
(Emmanuelle Lequeux, "De la loge de concierge à la vitrine de musée", LeMonde.fr, 21/01/10)
17:42 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art, art contemporain, art participatif, vincent labaume |
samedi, 26 décembre 2009
De Mudam ass schéin !
(= Le Mudam - musée d'art moderne Grand Duc Jean, Luxembourg - est beau)
Nouvelle petite promenade à Luxembourg-Ville ce 17 décembre 2009, cette fois-ci pour découvrir le Musée d'Art Moderne Grand Duc Jean, ouvert depuis 2006 seulement…
Il fait environ moins quatre degrés, et la lumière est très belle. Le bâtiment, contruit par Ieoh Ming Pei sur les vestiges d'une forteresse construite par Vauban, a belle allure.
Mais à l'intérieur, force est de constater que l'architecture capte fréquemment le regard, au détriment souvent des œuvres présentées, qui sont comme écrasées.
Je pense alors aux travaux pertinents de Daniel Buren, en lutte pendant longtemps contre l'instrumentalisation des œuvres par les organisateurs des expositions…
(cf. Daniel Buren, Les Écrits (1965-1990), textes réunis et présentés par Jean-Marc Poinsot, CAPC Musée d'Art Contemporain de Bordeaux, 1991, France, 3 tomes)
Les œuvres d'ailleurs, me déçoivent un peu, trop formalistes à mon goût. Il faudra que je revienne une autre fois, voir d'autres expos, pour me faire un jugement plus étayé.
On est loin des œuvres montrées cette année à la Biennale d'art contemporain de Lyon (Le Spectacle du quotidien), fortement ancrées dans la vie des gens et leurs préoccupations.
Et cela n'a pas grand chose à voir non plus avec ma sensibilité pour l'affectif, l'autobiographique, et le vécu de la ville au quotidien…
L'œuvre la plus spectaculaire et réussie est une chapelle gothique de l'artiste belge Wim Delvoye, installée de façon permanente. Wow !!!
Tout ou presque y est évoqué : l'héritage culturel (architecture et ornementation gothique), magistralement détourné, le socio-économique (utilisation de l'acier corten), l'image médicale, la mort, le sexe… et l'humour !
Dans la plus grande salle, une médiatrice conte une sculpture au "firmament" de la verrière à un groupe de jeunes enfants, visage passionné, ton captivant. Je n'ose rester à écouter, malgré ma curiosité pour découvrir les mots que fournit la langue luxembourgeoise pour commenter l'art ("Konscht").
03:18 Écrit par kl loth dans promenade touristique, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : mudam, luxembourg, musée, art, art contemporain, architecture, ieoh ming pei |
lundi, 14 décembre 2009
NIHIL-LISTE Cent pas pour rien (Alain Helissen)
Les boîtes d'allumettes, bien que souvent remplacées par les briquets, ont marqué bien des imaginaires.
Les éditions Voix, de l'artiste et éditeur Richard Meier, proposent toute une collection de minuscules livres-objets insérés dans le petit contenant cartonné, tous plus craquants les uns que les autres : les Book Boxes.
La dernière proposition d'Alain Helissen, NIHIL-LISTE Cent pas pour rien, agence traces de pas, négations et mots barrés.
Voilà qui me plaît d'autant plus que ces thèmes rencontrent ceux d'une de mes dernières cartes postales…
Format boîte d’allumettes
Prix : 5 € franco de port (sauf hors France)
Commande et règlement à :
Alain HELISSEN
57400 Sarrebourg
Tél. 03 87 03 26 49
00:15 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : alain helissen, éditions voix, richard meier éditeur, art, livre objet, poésie |
jeudi, 10 décembre 2009
Superflou ! (2)
Daily Life vous l'avait annoncé le mois dernier, la galerie Roger Tator préparait Superflou sur le parking du Jardin d'Amaranthes, à Lyon 7e.
C'est l'artiste Benedetto Bufalino, en résidence pour trois mois à la galerie, qui a mis en scène un véritable drive-in insolite (oserai-je dire déjanté ?), d'où l'on peut contempler les projections d'une quinzaine de vidéos sur le thème du flou, dans l'habitacle sonorisé de voitures peintes dans la couleur de l'enclos du jardin.
La pluie étant de la partie en ce soir du 7 décembre, les pare-brises recouverts de gouttes d'eau ne laissent filtrer que des images encore bien plus floues, malgré les efforts de l'équipe organisatrice, qui fait ce qu'elle peut à l'aide de raclettes, pour dégager la vue.
Pendant 10 années la galerie Roger Tator a proposé le parcours Superflux en marge de la Fête des Lumières à Lyon, sans bénéficier d'une reconnaissance municipale à la hauteur de la qualité des propositions des nombreux artistes invités, malgré un budget de "bouts de chandelles".
03:08 Écrit par kl loth dans rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : galerie roger tator, superflou, fête des lumières, lyon, lumière, art, art contemporain |