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jeudi, 10 décembre 2009

Superflou ! (2)

Daily Life vous l'avait annoncé le mois dernier, la galerie Roger Tator préparait Superflou sur le parking du Jardin d'Amaranthes, à Lyon 7e.

C'est l'artiste Benedetto Bufalino, en résidence pour trois mois à la galerie, qui a mis en scène un véritable drive-in insolite (oserai-je dire déjanté ?), d'où l'on peut contempler les projections d'une quinzaine de vidéos sur le thème du flou, dans l'habitacle sonorisé de voitures peintes dans la couleur de l'enclos du jardin.
La pluie étant de la partie en ce soir du 7 décembre, les pare-brises recouverts de gouttes d'eau ne laissent filtrer que des images encore bien plus floues, malgré les efforts de l'équipe organisatrice, qui fait ce qu'elle peut à l'aide de raclettes, pour dégager la vue.

 

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Sur l'écran…
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À travers les gouttes…
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"Association loi 1901, créée en 1994, par Eric Deboos et Laurent Lucas (designers), la galerie Roger Tator (36 rue d'Anvers, 69007 LYON) est un lieu d’expérimentation. Croisant les champs d’expressions, design, art contemporain, architecture, son, image virtuelle, elle propose à travers sa programmation, un point de vue transversal sur la notion de projet." (Source = page facebook de la galerie).

La galerie joue un rôle actif et synergique dans son quartier, partie du 7e arrondissement à Lyon, sans démagogie ni superficialité.


Pendant 10 années la galerie Roger Tator a proposé le parcours Superflux en marge de la Fête des Lumières à Lyon, sans bénéficier d'une reconnaissance municipale à la hauteur de la qualité des propositions des nombreux artistes invités, malgré un budget de "bouts de chandelles".

Vous pouvez retrouver plusieurs de ces éditions sur Daily Life :

03:08 Écrit par kl loth dans rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : galerie roger tator, superflou, fête des lumières, lyon, lumière, art, art contemporain |

mardi, 08 décembre 2009

Superflou ! (1)

En marge de la Fête des Lumières à Lyon, la galerie Roger Tator (7e arrondissement) propose Superflou.
Là rien de tape-à-l'œil attrape-touristes, mais des projets artistiques réalisés grâce à une économie de bouts de chandelles, ce qui est de circonstance dans le contexte de cette fête caractérisée à l'origine par d'innombrables lumignons posés sur les rebords des fenêtres de la ville.
Une radicale simplicité conjuguée à beaucoup d'inventivité… Surprise et émerveillement !

Les voitures aux lumières clignotantes relient les deux pôles de Superflou : le "DRIVE IN vs SUPERFLOU" et l'œuvre de Marc Fornes présentée dans la galerie Roger Tator : N/EDG, mise en lumières et en sons par EXYZT.

23:38 Écrit par kl loth dans rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : art, art contemporain, lumière, superflou, galerie roger tator, fête des lumières, lyon |

vendredi, 27 novembre 2009

Toujours là…

Déconvenue quant à mon travail sur "Je suis là" (cf. ici), perçu comme "christique" par quelqu'un… et après réflexion, le constat que "je suis", à une lettre près peut évoquer Jesus… fâcheuse connotation en contradiction avec mes opinions. Devil in the details, donc !

La question de la présence et de l'absence décidément bien profonde (pas étonnant que les religions s'en soient emparées). Épiphanie

Cela risque d'être un "motif" qui m'occupera un certain temps / de temps en temps (cent fois sur le métier…).
Pour le moment le projet est devenu un triptyque en langue allemande : DA / DORT / FORT (là, là-bas, parti/e). Bon, pas très pratique, plutôt difficile à montrer en France, vu que peu de gens comprennent cette langue…

Voilà donc le triptyque, en attendant de remettre en chantier "je suis là"…
(Ici présenté verticalement à cause du format du blog, mais qu'il conviendrait de présenter horizontalement)

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DA / DORT / FORT
(traduction : là, là-bas, parti/e)

© kl loth 2009

01:30 Écrit par kl loth dans kl loth à l'œuvre | Lien permanent | Commentaires (26) | Tags : work in progress, art, art contemporain, kl loth, absence, présence, fortda |

dimanche, 25 octobre 2009

À ceux qui le méritent (Bernar Venet)

"[…] Le marché n'est pas la chose la plus importante pour un artiste ; le marché est juste secondaire. L'activité la plus importante pour un artiste est de créer de l'art. Mais il est vrai qu'aujourd'hui, le monde de l'art est tel qu'il faut vendre ses œuvres. Je dis toujours que l'art ne devrait pas être vendu, il devrait être donné, offert à ceux qui le méritent. Mais hélas, cela ne marche pas ainsi."
(Bernar Venet, interviewé par Marek Claassen, artefacts.net, 3/1/2008)

02:50 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : bernar venet, art contemporain, art, marché de l'art, don |

lundi, 12 octobre 2009

Latest news…

Le dernier projet en cours :

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© kl loth 2009

23:24 Écrit par kl loth dans kl loth à l'œuvre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : trouble, émotion, phrase, psychologie, art |

samedi, 22 août 2009

François Cini intervient à l'école maternelle Gilbert Dru (Lyon)

Pour un artiste, intervenir en classe maternelle n'est pas forcément une mince affaire : les possibilités des bambins sont encore très limitées, et la question de l'éveil artistique des enfants est déjà très balisée, typée, par de nombreuses expériences.
Ayant eu moi-même l'occasion de me frotter à cette difficile activité dans le cadre d'un projet intitulé l'Empreinte des Mots, je n'en apprécie que davantage la réussite de François Cini, invité depuis trois ans à l'école maternelle Gilbert Dru dans le 7e arrondissement lyonnais par le centre de ressources national Enfance Art et Langages - Lyon.

François Cini, plasticien, diplômé en design d'espace, est un observateur attentif de nos vies quotidiennes en milieu urbain. Par le  biais d'une radicale simplicité, de subtils décalages, il propose une redécouverte ludique et critique du monde qui nous entoure et de nos comportements : un œil neuf !

C'est cette expérience qu'il s'est attaché à transmettre aux jeunes enfants, qu'il a guidés lors de nombreuses sorties dans la ville, dans le quartier autour de l'école, dans des expositions d'art contemporain judicieusement choisies (Erwin Wurm, Repartir à zéro…). Toujours en associant l'observation à des savoirs urbains (se repérer dans la ville, se déplacer, découvrir la vie des habitants), à une appropriation active (création de peintures, prises de photos, fabrication ou modification d'objets…), à une ouverture à l'imaginaire (l'Utopie, Drutopie…), à un partage des émotions et des décisions.

Les travaux font l'objet chaque fin d'année scolaire d'une petite exposition dans l'école : une énergie communicative se dégage de propositions parfois surprenantes, que les enfants aiment à réactiver spontanément par le jeu.

Plus qu'une transmission de compétences artistiques (ce dont on n'est jamais assuré sur le long terme), François Cini a pour souhait d'aider les enfants à devenir plus tard des adultes curieux du monde qui les entoure. Son action dans les classes, son implication dans le projet d'Enfance Art et Langages, sont tout-à-fait à la hauteur de cette ambition !

Quelques images des expositions de fin d'année :

en 2006-2007

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Les enfants découvrent les panneaux de circulation…
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et les panneaux dans l'école…
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ils s'essayent à différents graphismes…
observent les textures…
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et expérimentent à la façon d'Erwin Wurm !

en 2007-2008
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L'année de la Drutopie
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où on réfléchit sur la structure des villes…
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et sur de nouveaux moyens de transport…
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en 2008-2009
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on découvre les outils utilisés dans les métiers
(ici en empreintes photographiques)
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ou en silhouettes découpées…
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réactivées…
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Dans l'atelier investi par l'artiste, des sources d'inspiration :
- une affiche "LA BEAUTÉ EST DANS LA RUE"
- et un sèche-bouteilles qui évoque les ready-made de Marcel Duchamp.
Tout un programme !

Quelques blogs de F. Cini :

DRUTOPIE - Ici et là, (petits) drutopistes debout !

L'art dans la Dru

François Cini - Espaceur

lidiotduvillageglobal (avec des collaborations)

À lire sur Daily Life : "François Cini et ses dessins habités"


"ENFANCE ART ET LANGAGES est un programme innovant né en juin 2002 de la volonté de la Ville de Lyon, en partenariat avec les ministères de l’Education nationale et de la Culture, de faire de l’éducation artistique pour la petite enfance une priorité.
[…]
Depuis six ans, dix-huit écoles maternelles se sont engagées dans ce projet aujourd’hui unique en France, en accueillant deux à trois ans de suite, durant toute l’année scolaire, un artiste en résidence au sein de l’école."
(cf. le site d'Enfance Art et Langages, où se trouvent également plusieurs documents intéressants téléchargeables en .pdf)

04:21 Écrit par kl loth dans en revenant de l'expo (de la conf. etc.) | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art, art contemporain, école, maternelle, initiation, espace, artiste |

mercredi, 19 août 2009

Manifeste des Présumés Coupables

Les poursuites contre les organisateurs de l'exposition Présumés innocents, consacrée à l'art et à l'enfance, ayant eu lieu au CAPC de Bordeaux en 2000, ne sont toujours pas abandonnées. Les deux commissaires d'exposition ainsi que l'ancien responsable du CAPC sont renvoyés en correctionnelle.

Je n'avais pas vu cette exposition, mais j'avais acquis le catalogue. Le contenu ne m'en a jamais semblé choquant.
Il me semble primordial que l'art puisse aborder tous les sujets. Et que l'on n'oublie pas que les œuvres sont des outils de réflexion.

Par la censure, le risque n'est-il pas de faire régresser encore plus la pensée et la création ?

Cf. mon précédent billet de 2006 : "Présumés innocents" - Pétition pour la liberté de l'art.


MANIFESTE DES PRESUMÉS COUPABLES

Nous sommes profondément surpris et choqués par l’annonce du renvoi devant le Tribunal correctionnel de Bordeaux de Marie-Laure Bernadac, Henry-Claude Cousseau et Stéphanie Moisdon, poursuivis depuis 2000 dans le cadre de l’exposition Présumés Innocents (au CAPC Musée d’art contemporain de Bordeaux) alors que le Procureur de la République a requis un non-lieu en mars 2008.
Au vu de la liste des pièces incriminées (Elke Krystufek, Gary Gross, Ines van Lamsweerde, Cindy Sherman, Nan Goldin, Ugo Rondinone, Marlène Dumas, Paul McCarthy, Carsten Höller, Robert Mapplethorpe, Eric Fischl, Mike Kelley, Matt Collishaw, Christian Boltanski, Cameron Jamie, Joseph Bourban, Wolfgang Tillmans), il s’avère que nous avons maintes fois montré ou reproduit ces mêmes œuvres ou des productions identiques, et que dans le cadre de notre profession nous entendons légitimement pouvoir continuer de le faire.
Ces poursuites sont fondées sur une seule hypothèse : ces œuvres auraient pu, comme le souligne le réquisitoire, être vues par des mineurs, ceci malgré tous les dispositifs d’avertissement soigneusement mis en place.
Faudra-t-il donc désormais priver notre jeunesse d’un accès à la culture contemporaine, alors même que la présence d’un mineur dans une exposition est généralement encadrée par ses parents ou des professionnels de l’enseignement ? Qui décidera alors de ces mesures de contrôle et de la limite du montrable ?
Faut-il considérer que les images de l’art sont dangereuses ou plus dangereuses que celles qui circulent librement dans la presse et les médias ?
Ce procès, unique en France, est une atteinte à la création contemporaine. Il touche plus fondamentalement nos fonctions, nos responsabilités, nos droits et nos libertés. La disproportion et le coût de l’appareil judiciaire en regard de l’absence de délit, ainsi que l’instrumentalisation de l’enfance opérée par une association supposée la protéger, sont autant de signes d’une dérive qui nous inquiète, que nous estimons indigne de la France et de sa politique culturelle.

Nous, responsables d'institutions de l'art et de structures d’expositions, diffuseurs, éditeurs, artistes, intellectuels sommes solidaires de nos collègues mis en examen, et demandons en conséquence à être pareillement jugés.

À signer, si vous le voulez bien, ici.

03:22 Écrit par kl loth dans politique, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art, enfance, présumés coupables, présumés innocents, bordeaux |

lundi, 17 août 2009

Annette Messager et Duchamp (selon Catherine Grenier)

"Plus le désarroi s'impose au monde, plus l'individu est désorienté, plus l'œuvre d'Annette Messager s'affirme, s'enrichit, se complexifie, s'impose. Originairement critique, son œuvre devient violente ; depuis toujours sexuées, ses formes deviennent sexuelles ; léger et sentimental, son ton devint presque grotesque et dramatique. Peu de figures ont su ainsi répondre au monde, en liant le subjectif le plus intime à une présence immédiate au réel et à l'histoire. Durant le XXe siècle, aucune n'a eu en cela la puissance et l'énergie de Picasso. À l'aube d'un XXIe siècle qui cherche ses marques et bute sur son futur, Annette Messager ranime cette énergie et ce potentiel génésique de l'art créateur. Elle qui ne s'est jamais inscrite dans la lignée duchampienne et a toujours revendiqué sa familiarité avec le surréalisme et l'art populaire, elle rejoint aujourd'hui le Picasso qui, du milieu des années 1920 à sa mort a voué son œuvre à une constante réinvention."
(Catherine Grenier, "Annette Messager. La dépouille du Minotaure", La Revanche des émotions. Essai sur l'art contemporain, éd. du Seuil, 2008, p. 81)

Les premières œuvres d'Annette Messager ont eu une influence importante sur mes propres travaux lorsque j'étais aux Beaux-Arts. Mais je n'ai jamais percu d'incompatibilité avec les travaux de Marcel Duchamp, autre influence… (La Mariée mise à nu par ses célibataires, même…).

Il semblerait que les contresens par rapport aux influences soient souvent la brèche qui permet de développer sa propre personnalité…


Pour en savoir plus sur Annette Messager, cf. le Centre Pompidou, et Wikipédia.

02:28 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : annette messager, marcel duchamp, picasso, art, art contemporain |

jeudi, 02 juillet 2009

À suivre (par Sylvain Bravo)

Voilà une couverture toute récente de Télérama, modifiée par Sylvain Bravo, à comparer à l'original :

Telerama_24 juin_2009.jpg
Télérama 24 juin 2009
(collage avec éléments prélevés à l'intérieur du magazine)
© Sylvain Bravo (avec mes remerciements)

23:20 Écrit par kl loth dans en revenant de l'expo (de la conf. etc.) | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : sylvain bravo, télérama, détournement, art, art contemporain |

samedi, 23 mai 2009

Amour en cage 2 (intervention d'Hozan Kebo)

La carte postale originale :

baiser-klimt.jpg

"LE BAISER de Gustav Klimt
timbre édité par La Poste en 2002) " (2005)
carte postale éditée à 800 exemplaires, octobre 2005
10,5 x 15 cm
éd. cARTed

© kl loth 2005

Oui, vous avez bien vu… le recto de cette carte postale reprend le verso de la carte "qu'y a-t-il derrière ?"
"qu'y a-t-il derrière ?", par exemple un timbre qui reproduit le thème du tableau très connu, le Baiser (Il Baccio) de Gustav Klimt.


L'image revisitée par Hozan Kebo :
(à regarder attentivement)

amour-en-cage-2.jpg

(HK/LR)

00:58 Écrit par kl loth dans ping-pong | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : carte postale, art, kl loth, hozan kebo |

jeudi, 07 mai 2009

Centre d'Arts Plastiques de St-Fons : la mairie répond

Des nouvelles du Centre d'Arts Plastiques de Saint-Fons : la mairie de Saint-Fons a répondu.
Le contenu de ce courier fait cependant apparaître que la logique purement comptable est prioritaire sur l'ambition culturelle alors qu'elle devrait plutôt en être un outil.

La mairie recevra également le collectif SOS C.A.P. ! le 14 mai prochain.
À suivre…

Cf. la lettre : courrier réponse 5 mai.pdf

samedi, 25 avril 2009

Morceaux de conversation (Godard / Fleischer)

Le CNP - Odéon (Lyon) programma ce vendredi 24 avril une séance unique des Morceaux de conversation avec Jean-Luc Godard d'Alain Fleischer.
Malgré les fortes réticences de Fleischer vis-à-vis de Godard, malgré qu'il le désavantage souvent… ce documentaire est totalement passionnant, et extrêmement dense. Beaucoup de questions essentielles y sont abordées, et l'on découvre en profondeur les questionnements de JL Godard.
Il me semble nécessaire de pouvoir se procurer ce film en DVD, une seule vision étant bien trop fugace pour mémoriser tant d'apports.
Ces deux heures m'ont apporté beaucoup plus que la visite des nombreuses expositions d'art contemporain que j'ai vues ces dernières années. Bien  sûr Godard est une source d'inspiration importante pour mon travail.
Et  le cinéaste, lorsqu'il commente des travaux d'étudiants exposés à l'école du Fresnoy - des "installations filmiques" plus précisément -, donne des pistes pour comprendre pourquoi beaucoup d'installations d'art contemporain vues ces dernières années, ont tendance à la sclérose.

Essentiel !

15:55 Écrit par kl loth dans en revenant de l'expo (de la conf. etc.) | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma, art, godard, fleischer |

lundi, 08 décembre 2008

Superflux 2008

Loin des foules ébaubies par les illuminations spectaculaires des festivités du "8 décembre" dans les quartiers touristiques de Lyon, a lieu Superflux, organisé par la galerie Roger Tator dans le septième arrondissement. Le budget est étriqué, le milieu urbain modeste voire "decay" (à l'abandon), mais les installations lumineuses crées par les artistes sont à dimension humaine et créent souvent la surprise par leur ingéniosité, leur capcité à émouvoir malgré (ou grâce à) leur modestie.

Pour Superflux, c'est la dixième année, et les installations présentées ont été choisies parmi les meilleures des éditions précédentes.
Est-ce la dernière année ? J'espère avoir mal compris. Pour moi, Superflux, c'était l'essentiel de la Fête des Lumières, ce que j'allais toujours voir en priorité !

Voici quelques unes des installations :

Michel Jeannès, ENVERS / EN VERT
Michel Jeannès, qui apparaît souvent dans les commentaires de ce blog, est le chargé de projets artistiques du collectif La Mercerie.

"La Mercerie & Michel Jeannès rallument pour la septième annnée consécutive un « délaissé lumineux » trouvé-choisi in situ rue d’Anvers : l’enseigne du garage « Anvers Auto », présentée en vert et à l’envers.
Œuvre pérenne du festival jusqu’à démolition de l’immeuble qui la porte, cette pièce apparaît le reste de l’année comme une enseigne blanche sans mémoire.
Ranimée à chaque Superflux, elle se détermine comme marqueur d’espace et de temps et rappelle que l’envers du décor de la grandiose et médiatique fête des lumières était rituel empreint de la modestie des lumignons."

Selon le commentaire récemment publié sur ce blog par Michel Jeannès : "L'anvers c'est sur l'autre versant des choses. Le e et le a minuscule se palindromisent verticalement, à l'image du p et du b."

Pour voir l'ensemble des interventions de La Mercerie à Superflux, cf. sur leur site. Je recommande tout particulièrement Électricité Générale.

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Victor VIEILLARD et Sara DEGOUY, Superbonux

"Mais à Lyon, ville de lumières, c’est au clair de lune qu’un étrange phénomène se produit. Certaines nuits, les habitants du quartier font leur lessive dans l’effervescence, et c’est alors qu’un drôle de ballet se produit. Draps et linges lumineux, comme magiques, flottent au vent dans le flux et reflux de l’air tandis que des milliers de bulles de savons irisées s’échappent des fenêtres où ce moment du quotidien devient magique."

Cette année, c'est dans le cadre du jardin de l'Îlot d'Amaranthes (conçu par Emmanuel Louisgrand et cutlivé avec l'association Brin d'Guill) que cette installation est réactivée…

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Guillaume MEISER, Je suis un téléspectateur
« Je suis un téléspectateur » est un geste assez simple. C’est la projection (d’environ 6 x 6 m) du « signe veille », logo du petit interrupteur des machines cathodiques, sur un pan de mur de la ville.
[…] L’espace télévisuel, où l’information est martelée et répétitive, nous renvoie souvent à notre propre impuissance. Le signe veille permet d’aller voir ailleurs, de s’en écarter. Il n’est pas en opposition, ni marche ni arrêt (ni (+) ni (-), ni bien ni mal). Il définit un prochain un retour vers l’image, et tout en symbolisant une société médiatique, ouvre d’autres possibilités. Les lignes simples de cette découpe de lumière deviennent, dans le faisceau de la projection, un phare. C’est porter notre attention sur le geste vers l’image le plus ordinaire, et le plus quelconque. Là où on ne s’y attend pas, la passivité de la veille pourrait désactiver la passivité cathodique."
Le pouvoir de dire non…
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Arno PIROUD, Pipe line
les divers tronçons d'une goulotte de chantier s'illuminent un à un et constituent une cascade lumineuse !
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Gilles CONAN, Autoportrait
"autoprojection de lampe par elle-même. un projecteur de théâtre modifié est réglé de telle façon que l’intensité lumineuse produite par la lampe constitue la source qui diffuse sa propre image. autrement dit en s’inspirant de pontévia : l’ampoule projette de la lumière qui la projette se projetant elle-même... et ainsi de suite... à l’infini."
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Laura TODORAN, Light Box Cosmique
le paradoxe d'une installation lumineuse sans lumière aucune, seuls les reflets de la nuit, ou encore du flash apparaissent…
"« La light box cosmique » parle des lumières de la nuit, de l’univers et des mystères de la nature. La technique utilisée pour cette installation est totalement inattendue et lui permet d’émettre de la lumière sans nécessité aucune alimentation à une source d’énergie. Cette light box se présente comme un cube monochrome bleu aux dimensions 2 x 2 x 2 m. Lorsque la nuit tombe la reproduction de la constellation apparaît partiellement en fonction des sources de lumière environnante grâce au dessin de la voie lactée fait à la peinture réfléchissant la lumière. Cette light box prend alors un caractère immatériel et poétique, car nous semblons apercevoir des parties de l’univers en la contemplant.
Elle interagit avec les lumières de la ville et probablement d’autres installations de la fête de la lumière. Elle nous parle, en toute simplicité et de façon presque irréelle (car elle s’illumine sans aucune installation technique) des lumières du fonds des âges et du mystère de nos origines..."
À noter, la signalisation au public…
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Denis VOULET : Objets lumineux


James CLAR
(exposé à la galerie Tator)

(à complèter par l'installation de Pierre Gallais, dès que j'aurais monté la petite vidéo !)

texte et photos © kl loth 2008
(les citations en caractères verts sont extraits du dossier de presse de Superflux 10/10)


mercredi, 05 novembre 2008

"Fabricateurs d'espaces" (Institut d'art contemporain)

Lorsque l'on arrive dans la rue du Docteur Dolard pour se rendre à l'exposition "Fabricateurs d'espaces", force est de constater que la silhouette famillière de l'Institut d'art contemporain a disparu, masquée derrière une énorme palissade (à ce jour exempte de tout graffiti). Il s'agit en fait non d'un chantier, mais de la première installation de l'exposition : Demolirer Polka de Hans Schabus (2006), où les hauteurs des planches de bois évoquent les notes de musique de l'œuvre du même nom de Johann Strauss.

Le ton de l'exposition est donné d'emblée : économie formelle, grande échelle, impact physique sur le spectateur, radicalité.

Hans-Schabus.jpg

Plutôt que de décrire l'ensemble des œuvres, je parlerai de celles qui me semblent les plus frappantes.

Guillaume Leblon, a récupéré les ailes d'un moulin qu'il a déployées en travers de deux salles du l'institut, par l'ouverture qui les fait communiquer.
Basculement, précarité, fragilité d'une structure sous laquelle il faut se faufiler (Four Ladders, 2008).

L'œuvre de Vincent Lamouroux, AR. 07 (2008) est installée dans la salle la plus basse de l'institut, qu'il faut atteindre par quelques marches à descendre. Là, d'énormes cubes sont agglutinés, emboîtés. Toute la salle — cubes y compris — baigne dans un blanc un peu rosé, extrêmement poudré et lumineux, qui donne l'impression de se mouvoir dans un espace cotonneux, où le sol semble devenir mou et les repères spatiaux basculer.

Quand on arrive dans la salle de Jeppe Hein, il n'y a a priori rien à voir, mais un œil observateur peut se rendre compte que les lieux ne ressemblent pas au plan fourni pour la visite. Alors ?
En fait le mur du fond se déplace imperceptiblement grâce à un mécanisme invisible et la salle change perpétuellement de configuration, chaque déplacement du mur durant trois heures environ.
Changing Space (2003) est donc une interprétation radicale du White Cube (conception de l'espace d'exposition qui serait "parfait"). L'œuvre, dépouillée à l'extrême, s'avère, si l'on accepte d'en jouer le jeu, marquer puissamment l'imaginaire.

Quant à l'autre œuvre de Jeppe Hein, la perception en est radicalement différente : un  banc moelleux face à un grand miroir semble inviter le spectateur à un peu de repos…
Pouf !
Un épais nuage de fumée apparaît sitôt assis, qui fait disparaître le Narcisse occasionnel ! (Smoking Bench, 2003)

Ultime facétie d'une exposition en apparence austère, mais jamais ennuyeuse ni insignifiante.


(Fabricateurs d'espaces, Institut d'art contemporain de Villeurbanne, jusqu'au 4 janvier 2009. Renseignements ici)

jeudi, 23 octobre 2008

La complexité du monde (Eric Burdon)

"Un artiste n'est pas là pour divertir. Son devoir est d'ouvrir les gens à la complexité du monde, aux souffrances des autres."
(Eric Burdon, chanteur, in Charles Juliet, Ces mots qui nourrissent et qui apaisent. Phrases et textes relevés au cours de mes lectures, P.O.L., 2008, p. 40)

 

 

01:32 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : art, artiste, divertissement, complexité, monde, souffrance, autrui |

mercredi, 10 septembre 2008

Par ci, par là…

 

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Si vous empruntez à vélo les quais du Rhône récemment aménagés (cf. le billet de Frasby), à proximité de la piscine du Rhône, vous ne verrez rien de particulier.
Mais si vous longez le fleuve à pied, alors vous verrez apparaître sur la rambarde en bois la mention de bien curieuses destinations…
Il s'agit d'une œuvre de Philippe Favier : J'aimerais tant voir Syracuse (2007). (merci à F. Cini pour l'info)

Il y a même la Drutopie chère à François Cini !

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Et il y a Loin… cela me rappelle quelque chose !
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"Le ponton et ses 450 m de rampe me faisaient songer à une table d'orientation sans fin, il ne me restait plus qu'à tenter de nommer cet infini. Je suis allé "pêcher" une ribambelle de noms étranges et/ou oniriques que la littérature offrait à la géographie. Ces mots, une fois gravés sur des plaques de métal, furent fixés sur le parapet de bois. Ensuite, nous avions convié les promeneurs rêveurs à joindre leurs "mots" aux nôtres. Il y a ainsi plus de 1300 destinations inscrites sur ce lutrin de chêne. J'aimerais que de leur propre initiative, des amoureux, des promeneurs, déposent à leur tour "leurs plaques", comme on grave ses initiales sur un arbre ou sur un banc." (Ph. Favier, in Marianne Homiridis et Perrine Lacroix, L'Art contemporain dans les espaces publics. Territoire du Grand Lyon 1978 / 2008, Lyon, éd. La BF15, 2008, p. 116)

Philippe Favier a également réalisé les bassins de la place Lazare Goujon à Villeurbanne (2007).

Dimanche 21 septembre 2008, dans le cadre des Journées européennes du Patrimoine, une machine sera installée et conviera les promeneurs rêveurs à joindre leurs « mots » aux 1 300 destinations déjà inscrites sur ce lutrin de chêne. (parcours organisé par la galerie BF15)

01:42 Écrit par kl loth dans art public, de visu, promenade touristique | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : lyon, rhône, berges du rhône, fleuve, art, poésie, voyage |

dimanche, 31 août 2008

"L'art, c'est le centre" (M. Pistoletto)

(à propos de la création de l'Arte Povera)
"Un art contre ce qu'on voulait nous imposer comme une position universelle. Il fallait trouver quelque chose de différent sinon on était fichus. […] mais nous avons continué, nous avons fait de l'art un centre de changement dans la vie même.

C'est encore votre principe

Comment pourrait-il en être autrement ? Il suffit de voir où en est le monde… Il faut un grand demi-tour. Le progrès nous a conduits à croire que tout était faisable. Il faut tout reconsidérer, tout réorganiser autrement. L'avant-garde, aujourd'hui, doit se retourner, sinon on s'écrasera. Il faut absolument prendre une distance. […]

Et c'est là que vous intervenez

C'est la capacité de l'art à toucher à tout qui le rend spirituellement libre. On ne devrait jamais en arriver à un dogmatisme. La pensée doit être mouvement. Et si l'art est capable de se mettre en relation avec la philosophie et la politique, il aura un effet beaucoup plus important que la religion. C'est à la créativité de prendre l'initiative et de savoir qu'elle touche le point vital de l'existence humaine. L'art c'est le centre"

(propos recueillis par Philippe Dagen, "Pistoletto : « L'art, c'est le centre »", Le Monde, 25/08/08).
Souligné par mes soins…

 

12:46 Écrit par kl loth dans au fil des lectures, politique, rôle et place de l'art | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : pistoletto, arte povera, art, art contemporain, politique, vie |

lundi, 04 août 2008

Entretenir et réparer…

L'hiver dernier Daniel Buren a réussi à alerter l'opinion à propos de l'état dégradé de son œuvre réalisée dans la cour du Palais-Royal (Paris). Des promesses ont été faites par le ministère de la Culture, que l'on espère être tenues prochainement.

Cette œuvre, intitulée Les deux plateaux, date de 1986, ce qui fait 22 ans déjà. Les colonnes proprement dites ont fait l'objet d'une réalisation soignée en marbre ; mais ce seraient la circulation de l'eau, la mise en lumière, l'étanchéité qui seraient désormais hors service, faute d'entretien en temps voulu.
Je n'ai pas vu cette œuvre impressionante depuis longtemps, et n'ai donc pas constaté moi-même les dégâts, mais il semble évident que dans de telles conditions, elle ait perdu une bonne part de sa "magie".

Lyon aussi a fait appel à Daniel Buren (en tandem avec Christian Drevet architecte) pour le réaménagement de la place des Terreaux située devant l'Hôtel de Ville et le Palais des Beaux-Arts. Ce fut Déplacement - Jaillissement. D'une fontaine, les autres, achevée en 1994.

Dès le début la réalisation technique m'avait semblée bâclée, les jets d'eau mal réglés par exemple…
Mais la place était métamorphosée, n'ayant plus rien à voir avec cette étendue sombre que l'on aperçoit brièvement dans le film de Bertrand Tavernier, l'Horloger de Saint-Paul.
Désormais de nombreux cafés y ont ouvert des terrasses, la vie sociale s'y épanouit et les enfants ne résistent pas à l'attrait ludique des jets d'eau.
Enfin… ne résistaient pas ! Car de l'eau il n'y en a plus. Ça marche plus !!!
Et la place est dans un état dégradé affligeant.
(Cf. ces photos que j'ai prises il y a trois ans déjà)

Interrogé à ce sujet Buren déclare : "C'est un désastre. Quand je séjourne à Lyon, je l'évite". (Vincent Feuillet, "Daniel Buren… et que la lumière soit !", À Nous Lyon, n° 62, du 24/09 au 07/10/07)
C'est bien compréhensible.

Si l'on néglige ainsi l'œuvre de l'artiste le plus réputé du pays, et sur des emplacements à forte visibilité. Il y a fort à craindre que l'on méprise encore bien davantage le travail d'artistes moins connus.
Mais le désintérêt pour l'art et les artistes dans ce pays, (et dans un certain nombre d'autres contrées) pourrait alimenter de nombreuses déplorations.

Quant à la Ville de Lyon, elle est candidate au titre de capitale européenne de la Culture 2013…

Buren-decay-1.jpg
Buren-decay-2.jpg
Buren-decay-3.jpg
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Et une vue prise en 2008
de l'emplacement d'une fontaine (à sec) :
Buren-decay.jpg

 

21:02 Écrit par kl loth dans art public | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : buren, christian drevet, lyon, terreaux, art, patrimoine |

samedi, 26 juillet 2008

Promenade

"Je passe beaucoup de temps à marcher en ville. Au fur et à mesure que ma collaboration avec les artisans progresse, mon atelier devient à la fois zone de stockage et bureau. Le concept initial d'un projet émerge souvent lors d'une promenade. En tant qu'artiste, mon approche est semblable à celle d'un passant, dans la mesure où j'essaye constamment de me situer par rapport à un environnement en mouvement. Mon travail est une succession de notes et de guides.
L'invention d'un langage va de pair avec l'invention d'une cité. Chacune de  mes interventions est un nouveau fragment de l'histoire que j'invente, de la cité que je redessine. Dans ma cité tout est temporaire. Mexico City, 1993."
(Francys Alÿs, Walks/Pasos, Mexico, Museo de arte moderno, 1997, p. 15 ; in Ateliers : l'artiste et ses lieux de création dans les collections de la Bibliothèque Kandinsky, Centre Pompidou, 2006, p. 76) 

19:50 Écrit par kl loth dans au fil des lectures | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art, atelier, création, promenade, art contemporain, travail |

mercredi, 09 juillet 2008

Créez !

"Créez… vous êtes accompagné(e)"
Créer ? Derrière cette injonction sur une affiche partiellement masquée par du verre éclaté, une incitation, non pas à la pratique de l'art, mais à la création d'entreprise !
Ce n'est pas du même ordre…

create.jpg
(vu le 18/06/08) 

22:36 Écrit par kl loth dans de visu | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : création, art, entreprise |